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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > La femme qui aima Géricault

La femme qui aima Géricault

Présentant l’exposition de 2006 du musée des Beaux-arts de Lyon, intitulée « Géricault, la folie d’un monde », Anne-Marie Romero écrit ceci : « Né en 1791, mort à 32 ans, Théodore Géricault n’a connu qu’un monde troublé, l’Empire honni, la Restauration vécue d’abord comme un immense espoir, vite déçu, la Terreur blanche. Haines, vengeances, désillusions dans une Europe saignée à blanc par les guerres. Mais ce représentant du premier romantisme, le romantisme politique, comme l’explique Bruno Chenique, fasciné par la mort et le morbide, a aussi été porté par des exaltations, le combat contre la peine de mort, contre l’esclavage, la foi dans l’égalité des races et dans le renouveau de la nation ».

Excellent représentant de l’identité française, Géricault est un témoin de notre histoire. Ses premiers portraits de chasseurs et de cuirassiers à cheval révèlent d’une façon étonnante les états d’âme de la Grande Armée, entre le moment où elle croit encore qu’elle doit porter au monde les idéaux de la Révolution et le moment où elle n’y croit plus. Certes, Géricault n’a jamais fait la guerre, mais il sait, mieux que quiconque, exprimer dans sa peinture les sentiments mitigés de ses amis militaires engagés dans les conflits par des politiques souvent aventureuses.

A l’intérieur de l’Hexagone, les valeurs s’écroulent. On ne fait plus confiance aux responsables politiques. A l’extérieur, le pays découvre avec stupeur les horribles marchandages entre des roitelets africains et des négriers motivés par l’appât du gain. Compromise avec le pouvoir, l’Eglise s’est discréditée. Et pourtant, le sursaut aura lieu, mais en s’inscrivant, non pas dans une foi religieuse, mais dans le grand élan du romantisme.

Le 2 juillet 1816, après la restitution par l’Angleterre de l’ancienne colonie africaine, le navire "La Méduse" s’échoue lamentablement à 150 kilomètres des côtes du Sénégal. Ce navire transportait le nouveau gouverneur, son administration et ses troupes. Lors des opérations d’évacuation, les canots de sauvetage étant en nombre insuffisant, cent trente neuf marins et soldats s’entassent sur un radeau de fortune fabriqué à la hâte. Abandonné à la mer par les canots qui devaient le remorquer, le radeau dérive pendant douze jours avant d’être recueilli par le brick "Argus". Il ne restait que quinze hommes.

Cet événement eut en France un énorme retentissement. Pour avoir favorisé la nomination d’un commandant de navire royaliste incompétent, le Ministre de la Marine fut poussé à la démission tandis que l’opinion se passionnait en lisant les effroyables récits des survivants.

De retour d’Angleterre, Géricault décide d’immortaliser l’événement dans un grand tableau qui va devenir le symbole romantique de la France naufragée mais espérant encore à un avenir commun.

Mon hypothèse est la suivante. Pour "penser" sa composition, Géricault n’était pas seul. Une femme l’accompagnait, une femme nourrie, comme beaucoup d’autres à cette époque, de lectures romantiques.

Alexandrine-Modeste de Saint-Martin, jeune fille noble mais orpheline, peut-être de guerre, a épousé l’oncle de Géricault, un homme d’affaires prospère de "derrière la ligne de front". Il a vingt-huit ans de plus qu’elle. Elle a seulement cinq ans de plus que Géricault. Dans le tableau "Joseph et la femme de Putiphar", elle dit à son neveu : « Couche avec moi... mais ne me fais pas d’enfant. »

Le 21 août 1818 naîtra un enfant de cette liaison, un garçon né de père et de mère inconnus.

Première constatation. Le fait que le mari n’ait pas endossé la paternité de l’enfant prouve qu’il ne vivait plus maritalement avec son épouse. C’est le docteur qui déclara le nouveau-né. Sur mon site internet, j’explique qu’on le fit passer pour le fils de "la grosse Suzanne". Il ne fut reconnu qu’à la mort de Géricault (il ne faut pas oublier qu’à cette époque, l’adultère pouvait être puni de deux ans de prison et peut-être s’agissait-il, en plus, d’un cas d’adultère aggravé).

