• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > L’installation vidéo The Rite of Spring de la plasticienne Katarzyna (...)

L’installation vidéo The Rite of Spring de la plasticienne Katarzyna Kozyra - 1999-2002

Figure importante de la scène artistique polonaise actuelle, Katarzyna Kozyra puise dans les mythes anciens afin de mieux parler du présent. 

L'installation vidéo présentée au Basel Art 2011 reste dans cette lignée. The Rite of Spring est une nouvelle proposition d’interprétation du ballet composé par Igor Stravinsky en 1910, qui se veut selon les mots mêmes de son auteur « un grand rite sacral païen ». Le sujet en est le sacrifice d’une jeune vierge par une assemblée de vieux sages dans le but de se concilier le dieu du printemps. 

Nous sommes en présence d’un travail jouant habilement des contraintes de son medium et les détournant à son profit. L’artiste polonaise a produit un dispositif à la puissance d’évocation forte. 

La video The Rite of Spring de Katarzyna Kozyra

Si les danseurs de Katarzyna Kozyra exécutent fidèlement la chorégraphie de la Sacrificial Dance (the Danse of the Chosen Victim) imaginée 100 ans plus tôt par Nijinsky, la pasticienne propose une mise en scène nouvelle. 
 
La forme est stylisée à l'extrême par le choix du montage et de la scénographie : les danseurs évoluent sur un fond blanc, dans un décor abolissant à la fois le temps et l'espace. Les reliefs et volumes sont atténués, jusqu'à conférer aux danseurs l'aspect de marionnettes désarticulées, de corps desséchés et momifiés.
 
Un ballet moderne et novateur
 
Si l’opéra de Stravinsky constitue l’un des fondements de la modernité en matière musicale, l’installation vidéo explore les nouvelles approches de la danse défrichées notemment par Pina Bauch et fait éclater le carcan étroit qui enserrait le genre. 
 
Faisant fi de l’idéal mortifère de perfection du corps et du mouvement, Katarzyna Kozyra met en scène des danseurs vieillis, aux corps marqués par le temps. Nus, ils livrent à nos regards une chair prête à succomber, dans un ballet fascinant et pourtant jubilatoire.
 
Le corps, terrain de la lutte
 
Si les contraires masculin/féminin, force/faiblesse s’affrontent fidèlement au ballet original, ils s'affrontent désormais sur un nouveau champ de baitaille, le corps de l’individu : la lutte est intériorisée.
 
Cela se traduit par la mise en scène de corps androgynes livrés à des mouvements convulsifs. Pantins grotesques, ils exécutent malgré eux une danse infernale, en proie à une transe que rien ne peut interrompre.

Expressivité et sens
 
Le spectacle offert est d’une grande puissance expressive, plus à même d’exprimer les forces telluriques obscures. Possédés par un rythme qui les dépasse, irrépressible, un vacarme sacré et tonitruant, les danseurs nous font voyager vers des contrées oubliées.
 
La video de la plasticienne peut être visionnée dans l'article The Rite of Spring de Katarzyna Kozyra présenté sur le blog Tailleur d'Images. 
 

The Rite of Spring de Katarzyna Kozyra Vidéo 4’50’’

Moyenne des avis sur cet article :  4/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • easy easy 10 septembre 2011 18:22

    J’ai du mal à suivre.

    Autant la version originelle me semble très pertinente en ce qu’elle parle de nous en tant que membres d’une secte, autant cette version consistant à montrer qu’il y a un sectarisme ou une croyance) intrinsèque à l’individu (puisqu’ici les personnages sont isolés et ne portent rien de clanique) ne me parle pas du tout.

    Je crois mille fois en nos superstitions nées du communautarisme et je ne crois pas un instant qu’un homme né sur une île déserte accède à la croyance, à la superstition, aux délires, aux névroses.

    Par exemple, si un né Robinson voyait soudain 12 étoiles s’aligner en ligne ou en cercle, il n’y accorderait pas plus d’attention qu’en quoi que ce soit d’autre. Et l’instant d’après, il n’y pensera déjà plus.
    Et dès qu’on met deux Robinson ensemble, il se crée quelque chose de géant en plus en chacun d’eux. Cette chose énorme et purement intellectuelle au départ, c’est la foi, l’interprétation, la superstition, la conviction, le doute, la méfiance, la confiance, la morale, la jalousie, l’aigreur, la colère...(et ça se produit aussi entre animaux qui communiquent)

    Dans le Buto, on voit des danseurs relativement isolés, parfois seuls, quasiment nus, mais pas tout à fait nus car couverts de cendre, de la pluie noire d’Hiroshima. Il n’est pas question de considérer l’homme isolé absolument. Dans le buto le danseur seul est dans une histoire humaine, sociétale.

    Et le Sacre du printemps, c’est originellement une histoire d’hommes.


    • amipb amipb 12 septembre 2011 07:20

      Je ne suis pas d’accord, Easy : notre cerveau cherche du sens en toute chose, qu’il soit isolé ou en groupe.

      Le groupe ne fait, à mon avis, que renfocer le sentiment personnel.

      Quant aux « danses » présentées ici, elles me semblent bien froides et dénuées de cœur. Le Buto, lui, est bien plus une émotion, une humanité exacerbée, qu’une suite de mouvements stroboscopiques.


    • symbiosis symbiosis 10 septembre 2011 19:56

      Zombification de la personne humaine et par conséquent de la multitude. La vidéo de cette artiste corrobore bien la dérive sociétale qui nous menace, car elle ne dénonce pas, elle ne démontre pas, elle ne fait que placer des sujets réifiés par sa mise en scène grotesque dans un non-décor aphasique et ce qui ressort de cette vulgarité n’est que l’instrumentalisation de la personne humaine dans une danse de saint Guy déshumanisante pour ceux qui la jouent et ceux qui la regardent.

      Un peu de dignité et détournez vos regards de cette merde...

      Cela doit ravir tous les reptiliens, extropiens, tous ceux qui ont grand intérêt à voir l’être humain scénographié dans ce genre de conditions dégradantes afin de l’habituer à passer de l’indignité virtuelle de l’image à celle bien réelle de son vécu.

      Ça suffit ces artistes pervers, collabos d’un système qui mène l’humain dans les bas-fonds de l’indigne et du mépris de soi...


      • Jean Eymard-Descons 11 septembre 2011 22:01

        Seulement 3 réactions à un article et surtout une video aussi drôles !

        Franchement, c’est mal payé ; probablement un titre pas assez accrocheur...

        J’ai bien apprécié également les photos présentes sur votre blog : je vais désormais pouvoir dire à ma vieille tante qui fait des photos mal cadrées avec des sujets flous qu’elle est une artiste !

        Merci pour tout.


        • Triodus Triodus 11 septembre 2011 22:11

          Vraiment excellent, merci !!

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès