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Jeanne Cherhal à la Maroquinerie

Le 21 décembre dernier, 20 h 30 environ, Jeanne Cherhal entamait a capella le concert de clôture de la tournée qu’elle avait inaugurée le 14 novembre 2006 à Angoulême. Entre ces deux dates, elle a écumé près de 120 salles françaises, mais aussi belges, suisses, québécoises, allemandes ou libyennes. Elle s’est produite pendant plus d’un an face à un public toujours plus nombreux, plus complice, et plus enthousiaste. Si la notion d’artiste de scène est devenue aujourd’hui une sorte de catégorie fourre-tout, elle reprend tout son sens avec Jeanne Cherhal. Elle terminera définitivement cette tournée avec quelques dates africaines disponibles sur son site officiel.

Les quelque 500 personnes ayant assisté à ce concert à la Maroquinerie n’auront pas manqué d’être frappés par la chaleur de la relation entre Jeanne et son public. Une relation dont le tissage des premiers motifs semble avoir débuté dès 2001, et qui prend aujourd’hui la forme d’une grande fresque, certes encore incomplète (elle le sera toujours espérons-le), mais dont les couleurs, les matières, les personnages et les codes commencent à rassembler un bon nombre d’adeptes. Jeanne se promène au coeur de ce tableau qu’elle a peint elle-même, revisite les chansons de ses débuts sans pour autant faire repousser ses nattes. La chipie des débuts est toujours très présente dans l’esprit de ceux qui l’ont connue sur scène, ou découverte sur disque, mais elle a aujourd’hui le statut d’un personnage de la fresque, au même titre qu’Albert, M. Wong, le Petit voisin ou Roberto. Jeanne a grandi, son espièglerie, son audace et son humour ne l’ont pas quittée, mais la sensualité, la nuance et le sous-entendu ont fait leur entrée. Jeanne n’est plus un personnage de la fresque, elle est la fresque. Elle peut ainsi nous parler en une même soirée de ses Problèmes de relation, et de "la femme cachée sous le tissu" (Le Tissu), de ses ébats charcutiers dans une chambre froide (Le Boucher) et de ses éternelles incertitudes (La Peau sur les os). Elle n’aurait pas pu le faire il y a six ans. Que s’est-il passé entre-temps ? Elle a su conquérir un public, le rendre complice de cette liberté de ton qu’elle veut contrasté, de l’humour à la gravité. Nous garderons en tête les clins d’oeil entendus aux premières notes de Wong, les rires anticipés aux premiers mots de Je vais bien, les "pom pom" spontanés et bien sentis sur Une tonne, les claquements de mains bien en rythme sur Charles, les sifflements enthousiastes sur Prenez mes mandarines, et le sublime écho du couplet de Je voudrais dormir murmuré en choeur. Retenons également le choix des reprises, loin d’être anodin, avec des chansons qui semblent faire partie de la fresque depuis toujours : Back to black d’Amy Winehouse, Les Amis de Monsieur de Barbara, L’Homme à la moto d’Edith Piaf, Bidonville de Claude Nougaro et La Trève des Poppys.

Dans la carrière de Jeanne Cherhal, le concert du 21 décembre 2007 à la Maroquinerie est certainement l’un de ceux à marquer d’une pierre blanche. La célébration d’un début de carrière qui, s’il n’a pas fait beaucoup de bruit, n’en a pas moins profondément marqué les esprits. La promesse d’un chemin qu’ils seront nombreux à partager avec elle. Le concert de l’entrée dans la cour des grands, ceux dont les chansons sont reprises en choeur.

Symbole d’un moment intense et complice entre une artiste et son public, ce panneau posé discrètement par le premier rang sur le rebord de la scène : "Pour ce plaisir qui nous dépasse, Merci".


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3 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 31 décembre 2007 12:52

    Bel hommage à cette chanteuse nantaise que j’ai trop brièvement évoquée dans mon papier « Chanson : à l’Ouest, du nouveau » (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33439) que votre papier complète, et de fort belle manière.


    • moebius 31 décembre 2007 23:48

      bonne année


      • Jean-François Bartone 3 janvier 2008 12:01

        Jeanne Cherhal a cela de particulier qu’elle contribue mine de rien à l’exportation de la musique « nouvelle scène française » (dieu que ce terme est ridicule !!!). Aujourd’hui, grâce à des artistes comme elle, Les Rita Mitsouko, Benjamin Biolay ou anciennement Manu Chao, qui vagabondent dans des styles bien différents, la musique Française devient européenne. Pour le reste, son style c’est de la chansonette à la française... un vilain bruit perso smiley .

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Pauline


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