Deuxième constatation. Cette naissance ayant eu lieu à l’époque où Géricault peignait son radeau de la Méduse prouve que les deux amants avaient des relations suivies et que les différentes esquisses du tableau ont pu être faites et refaites suivant les conseils de la femme. Manifestement, Alexandrine-Modeste Caruel de Saint-Martin est une femme de caractère. Dans le tableau où elle s’est fait représenter montant un cheval pie dans le décor le plus romantique et le plus tourmenté qui soit, elle tient dans sa main droite... une cravache. Cette femme sait ce qu’elle veut ... sublimer les actes de sa vie - et de la vie du monde - en épopées ou en drames romantiques. Elle est peut-être l’inspiratrice, Géricault sera la main qui peint.

Troisième constatation. Ce n’est que bien après la mort de Géricault qu’on identifia comme étant de lui des peintures et des dessins dits "érotiques" qu’on n’aurait pas soupçonnés de son vivant. Pourquoi ce silence ? La réponse est facile : parce que ces peintures et dessins illustrent la liaison fougueuse et cachée des deux amants. Etonnante, cette femme qui demande à l’amant, non seulement de l’aimer mais de peindre leur union !

Cela ne fait aucun doute, Alexandrine-Modeste Caruel de Saint-Martin a aimé Géricault de l’amour le plus romantique qui soit. Cela ne fait également, à mon sens, aucun doute qu’elle a joué auprès de lui un rôle important dans l’éclosion du romantisme.

Mais Géricault, bien que gentil, ne semble pas avoir été particulièrement romantique en amour. A la limite, on pourrait même dire qu’il était vulgaire. Il écrit dans une lettre que les hommes ne sont pas faits comme les femmes, laissant entendre par là qu’il résume l’amour à l’acte sexuel. Une lettre adressée à une madame Trouillard, retrouvée récemment, prouve qu’en 1822, Géricault aimait une autre femme, physiquement, gentiment, et... sans effusion.

Il n’en fut pas de même d’Alexandrine-Modeste Caruel de Saint-Martin. Dans une lettre datée du 17 novembre 1875, Hippolyte, le fils naturel qu’elle eut de Gericault, écrit :

« Cet après midi, de la part d’une dame de 89 ans, décédée il y a deux mois, j’ai reçu ce portrait. C’est celui de cette femme dans sa jeunesse, peint par Géricault. Les décennies s’étant écoulées, le notaire s’est autorisé à me confier qu’il s’agissait d’Alexandrine Caruel, la jeune épouse de Jean Baptiste Caruel, l’oncle de mon père. Ce dernier hébergea longtemps son neveu à Versailles, l’entoura d’attentions, prit soin de ses études, s’intéressant à sa peinture et trouva à le placer dans l’atelier de Carle Vernet. Lorsque la liaison de Théodore et de sa tante fut découverte, le père du jeune Géricault et l’époux outragé décidèrent que l’enfant né de leur passion serait à jamais banni et placé chez des parents nourriciers. On ordonna aussitôt aux jeunes gens de ne pas chercher à le voir, ni à se revoir. Ces dispositions furent exécutées à la lettre. Condamnée par les siens et par la société, Alexandrine, séquestrée, se mura dans le silence le restant de sa vie. J’ai emporté sous le bras le portrait de ma mère. Son front est lumineux, sa bouche sensuelle, ses yeux scrutent un sombre avenir. On dirait qu’ils cherchent à m’atteindre, à transpercer les épaisseurs d’une interminable nuit qui nous sépare à jamais. Je la regarde, je la contemple, ma mère ...Tout cela est beaucoup trop loin. Sans issue. » (cf. vente Tajan du 18/12/2002).

La femme qui aima Géricault

Cet article est un résumé d’un article que j’ai publié sur mon site internet. Je ne l’ai pas écrit pour redire ce que tout le monde sait mais pour dire pourquoi, selon moi, cette exposition a raté, en partie, son objectif.

