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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Kramer contre Kramer version Dieffenthal - Hamon aux Bouffes-Parisiens

Kramer contre Kramer version Dieffenthal - Hamon aux Bouffes-Parisiens

Si un divorce pouvait cacher une histoire d’Amour, l’adaptation théâtrale de Stéphane Boutet et la mise en scène de Didier Caron permettraient, à l’égard du roman d’Avery Corman, de faire largement jeu égal avec le fameux film de Robert Benton en 1979.

En effet, face à Meryl Streep et Dustin Hoffman sur l’écran légendaire, voici aujourd’hui sur les planches des Bouffes Parisiens, un jeune couple à la ville comme à la scène qui, relevant le défi de la séparation conjugale en temps réel avec ses frasques inhérentes, va faire, de manière implicite, le choix de l’intérêt de l’enfant, bien compris et assumé.

Il n’est pas indifférent que Gwendoline Hamon et Frédéric Dieffenthal soient, dans la vie, tous les deux enfants de parents divorcés mais puisqu’ici, il s’agit de porter la rupture familiale sur le registre de la comédie, c’est l’humour qui sera le garant des tergiversations approximatives accompagnant la destinée des souffrances de chacun.

Celle donc, de Billy, ce petit garçon de six ans qui se retrouve du jour au lendemain, en cohabitation exclusive avec un père découvrant, lui-même subitement, toutes les occupations domestiques.

Celle ainsi, de Ted, abandonné par une épouse lui reprochant son égocentrisme polarisé par la réussite sociale.

Mais celle surtout, de Joanna, ressentant le vide de sa propre existence coincée entre deux êtres dévorant son énergie vitale.

Le décor ingénieux de Catherine Bluwal vient d’emblée apporter toutes les solutions cinématographiques rythmant le psychodrame théâtral, en agençant symboliquement la lettre majuscule « K » dans un dispositif en tournoiement sur lui-même, afin de séquencer l’espace temps au milieu des autres signifiants des « Kramer ».

Gwendoline Hamon aura en charge de crédibiliser la maman tiraillée entre le modèle maternelle idéale et son mal être pathologique.

Frédéric Dieffenthal devra composer le papa submergé par l’affection qu’il porte à son fils, mettant à mal sa concentration professionnelle.

Trois autres comédiens (André Penvern, Maud Le Guenedal & Roland Marchisio) viendront les seconder pour susciter l’environnement social, perçu selon des angles cocasses agissant comme des soupapes du stress.

Si le procès engageant la responsabilité juridique devrait être le point d’orgue de ce parcours initiatique chaotique, c’est, fort heureusement, la lucidité affective des trois personnages qui, à terme, se donnera les moyens de gagner la partie.

L’interprétation et la réalisation sont réellement à la hauteur des intentions initiales. L’émotion est souvent à fleur de peau, mais jamais, elle ne sert d’alibi à l’enjeu de cette création. L’amour parental est bel et bien le fil conducteur auprès duquel Frédéric Dieffenthal excelle à jouer juste.

visuel affiche 

KRAMER CONTRE KRAMER - ***. Theothea.com - de Avery Corman - mise en scène : Didier Caron & Stéphane Boutet - avec Frédéric Dieffenthal, Gwendoline Hamon, André Penvern, Maud le Guenedal, Roland Marchisio et en alternance Romann Berrux, Antoine de Prekel, Raphaël Caduc, Nicolas Rompteaux - Théâtre des Bouffes Parisiens

 


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