Dracula, l’amour plus fort que la mort
Depuis le 30 septembre et jusqu’au 1er janvier 2012, le Palais des Sports de Paris accueille Dracula, le nouveau spectacle de Kamel Ouali (Les X commandements, Le Roi Soleil, Cléopâtre).
La tendance aux comédies musicales de ces dix dernières années persévère. Tous les ans, une figure mythique y passe et c’est au tour du célèbre vampire d’être mis en scène par l’ancien professeur de la Star Academy. Voulant renouveler le genre, ne vous étonnez pas de voir le comte muet tout du long. En effet, les deux protagonistes Golan Yosef et Nathalie Fauquette (Mina) sont deux danseurs offrant un corps à corps sensuel plutôt qu’une plainte sur leur amour impossible.
Pourtant, quelque chose manque pour se laisser toucher par cette histoire tragique. Malgré la présence d’un narrateur, la trame est assez difficile à suivre si on ne connaît pas l’œuvre de Bram Stoker : Dracula part à Londres, rencontre (par hasard ?) Mina qui lui résiste une bonne minute, mord son amie Lucy (pour la rendre jalouse ?) avant que tout ce beau monde ne se retrouve en Transylvanie. De plus, les dialogues sont épars, mais tant mieux : le premier échange entre Jonathan et Mina est digne d’une parodie de soap américain. Heureusement, l’humour du Dr Seward qui s’exprime en vers pour séduire Lucy relève un peu le niveau.
L’intention initiale étant de proposer un spectacle visuel, on peut dire que l’on s’en prend plein les yeux, à tel point qu’on ne sait plus où donner de la tête. Cinquante artistes dont notamment un danseur unijambiste exceptionnel Brahem Aïache, prennent possession de l’espace sur scène, dans les airs et dans le public. Certes, c’est très beau, les décors sont magnifiques, les efforts techniques et technologiques sont considérables : effets spéciaux, magie et 3D font tout pour nous éblouir. Cependant, tellement de choses à voir que s’en est impossible de tout observer. Dommage.
C’est surtout la musique qui en pâti. Pas franchement emballée par le premier single « 1, 2, 3 » dont on sent nettement la patte de Jennifer Ayache (Superbus), il m’a fallu réécouter plusieurs fois l’album pour en retenir les chansons malgré des interprétations non dépourvus de talent. Dommage encore de n’entendre par exemple, que deux solos de la belle Ginie Line (Les X commandements).
Quant aux costumes, hormis certaines robes très aériennes, les 400 pièces ne m’ont pas vraiment emballée. L’inspiration glam’ rock/gothique rappelant à certains Mozart l’opéra rock, s’éloigne du style du XIXème siècle. Par ailleurs, ne soyez pas choqués si vous croyez apercevoir des seins nus, c’est fait exprès. Autre étrangeté, l’espèce de « crête » affublée à Dracula qui le rapproche plus du caméléon que du vampire. Soit, l’étymologie du nom vient de dragon mais de là à lui donner des airs de reptile…
Enfin, quel est ce besoin de sous-titrer les spectacles ? « L’amour plus fort que la mort » semblable à celui de la comédie musicale canadienne de 2005 : « Dracula, entre l’amour et la mort ». Pas très original et assez inutile.
L’adaptation est très libre, ne vous attendez pas à une comédie musicale comme les autres, mais plutôt à un spectacle grandiose pour certains, démesuré pour d’autres. Un bon et beau moment à passer tout de même.
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