Car, s’il est vrai qu’on peut laisser entendre que cette femme a joué un rôle déplorable et capital dans la vie de Géricault, il faudrait préciser : déplorable sur le plan d’une vie bourgeoise, oui, mais pas sur le plan de la création artistique. Autre mensonge : celui du notaire qui donne au vieux mari le beau rôle alors qu’il est bien évident que c’est Alexandrine qui a encouragé son protégé.

Enfin, prétendre que Géricault était un antimilitariste farouche, comme Anne-Marie Roméro l’a écrit, est un contre-sens tellement énorme que je suis bien obligé de me poser des questions sur la crédibilité des commentaires journalistiques.

Je plaide pour que justice soit rendue.

E. Mourey

[->http://www.bibracte.com]


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51 réactions à cet article    


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 10:57

    @ Demian West

    Soyons modestes, monsieur Damian West, ce n’est pas mon petit papier qui va porter tort à l’oeuvre de Géricault.


  • (---.---.231.186) 29 mars 2007 10:57

    Car tous les peintres ont des inspiratrices, mais qu’elles ne dessinent pas pour autant leurs tableaux. Il y a tellement de preuves d’esquisses de cette construction par Géricault qui a cherché la meilleur construction, que cette version de Mourey est ni plus ni moins qu’une injure faite à Géricault.

    Construction phraséologique un peu rapide ? Aussi rapide que les conclusions ?


  • Alake (---.---.251.50) 29 mars 2007 11:03

    Je viens de trouver une explication à cette attaque d’Anne-Marie Roméro. smiley "Bibracte, archéologie d’une ville gauloise Textes d’Anne-Marie Romero, photographies d’Antoine Maillier"

    http://www.bibracte.fr/fr/Entrez_dans_les_coulisses/Chercher/Publications.p hp?rub=04&srub=01&ssrub=03

    Pour ceux que ça intéresse voici un lien vers le dossier de presse de l’exposition « Géricault, la folie d’un monde » qui a eu lieu au musée des Beaux-Arts de Lyon.

    http://www.mba-lyon.fr/static/mba/contenu/pdf/presse/dp-gericault.pdf?&view_zoom=1


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 11:08

    @ Demian West

    Je ne sais pas ce que vous entendez par premier plan, mais je crois me rappeler que Géricault a fait poser des cadavres.


  • Alake (---.---.251.50) 29 mars 2007 11:14

    Et si on faisait un sondage auprès de tous les lecteurs ?

    Qui a posé au premier plan du tableau de Géricault ?


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 11:22

    @ Alake

    Félicitations ! On ne peut vraiment rien vous cacher. Anne-Marie Romero est la journaliste du Figaro qui tient la rubrique « Culture » dans ce journal. Après que je lui ai envoyé un de mes ouvrages et après avoir eu avec elle une assez longue conversation téléphonique, j’avais cru comprendre qu’elle était disposée à poser publiquement la question de la localisation de nos anciennes capitales gauloises. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Je ne sais pas.


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 11:32

    @ Demian West et Alake

    Egalement ont posé un ou des rescapés du naufrage, en particulier, celui qui avait relaté dans un ouvrage les péripéties de l’affaire, peut-être le médecin, mais son nom ne me revient pas à l’esprit. Bonne question.


  • Alake (---.---.251.50) 29 mars 2007 12:22

    Un petit peu d’aide ?

    ça commence par un D.

     smiley


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 13:12

    A Demian West et à Alake

    Félicitations ! Vous m’avez collé. Il s’agit du peintre Delacroix mais comme je vous l’ai dit, je crois me souvenir que Géricault s’est aussi inspiré de cadavres et qu’il avait fait poser des rescapés. Est-ce exact ?


  • La mouche du coche La mouche du coche 29 mars 2007 14:42

    Elle a aussi couché avec Delacroix !! smiley


  • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 14:56

    @ la Mouche

    Cela fait plus d’une heure trente que j’ai demandé à Demian West si, pour peindre son tableau du « Radeau de la Méduse », Géricault s’est inspiré de cadavres et s’il avait fait poser des rescapés. Je suis étonné qu’il ne me réponde pas. Qu’en pensez-vous ?


