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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Fiac ou Fiac ? A vous de choisir ...

Fiac ou Fiac ? A vous de choisir ...

L’art est toujours une question de performance. C’est ce qui explique que l’art soit un médium incroyablement puissant et profondément citoyen.

Le Festival d’art contemporain de Wavignies, organisé entre le 15 et le 23 octobre 2005 par l’association Art & Go, en est la parfaite illustration, se plaçant en contrepoint idéal de la Fiac de Paris. Alors, si vous avez du flair, n’hésitez pas à venir au vernissage de ce premier festival d’art contemporain, le 15 octobre 2005 à 18h30, à l’Agora de Wavignies.

A l’heure où la Foire internationale de l’art contemporain ouvre ses portes - Fiac - du 06 au 10 octobre, à l’heure où le temple de l’art contemporain - Beaubourg - retrace l’histoire du mouvement lancé par Dada, il y a lieu de s’interroger sur la place de l’art dans notre société.

Est-il condamné à devenir une vulgaire marchandise commerciale, ou continue-t-il à incarner un médium interrogeant le sens de notre histoire et de notre vie ? Alors, entre la Fiac de Paris et le Fiac - Festival improbable d’art contemporain - de Wavignies, petit village de neuf cents âmes, à vous de choisir ...


De prime abord, on pourrait penser que la question n’a même pas lieu d’être posée. Et pourtant... l’évidence n’est pas notre chemin. L’histoire de ce village ressemble en effet à celle du stéréotype du village gaulois face à la grosse machine bien huilée de la Fiac.


Dans une société où la performance d’une œuvre d’art cinématographique se mesure non plus tant aux nombres d’entrées qu’aux bénéfices réellement dégagés, dans une société qui s’arrache à prix d’or des œuvres d’artistes dont la plupart ont pourtant terminé leur vie pauvre et solitaire, dans une société où l’on forme les futures starlettes dans des émissions télé comme l’on fabrique des moules à la chaîne, on serait effectivement tenté de répondre que l’art n’est rien d’autre qu’une marchandise comme une autre, dont le seul objet est de rapporter un maximum de bénéfices à tous les protagonistes. Sauf peut-être à celui à qui on le destine, le public, ou devrais-je dire le consommateur, qui n’est là non pas tant pour porter un regard sur l’œuvre que pour mettre la main au porte-monnaie ? Pour s’en convaincre, je vous invite à lire l’article de Béatrice Comte, publié sur le site du Figaro sous le titre « Fiac 2005 : n’ayez plus peur de l’art ! » Tout est dit dans la première phrase : « La Fiac est une manifestation commerciale durant laquelle art et argent s’équivalent le temps d’une transaction. » L’injonction « n’ayez plus peur de l’art » s’adresse donc directement à toute une catégorie de personnes qui disposent de ressources financières mais que l’histoire, la culture personnelle ou familiale conduisent consciemment ou inconsciemment à craindre l’art et l’artiste. Pour attirer le chaland, la journaliste vend la Foire au travers d’arguments qui ne manqueront pas de faire tilt auprès de nos consommateurs d’art ; elle évoque par exemple le besoin de reconnaissance sociale.


Mais, comme souvent en matière d’ art, le premier regard est souvent trompeur, on pense avoir compris où voulait en venir l’artiste, et on s’aperçoit que son dessin - dessein ? - est en trompe l’œil, et soudain, par une porte dérobée, l’œuvre d’art surgit, improbable, imposante d’une réalité que l’on n’avait pas prévue ou perçue.


Aussi, si vous pensez ne pas avoir votre place à la Foire, si vous ne souffrez plus toute cette foule, si vous avez le sens de l’art, de celui qui ne cherche pas à se vendre, mais se propose d’éduquer, de sensibiliser, d’ouvrir l’esprit sans contrepartie, je vous invite à venir fouiner du côté de l’Oise. En terres picardes, un petit village de neuf cents âmes accueille et organise son premier Festival de l’art contemporain, entre le 15 et le 22 octobre 2005.


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6 réactions à cet article    


  • Marie (---.---.108.103) 10 octobre 2005 10:26

    « l’art est citoyen » ... je ne vous ai pas bien compris ...vouliez vous dire civique ? (citoyen est un substantif désignant une personne ).


    • Raphaël (---.---.67.118) 10 octobre 2005 11:28

      Il faut se féliciter de telles démarches qui ouvrent la culture, l’art à nos enfants. Une manifestation telle la Fiac de paris est une bonne chose mais certainement trop médiatique et surtout trop commerciale.

      En ce sens, il s’agit bien d’une démarche citoyenne. Pour répondre au précédent au commentaire, je pense que c’est un raccourci d’expression mais dont le sens est tout à fait juste, n’est-ce pas ?

      Personnellement je ferai un tour, l’oise n’est pas si loin de Paris


      • citoyen citoyen 10 octobre 2005 12:47

        « l’art est citoyen » est effectivement un raccourci pour signifier l’esprit de cette manifestation organisée par une petite commune avec, autour de l’enfant et en faveur de l’enfant puisque la manifestation est organisée en faveur de l’association l’Enfant bleu qui lutte contre la maltraitance, et ce avec la participation d’artistes connus.

        J’ai proposé à Agoravox de publier deux autres articles à ce sujet, peut-être seront-ils en ligne prochainement

        Merci de votre intérêt


        • (---.---.108.103) 10 octobre 2005 13:44

          arf j’insiste ! ce n’est pas une démarche citoyenne mais civique ... ouvrez donc vos dictionnaires ! Dans la série j’invente des mots ...lol


          • L'équipe AgoraVox 10 octobre 2005 18:15

            Nous sommes d’accord « citoyen » n’est pas un adjectif mais un substantif. Néanmoins, il est utilisé comme adjectif depuis des décennies. C’est un fait et non pas un jugement de valeur. C’est ainsi.

            Cela étant dit, comme vous le savez sans doute "citoyen a bel et bien été adjectif en français et ce à deux reprises : quelques années à la fin du 12e siècle, où son synonyme citadin l’a fait disparaître ; pendant la courte période monarchique de la Révolution française, où, accolé à roi, le terme a désigné, en la personne de Louis XVI, un monarque renonçant à l’absolutisme et acceptant d’exercer son pouvoir sous le regard et le contrôle non de sujets, mais de citoyens" (François Truan)


            • citoyen citoyen 10 octobre 2005 20:06

              Excellent ...

              Je ne voulais pas continuer la discussion et je tiens à remercier François Truan qui me donne l’occasion de réaffirmer le caractère « citoyen » de ce type de démarche.

              Par ailleurs, pour les exégètes de la grammaire et de l’orthographe, je me permets juste de rappeler à chacun qu’une langue est dite vivante sous la condition qu’elle puisse évoluer. Le latin dispose à ce titre d’une orthographe et d’une grammaire totalement codifiées en tant que langue morte ...

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