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L’Homme qui répare les femmes

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La colère d’Hippocrate

Un film à ne pas manquer

 

Le docteur Mukwege, qui a obtenu le prix Sakharov en 2014 pour son combat contre les viols commis contre des centaines de milliers de femmes au Congo, poursuit son action, sur le terrain, malgré les risques encourus pour sa vie, même.

Ce film dont j’ai vu l’avant-première à Melun est remarquable.

Personne ne sort et n’est sorti indemne de la projection.

Ce n’est pas la peine de montrer la violence, elle est là, inqualifiable, expliquée par les femmes, elles-mêmes et par le médecin.

Ce pays, le Congo est magnifique, les paysages que l’on voit à l’écran sont inoubliables.

Dire que dans ce grand pays, l’un des plus pauvres de notre terre qui possède le sous-sol le plus riche qui soit, règne la barbarie depuis 1994.

Des troupes venues du Rwanda et d’ailleurs, à la suite du conflit génocidaire opposant les tutsis et les hutus sont arrivées là, à l’est de la République Démocratique du Congo pour semer la haine.

Plus de deux millions de femmes de tous les âges, des enfants et des bébés aussi ont été violées.

Ce sont des viols qui visent à détruire le corps de la femme en causant des dégâts graves parfois à l’arme blanche ….

Même les spectateurs « forts » et moins sensibles ont plus d’une fois envie de pleurer.

Ce film qui relate des faits, une histoire et une actualité est un documentaire que je ne suis pas prêt d’oublier.

Le spectateur se pose de nombreuses questions et notamment celles-ci : Pourquoi le gouvernement n’agit pas ? Pourquoi les puissances industrielles qui ont des intérêts dans ce pays ne font rien ?

 Est-ce là un film sombre ?

Non, c’est tragique mais il y a aussi de la lumière apportée par ce médecin qui répare les corps et surtout les « âmes » en aidant les femmes à se reconstruire, même celles qui ne pourront plus avoir d’enfants.

Il les laisse parler, les réconforte et surtout leur montre qu’elles ne sont pas responsables mais des victimes….Il y a de l’espoir

La lumière et l’espérance, ce sont ces femmes cassées, meurtries qui se redressent, dansent et s’organisent pour faire face et faire condamner les coupables quand l’armée régulière en arrête.

Plus jamais ça !

C’est le message que transmet ce film et c’est l’action que mène ce grand médecin qui, lorsqu’il ne soigne pas, voyage à travers le monde avec comme seul objectif : que les institutions prennent des décisions pour qu’il n’y ait plus de viols et de génocides.

Nous allons projeter ce film à Vaux-le-Pénil mais j’ai une hésitation : cette œuvre cinématographique, sociale et humaine peut-elle être vue par des élèves de terminale ?

Si vous avez une réponse, je suis preneur ?

Jean-François Chalot


Moyenne des avis sur cet article :  4.5/5   (12 votes)




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2 réactions à cet article    


  • Samson Samson 13 février 2016 14:21

    « ... cette œuvre cinématographique, sociale et humaine peut-elle être vue par des élèves de terminale ? »
    A l’âge où certains sont déjà admissibles sous les drapeaux, pourquoi pas ?
    Idéalement, la projection devrait s’intégrer dans le cadre d’une réflexion plus large sur l’avenir, la réalité du monde dans lequel nous vivons, les relations masculin-féminin, ... telles que proposées dans le cadre des cours de religion, de morale laïque, de philo ou tout cursus adéquat au débat.
    Du point de vue de l’enseignement, une telle projection n’a réellement de sens que si, au delà de la « conscientisation » et du choc, elle se prolonge et ouvre sur la parole, l’échange et la réflexion.
    A envisager avec les équipes pédagogiques concernées, donc !


    • Bertrand Loubard 13 février 2016 15:20

      Oui le film sur le docteur Mukwege est très intéressant. Mais il faut aussi savoir que Thierry Michel depuis des années fait de très intéressants films sur le « Zaïre » de l’époque et sur la RDC actuelle. (Le cycle du serpent, Mobutu Roi du Zaïr, Congo River, Katanga Business, L’affaire Chebaya, etc.).

      Quelques bémols cependant :

      1) Dans les remerciements paraissant au générique de « Congo River » on voit apparaître le nom de George Forrest, Baron belge d’origine néo-zélandaise, entrepreneur et homme d’affaires en RDC, après la chute de Mobutu. Ceci pourrait soulever des « questions ».

      2) Colette Braeckman a collaboré à ce film, mais il faut savoir que Colette Braeckman a été tout un temps aussi l’égérie de Paul Kagamé. Il faut donc aussi savoir que Colette Braeckman a pu se permettre de se payer le luxe de grosses erreurs qui sont significatives de l’« inattention » avec laquelle elle « compose » sur les problématiques de la région des grands lacs (sans erratum, sans rectifications, sans excuses : par exmple : Habyrimana est originaire du Sud Rwanda or il est originaire du Nord ; la superficie de l’île Idjwi dans le lac Kivu est de 230.000 km2 soit 1/3 la superficie de la France !!!.....).

      3) Le remise en perspective régionale des problèmes soulevés dans le film sur le Dr Mukwege est semble-t-il bien orientée pour éviter de citer des noms et de citer des faits qui pourraient offusquer le grand voisin rwandais de la RDC.

      Je vous conseille d’écouter sur le lien ci-dessous[1] l’entrevue de Thierry Michel.....Je trouve ce document « sonore » édifiant sur la notion du "Manufacturing Consent" (suivant Chomsky).

      Malgré la légitime émotion, l’attention doit rester éveillée !

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