  • pierrot (---.---.141.25) 29 mars 2007 15:19

    @Demain ...Et le lien sur Bibracte démontre que vous êtes un obsessionnel qui construit toute une histoire fabriquée pour votre revanche contre des institutions qui ne vous reconnaissent pas. Car vous n’avez simplement pas suivi les cours qu’il fallait et qui sont offerts par la République....

    Jusque là je te suivais sans problème Demian.

    Pas plus que le papier sensé donner des compétances ne fasse l’intelligence (thèse Demian), le fait de tirer des conclusions d’un faisceaux de possibles ne fait l’intelligence (thèse Mourrey).

    Que l’on me donne n’importe quel plan, n’importe quel tableau et j’en tirerais que c’est basé sur le Nombre d’Or (1.618...).

    ça a déjà été fait et c’est une pure stupidité. Idem pour cet article. Autant dire que c’est ma femme qui tient le clavier à la seconde ou je vous écrit ou qu’elle m’a offert des faveurs hier.

    Pure « masturbation » intellectuelle.


  • pierrot (---.---.141.25) 29 mars 2007 15:44

    Toujours à Demian et point par point

    Cet article et toute la suite Mourey semble la faillite du système de modération des articles.

    Bon, d’un procès à Mourrey on passe à un procès Agoravox. On saisi ton propos. Carlo Revelli l’a pourtant dit dans une interview, Agoravox est un observatoire, un thermomètre. Donc si tu t’exprime ici, c’est en connaissance de cause (pétard je m’étais promi que l’on ne m’y reprendrait plus) et donc tu te tais et t’interviens plus ou t’intervient et tans pis t’assume.

    pas d’actualité, des éléments complètement délirants, des attaques contre des historiens, des contenus révisionnistes.

    ça y’est le mot est lâché : révisionniste

    1) Même si les articles sont révisionistes, il trouve à qui parler ? Me trompe-je ?

    2) Pour autant que je puisse discerner, toi (au travers de tes textes) avez tout de même un peu besoin de révisionniste sous peine de sclérose.

    Je suggère donc aux modérateurs qu’ils engagent quelque réflexion sur ce naufrage d’une Méduse dont le fil a été tranché à peine sorti de leur modération.

    ...pis on fait un journal de parti qui nous bourrera le mou à sa convenance. C’est ce que tu veux dire ?

    Ce que l’on sait, c’est que des révisions sont à faire : historiques, de la pensée, de l’art, des médias..... Donc il y’a un vide et la nature en a horreur. Il ne faut pas s’étonner si ce vide est occupé par du délire (pas d’offense à Emile)...et avec un peu d’honnêteté il faudrait commencer par un mea culpa.


  • orsi (---.---.9.184) 4 avril 2007 01:13

    vous avez bien du courage (et bien du temps à perdre) à contester les élucubrations de mr mourey. par contre, votre prope théorie ironique sur la joconde et vinci n’est pas plus fumeuse que celle du Da Vinci Code, vous devriez la developper ...


  • orsi (---.---.9.184) 4 avril 2007 01:49

    Je vais tenter de conclure. Gericault avait une fascination pour le monde militaire napoléonnien, puis sous la restauration était mousquetaire du roi, il fréquentait les bordels, comme tout garçon de bonne famille à son époque, et avait un haut sens de l’amitié virile (j’ai pas dit qu’il était exclusivement gay). Pour un peintre romantique, il n’avait guère de goût pour la romance amoureuse fleur bleue (c’est d’ailleurs l’un des rares peintres à avoir décrit explicitement une partie à trois -musée getty, los angeles). cette pauvre fille n’avait que peu de chance d’être amoureuse de lui, et il est documenté qu’il a eut bien d’autres aventures. la vraie question est posée par petitmini :« Géricault !! Comment fait-il cet artiste pour susciter encore aujourd’hui autant de passions ? » Parce c’est un peintre politique qui rend universel une évenement d’actualité (l’affaire fualdés, le radeau de la meduse) et qui, pas plus en peinture, en opinion, qu’en amour, ne s’estimait redevable de quoi que ce soit à quiconque, restant libre quoi qu’il advienne (d’ailleurs, il l’a payé par une mort précoce)


  • pierrot (---.---.141.25) 29 mars 2007 15:46

    @ Demian

    ...éculé et stupide...


