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Harry Potter cherche moldus

Avec un lancement digne du beaujolais nouveau, Harry Potter est de retour. A l’image du précédent, le sixième tome des aventures du célébrissime sorcier (J. K. Rowling, Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé, Gallimard - 720 pages, 23,50 €) sera en vente dès ce soir minuit. Pour l’occasion, un millier de libraires feront nocturne, afin de permettre aux moldus que nous sommes de sacrifier au culte du pensionnaire préféré de Poudlard.
Plus qu’un bestseller, Harry Potter est devenu un phénomène de marketing et de société. A ce jour, plus de 300 millions de récits de ses aventures ont été vendus dans le monde, dont 16 millions pour la France. L’édition française du sixième tome prévoit un premier tirage de 2 millions d’exemplaires.
Ce triomphe planétaire fait de Harry Potter moins un héros qu’une marque, pesant aux environs de 4 millions de dollars, compte tenu des 400 produits dérivés recensés à ce jour (notamment les fameuses lunettes rondes qui firent, un temps, fureur) et des droits d’adaptation au cinéma. Parfaitement en phase avec la mondialisation, Harry Potter préfigure les intentions éditoriales de demain, dans lesquelles le livre ne deviendrait que le premier maillon d’une marchandisation de la pensée.
Beaucoup d’études ont été consacrées au protégé de Dumbledore afin de tenter une explication de cette exceptionnelle réussite, qui ne saurait être réduite à une seule, et réelle, stratégie marketing. Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, dans le dossier que Lire lui consacre, voit même, dans Harry Potter, le parfait exemple d’une de ses théories fétiches, la résilience. Le héros de Poudlard, en surmontant le traumatisme de la mort de ses parents, réussit à transcender son destin. Il en serait, ainsi, de chacun d’entre nous : mourir, symboliquement parlant, en se cognant au réel, afin de mieux renaître et devenir quelqu’un, comme tout le monde, mais avec sa personnalité propre.
Frissons, suspens et humour sont au rendez-vous de ce sixième épisode des aventures du petit sorcier avec, à la clef, ses premiers émois amoureux. Eh oui ! ça existe, même dans le monde de la magie, et, après tout, Harry Potter a (déjà) 16 ans !
Ce soir, Gallimard donne une grande fête aux Beaux-Arts afin de lancer le départ de la pottermania version 2005.
Le septième tome, qui fera l’objet d’un lancement hors du commun, soyez-en sûr, mettra un point final à la Saga, et devrait permettre au champion de Quidditch de devenir, définitivement, un objet de culte et de royalties.
Peut-être, un jour, verrons-nous Harry Potter faire son entrée à la City, ce qui, somme toute, ne serait pas bien sorcier. Car, c’est maintenant bien connu, dans l’édition, les chiffres comptent autant que les lettres.


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