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Christine Berrou : le masque et la plume

Télé, radio, presse écrite, internet : Christine Berrou commence à se faire une place de choix dans les médias. La jeune humoriste bretonne proposera également son nouveau spectacle sur scène début 2011. Biographie non officielle d’un des nouveaux enfants turbulents du PAF.

Ca commence au bout du monde, là où certains bateaux échouent sur le port. Comme signe avant-coureur, on a vu mieux. Ca commence au Conquet, donc, petite commune de la pointe du Finistère, que les New-Yorkais peuvent admirer lorsqu’ils règlent leurs jumelles, à défaut de leurs tours jumelles, un peu plus fort que d’habitude.
 
Née un 3 juillet, sous le signe du cancer, les parents de la petite Christine en feraient volontiers un crabe aux pinces d’or.
 
L’Histoire de sa vie
 
Enfant de la télé comme tout jeune de sa génération, Christine se construit son univers à elle en observant des tronches pas très cathodiques. L’humour aux mille bras de la génération dorée de Canal Plus (de Chabat aux Deschiens, en passant par Bruno Gaccio) lui donne des idées. Elle s’en ferait des poulpe fictions. Mais son corpus idéologique de la rigolade contient aussi Chaplin, Buster Keaton, Jacqueline Maillant... Il faut de tout pour se faire son monde.
 
Elle ira vers un bac littéraire, parce qu’il faut parfois savoir rester philosophe tout en faisant ses lettres de noblesses. Puis, ce sera un DEUG d’histoire de l’art et archéologie. Devenir archéologue, elle y pensait souvent le matin en s’épilant.
Mais une fois le diplôme en poche, elle se dit qu’en fait, comédienne ça doit être sympa.
 
Elle délaisse l’archéologie, et préfère opter pour des fouilles sentimentales, dans une région où les gens n’ont pas soif que d’idéal. Elle se lance dans une école de réalisation audiovisuelle. Si on veut faire partie du décor, mieux vaut commencer par en maitriser l’envers.
 
Elle tente de percer alors, mais le rêve de comédienne classique tourne court. Pourquoi en faire en drame ? Si elle n’est pas faite pour être dramaturge, c’est que la vérité est ailleurs. Puisque derrière le masque, il y aussi la plume, alors elle sera journaliste. Ou même reporter, façon tintin. Le crabe aux pinces d’or, on y revient…
 
On peut convaincre tout le monde que l’on a changé mais jamais soi-même. Nom d’une pipe, elle sera comédienne. Oui mais comique, hein. Ca devait être sa vocation. La vérité finit toujours éclater, parfois même avant la fin du film.
 
Le grand saut
 
C’est le début de la grande aventure, et avec des one woman show à la chaine, quand on est seul face à son destin, et accessoirement face à un public parisien exigeant.
 
Entre sketchs à personnages divers et stand-up, Christine Berrou marche sur un fil d’Ariane. Si la vie a un sens, elle ira dans l’autre. Encore que, quand on vient du bout de la pointe de Bretagne c’est assez risqué d’aller dans l’autre sens. C’est un coup à faire un remake de l’orchestre du Titanic : commencer à jouer alors qu’on a déjà les pieds dans l’eau.
 
Sur scène, elle parle d’elle-même, bien sûr (qui ne le fait pas), et en dit beaucoup. Elle exhume sa vie sentimentale sans faire dans le pathos. Il y a de la matière à, alors elle distribue. En même temps, on parle rarement des trains qui arrivent à l’heure…
 
Christine Berrou se fait un nom, voire un prénom, voire une réputation dans le milieu, et découvre le bonheur des réseaux sociaux. Pas ceux pour geek qu’on appelle facebook, twitter ou myspace, mais les vrais, ceux où on rencontre des gens pour de vrai et pas forcément pour du beurre.
 
Le tourbillon de la vie et sa curiosité permanente l’amènent à rencontrer Gustave Parking, Bernard Weber, Luc Besson… Son émission est d’ailleurs produite par Luc Besson et pourtant il y aura des dialogues dedans. Comme quoi, dans la vie, tout peut arriver.
 
En effet, le réalisateur de Léon produira « On achève bien l’info », émission diffusée sur France 4 et présentée par Yacine Bellatar. Christine y sera chroniqueuse culturelle, mais la direction de la chaîne achèvera bien l’émission courant 2010. A la rentrée, elle suit son acolyte Yacine sur le Moove pour la matinale, toujours dans le rôle de la chroniqueuse en chef. En ce moment, la France qui se lève tôt, elle est en plein dedans.
 
Parallèlement, elle écrit pour Sensuelle et Ouest France. Mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc. Quand on part d’en bas, ça peut permettre de remonter en flèche. Sa plume vaut le détour. L’univers Berrou est encore plus perceptible à l’écrit. L’auteur de ses lignes en deviendrait même un lecteur régulier d’un magazine féminin, c’est dire.
 
Bouvard du crime
 
Après l’expérience de France 4, elle reste d’utilité publique puisqu’elle arrive sur France 2. Depuis la rentrée, Laurent Ruquier souhaite en effet faire découvrir de nouveaux humoristes, et le pays ne demande qu’à en rire, sous les yeux d’un jury de professionnels de la profession.
 
Christine Berrou ne laisse pas filer l’occasion de montrer sa frimousse en clair et en access prime time (traduisez « l’heure de l’apéro »). Une première convaincante : Christine reçoit ainsi le droit de revenir en 2ème semaine. La seconde apparition est moins réussie. Les notes du jury sont mitigées. Philippe Bouvard, sans doute venu dans l’émission pour montrer qu’il sait encore faire autre chose que rire sur sa chaise 2 heures durant du lundi au vendredi aux blagues haut de gamme de Philippe Chevalier et Jean-Jacques Peroni, y va de sa note sévère. Son commentaire vire au grandiose, et plus simplement à la misogynie primaire. Plus habitué aux questions de Madame Bellepaire de Loches et Mademoiselle Mélamoi dans le Bas-Rhin, Bouvard s’égare dans sa critique. Il dit qu’elle a une jupe trop courte. Elle dit qu’elle voit pas le rapport.
 
Christine Berrou sait que la vie est un trampoline permanent. Alors elle va se servir de ce flop relatif pour rebondir. Et poste même sur le net quelques jours plus tard une vidéo très drôle sur la manière dont elle vit l’après-Bouvard. Elle soigne le buzz par le buzz. C’est l’avantage de l’humoriste sur le reste du monde. S’il réussit, il en fait une carrière. S’il échoue, il en fait un sketch.
 
Tout jeune artiste est perpétuellement attendu au tournant. Son existence est un rond-point sans fin. Christine Berrou est là, à la croisée des chemins. L’écriture et le sens de la comédie, la réflexion et l’improvisation : elle a les armes pour aller loin. La route est longue mais Christine le sait, sûrement plus que les autres. Normal quand on vient du bout du monde. En général, ça évite de prendre la « grosse tête ». Pas vrai Monsieur Bouvard ?

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