  • (---.---.74.206) 29 mars 2007 16:14

    pour éclairer le lecteur sur les techniques de DEMIAN :

    http://rene.pommier.free.fr/Stylistique.html

    et ses glissades ...


  • Le furtif (---.---.251.159) 29 mars 2007 18:39

    @206 merci

    j’étais passé un jour par ce site et je l’avais perdu...

    Merci encore

    Le furtif


  • roumi (---.---.74.206) 29 mars 2007 20:42

    au plaisir

    je cherchais réthorique .comme exemple de raisonnement .

    cet article m’as envoyé plus loin que je ne l’avais imaginé !  smiley


  • Alake (---.---.251.50) 29 mars 2007 16:05

    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 16:05

      @ Demian West

      Il est vraiment bizarre que vous me posiez une telle question qui n’entre pas dans le cadre de ce débat. Je n’ai jamais douté un seul instant de la réalité des chambres à gaz, des crématoires et de la Shoah.

      Et j’ajouterais que, même du temps de l’occupation où une bonne partie des Français se bouchaient les yeux, j’étais parfaitement informé, bien qu’enfant, des risques que courraient mon père et ses amis officiers.

      que le mari de la marraine de ma soeur - cela pour vous dire les liens qui existaient entre nous - a été déporté pour avoir dit « merde » à l’occupant et que cet officier - général Ballo - dont je vénère la mémoire et qui a représenté pour moi un idéal est revenu des camps à l’état de squelette tout de suite après la victoire.

      Que mon épouse, enfant elle aussi, portait dans les champs les repas de midi aux réfractaires et résistants.

      Tout cela pour dire que je n’ai pas de leçon de patriotisme à recevoir de vous.


      • pierrot (---.---.141.25) 29 mars 2007 16:17

        @ Emile

        ... je n’ai pas de leçon de patriotisme à recevoir de vous.

        Cela eut suffit je crois.


      • Tristan Valmour 29 mars 2007 16:15

        @ la rédaction d’Agoravox

        J’attire votre attention sur le fait que la charte éditoriale déroute puisque quantité d’articles qui y contreviennent sont publiés. En voici trois exemples récents : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21327 (article trop long) ; http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21154 et http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21105 (articles narratifs et fictifs, sans argumentation). Bien que bons (et leurs auteurs sympathiques), ces articles contreviennent à la charte. En toute franchise et en toute amitié, c’est vraiment déroutant. Ce n’est pas très grave dans le sens où ce type d’article reflète des opinions, faits et réflexions non scientifiques.

        Mais la science est trop sérieuse pour la traiter avec la légèreté de M. Mourey, aussi estimable soit cette personne, et aussi agréable soit la lecture de ses écrits. On ne peut confondre la fiction et l’Histoire, or les précédents articles (je ne peux me prononcer sur l’Histoire de l’Art) de M. Mourey ne reflètent nullement les réalités du travail de l’historien. Les articles à caractère scientifique devraient, si c’est possible, bénéficier d’une lecture plus attentive. Merci de votre attention.

        Cordialement.


        • pierrot (---.---.141.25) 29 mars 2007 16:19

          Exemple type d’une tentative de récupération.  smiley


        • Marie Pierre 29 mars 2007 16:58

          Tristan, je partage votre opinion.

          Cependant, la façon dont Demian West mène son interrogatoire, je trouve cela lamentable. De façon perverse, il nous fait croire que Mourey est un néonazi, tout au moins un révisionniste.


