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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « L’Echange » de Paul Claudel au Théâtre de La Colline

« L’Echange » de Paul Claudel au Théâtre de La Colline

De "L’hôtel du libre-échange" de Georges Feydeau à "L’échange" de Paul Claudel, publiés tous deux en 1894, Alain Françon, fêtant ainsi son douzième anniversaire à la tête du Théâtre de la Colline, ose, à dix mois d’intervalle, le grand écart linguistique que l’émancipation de l’Amour se doit de rétribuer à ceux qui font les frais de l’infidélité.

Certes, les deux couples échangistes de Claudel ne sauraient cautionner la "franche rigolade" du début de l’année 2008, mais ils ont, pour eux, cette poésie de la libre versification que la désillusion amoureuse peut porter au sommet du mysticisme, pourvu que l’ascèse soit consentie.

Cependant, que de points communs entre les deux pièces dans le chassé-croisé que livre la séduction à l’égard du principe du plaisir alors même que l’argent en procure le statut de consommateur attitré.

Donc, Marthe (Julie Nathan) ayant suivi, par amour, Louis Laine (Jérémie Lippmann) dans son poste de gardien d’une villa de milliardaire, va tomber de charybde en sylla, en découvrant d’abord qu’elle est allègrement trompée, ensuite qu’elle a été vendue par son mari à Thomas Pollock Nageoire (Alain Libolt) ce propriétaire businessman pour une poignée de dollars, enfin que Lechy (Nathalie Richard), son épouse, star du cinéma Hollywoodien, jetant le grappin sur Louis, n’aura de cesse de l’humilier par sa condescendance et son mépris.

En bord de mer, au soleil exactement, là où tout était assemblé pour être heureux, c’est en définitive l’incendie de la résidence de luxe, avec son cortège de dommages collatéraux, qui réglera les contentieux conjugaux en remettant les pendules de l’affection à l’heure de la pureté théologique.

Mais qu’importe l’histoire, en définitive, pourvu que l’ivresse des mots soit au rendez-vous d’une musique enveloppante au sein de laquelle se livrent, de plein gré, quatre acteurs emportés par une rêverie subtilement cauchemardesque.

Du "Partage de midi" à La Comédie Française avec Marina Hands en 2007 à "L’échange" au Théâtre de La Colline, la mise en scène d’Yves Beaunesne se plaît, avec justesse, à prolonger l’osmose avec Paul Claudel.
 
Photo © Guy Delahaye
 
L’ECHANGE - ** Theothea.com - de Paul Claudel - mise en scène : Yves Beaunesne - avec Alain Libolt, Jérémie Lippmann, Julie Nathan & Nathalie Richard - Théâtre de la Colline -
 


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