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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Jérôme Savary tire sa révérence

Jérôme Savary tire sa révérence

L’ancien directeur du théâtre national de Chaillot est mort lundi d’un cancer à l’âge de 70 ans. Le monde du théâtre est en deuil, l’un de ses enfants chéris est parti …. Turbulent, inventif, toujours en mouvements et aux aguets Jérôme Savary a fait le bonheur de générations entières de spectateurs du théâtre. Il était l’exigence même dans la création et l’audace, plus d’une fois il nous a surpris dans des mises en scènes osées.

Né à Buenos-Aires (Argentine), d’un père exploitant agricole Jérôme hume le large et rentre en France au collège de Chambon-sur-Lignon (Haute Loire), il fait ensuite l’Ecole des Arts décoratifs à Paris.

Il passe très vite au théâtre en fondant en 1966 la compagnie du Magic Circus dans un esprit pré-mai 68. Dans cette ambiance anti conformiste il monte Zartan et Superdupont, mais il est déjà passionné de musique, d’Offenbach, mais aussi de Shakespeare , il adapte Jules Verne avec Le tour du monde en 80 jours (1979). Son appétit est immense…il fera aussi Astérix en 1988 d’après Goscinny et Uderzo.

Cette démonstration de son talent, de son éclectisme, sa capacité à inventer un théâtre exigeant et populaire le mène à la voie royale : la direction en juin 1988 du théâtre national de Chaillot.

Il y donne toute sa démesure, toujours suivi par le public : D’Artagnan (1988), Les rustres (1992) Pierre Dac, mon maître soixante-trois (1994).

Sa recherche du nouveau, de l’époustouflant le conduit à la comédie musicale, il va y exceller, comme tout ce qu’il touche, ce sera l’Histoire du cochon qui voulait mourir (1984) et de l’inoubliable Cabaret en 1987. Comment ne pas citer aussi La légende de Jimmy en 1990.

Il surprendra son monde en montant La flûte enchantée en 1985 au festival de Bregenz en Autriche, la Veuve joyeuse en 1983 à Genève.

Son audience est internationale. Il prend la présidence du Nouveau théâtre de Montpellier… il le quitte en 1985 sur une colère. Il passe au centre Dramatique de Lyon, il y crée le bal des Cocus (1987).

Il sera aussi le directeur de l’Opéra Comique de 2000 à 2005. Ses mises en scène sont innombrables, on ne peut les citer toutes. En 2010 il crée et met en scène le spectacle Paris frou-frou dernière séance.

Il « touche » au cinéma avec La fille du garde-barrière et le boucher, la star et l’orpheline.

Sa réputation le mène aussi à signer la mise en scène de la cérémonie d’ouverture des Jeux Méditerranéens au cap d’Agde en 1993. Dans la foulée il fera aussi une intervention mémorable avec la mise en scène du spectacle sur la Libération de Paris en 2004.

Chevalier de la Légion d’honneur et des Arts et lettres, il est et restera un grand et populaire artisan du spectacle et de la comédie humaine. Il nous lègue de la lumière et des ombres dans un fracas de rire et de tonnerre.


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9 réactions à cet article    


  • mortelune mortelune 6 mars 2013 12:05

    Décidément le cancers n’épargne personne en ce moment.

    Merci Monsieur Savary pour votre talent et pour votre anticonformisme. 

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