        • Tristan Valmour 29 mars 2007 19:25

          @ Marie-Pierre

          Je suis d’accord avec vous. L’attitude de Demian envers M. Mourey est inadmissible. Si je ne suis pas d’accord avec les libertés que prend M. Mourey quant aux outils d’analyse du chercheur en Histoire, ses écrits ne sont pas dénués de sens, et il ne mérite nullement un tel acharnement et une telle comparaison.


        • (---.---.30.41) 29 mars 2007 19:33

          Marie-Pierre, vous n’avez pas suivi la trop longue saga Mourey ! ceci explique un peu votre incompréhension, un autre auteur (Zen) que personne ne peut considérer comme un troll en est aussi arrivé aux mêmes conclusions que DW après avoir lu et relu le site internet de Mourey.

          Les convergences avec une frange non recommandable de l’humanité sont assez troublantes : la même passion pour l’Atlantide et la placer à un endroit où on peut en tirer un filiation, les lectures bibliques littérales mais peu conventionnelles (Moïse grand prêtre d’Osiris - assertion totalement gratuite) bref de nombreux points qui sont plus que douteux avec en plus une bonne couche d’arrogance, de dénigrement systématique de la compétence de ses contradicteurs (un certain professeur du Collège de France en particulier, une journaliste etc...) et surtout la volonté de ne pas se plier aux règles élémentaires de toute recherche scientifique — le jugement de ses pairs, l’appliquation d’une méthode rigoureuse pour étayer ses théories...

          pour en revenir à AVox, sans comité de lecture ad hoc il est impossible d’éditer des articles dits « scientifiques » sinon cela devient de la désinformation, de la manipulation et c’est donner une tribune libre à tous les illuminés qui se croient bénis des dieux... dommage que personne n’en ai parlé pendant les journées du 5 ème -sic- pouvoir


        • (---.---.74.206) 29 mars 2007 20:34

          quoique le méthode utilisé par DW se rapproche très certainement d’une méthode sectaire .

          les approches sont connues .( les moderateurs ne s’y sont certainement pas trompés non plus )

          et le scénario souvent le meme .

          hors le fait que le diplome et la compétence prime à ses yeux , dès que le propos est un peu appuyé et étayé , son abscence est flagrante .(shawford n’as pas eu plus de réponse hiers )

          là dans cet article il est fait appel à la sensibilité et à la recherche , les données sont sur le net .

          donc pas besoin de DEA .il suffit de compiler .

          comme c’est de l’art en façe d’une oeuvre chacun est libre de s’exprimer , d’enrichir cette sensibilité .

          et c’est le plus IMPORTANT


        • ZEN zen 29 mars 2007 20:54

          @ IP:xxx.x70.30.41) l

          Non, je ne partage pas certaines extrapolations excessives de DW. Par contre, j’ai mis en doute certaines thèses de l’auteur sur Moïse(revoir les articles concernés),et sur l’Atlantide,avec certains historiens et archéologues qui se sont exprimés sur ce sujet.

          Sur les Celtes, étant ignorant, je ne me prononce pas.

          Je constate qu’un certain nombre de commentaires critiques, mais corrects, ont été effacés pendant la journée...dont un des miens, posant le problème de savoir si toutes les oeuvres de MrMourey allaient encore occuper les colonnes d’Avox plusieurs années encore...aux dépends de recherches historiques plus sérieuses. Je partage les réserves de C.Valmour.


        • roumi (---.---.74.206) 29 mars 2007 21:11

          bien sur ZEN

          mais le theme ici c’est la peinture . donc un art .

          le débat peut etre plus ouvert !


        • (---.---.74.206) 29 mars 2007 16:46

          le + étonnant dans cette histoire humaine . parce qu’un peintre est inspiré par son vécus . c’est la piste qu’il fallait suivre ! non

          c’est que c’est son fils naturel qui lui as fait construire son tombeau .( voir l’image du tombeau sur wiki )

          et une autre boucle est bouclée . smiley

          chapeau MONSIEUR MOUREY .


          • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 16:59

            @ (IP:xxx.x5.74.206)

            Bravo ! Ce que vous avez dit, il fallait le dire. Cette histoire est une véritable tragédie. C’est le fils qui a payé le tombeau alors que des intermédiaires véreux avait déjà pillé une partie de la fortune qu’il avait reçue du patrimoine de son père, ce Géricault qui n’a pas eu la force de s’opposer à sa société, mais qui n’a jamais abandonné son enfant puisqu’il l’a reconnu en plein accord avec son père avant sa mort tragique.

            Tragique également la fin de ce fils que la société a laissé mourir, seul, dans la misère.


          • (---.---.74.206) 29 mars 2007 17:35

            il y avais aussi un détail , assez sordide je l’avoue qui m’as particulirement frappé c’est l’attention que Géricault portait aux pieds et membres inferieurs des naufragés. et pourquoi il avais reconstitué le radeau .

            ce radeau étais contitué de mats et poutres assemblés par des cordages et apparemment il étais aussi surchargé ( ils avaient de l’eau jusqu’à la taille ).jusqu’à ce qu’il s’allège !

            dans la tempete ces naufragés ont dus avoir les pieds broyés par les mouvement des espars .

            on peux facilement imaginer la scène . puis le soleil et la soif et la faim .

            c’est plus un sujet hyperréaliste qu’il a peint , me semble t’il .


          • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 17:51

            @ (IP:xxx.x5.74.206)

            Le radeau de la Méduse faisait 20 mètres sur 10 mètres. Géricault s’est beaucoup renseigné en interrogeant les survivants pour être au plus près de l’affreuse réalité. Il a même fait venir le charpentier - il se trouvait parmi les survivants - qui lui a reconstitué un radeau semblable.

            Des livres ont été écrits sur ce sujet que je n’ai pas lus, mais il paraît que des naufragés se sont entre-tués, que d’autres se sont jetés à la mer par désespoir, que d’autres ont sombré dans la folie et qu’il y aurait même eu des scènes de canibalisme.


          • cancer (---.---.171.117) 29 mars 2007 18:23

            Moines de Tibéhirine : un témoin bien encombrant Par GARÇON José QUOTIDIEN Libération : samedi 17 mars 2007

            L’histoire pourrait n’être qu’une cavale de huit ans entre Alger, Damas, Bangkok, Amman, Amsterdam et Paris, où elle risque de s’achever le 20 mars, date à laquelle il sera fixé sur son sort en France. La personnalité du fugitif, Abdelkader Tigha, lui confère pourtant une autre dimension : celle de trois raisons d’État qui, en France, au Vatican et en Algérie, se conjuguent pour occulter toutes les interrogations suscitées par l’assassinat des sept moines français de Tibéhirine en 1996. Leur exécution fut à la mesure des violences qui ont ensanglanté l’Algérie pendant la décennie 90 : seules leurs têtes furent retrouvées et on ignore tout des circonstances de leur mort, que l’Algérie attribue aux GIA (Groupes islamistes armés).

            Fin 1999, trois ans après leur exécution, l’irruption d’Abdelkader Tigha dans cette affaire a cependant permis aux services secrets français d’en savoir plus. Venant de déserter l’Algérie, ce cadre du DRS (Département du renseignement et de la sécurité, l’ex-Sécurité militaire algérienne) commence sa cavale. Il passe en Tunisie, puis en Libye avant de débarquer à Damas, où il contacte l’ambassade de France et se dit « prêt à aider contre le terrorisme en échange d’un asile politique en Europe ». Il est envoyé à Bangkok, car il est « risqué pour les agents français de l’interroger en Syrie ». C’est là que, en janvier 2000, trois agents de la DGSE le débriefent. Les réseaux du DRS et des GIA en Europe les intéressent. Les moines de Tibéhirine aussi. Un dossier sur lequel Tigha a beaucoup à dire : de 1993 à 1997, années les plus dures de la « sale guerre » contre les islamistes, il était chef de brigade au Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) de Blida, haut lieu des opérations d’infiltration des maquis islamistes par l’armée. C’est là que, au matin du 27 mars 1996, il voit arriver à son grand étonnement les moines qui viennent d’être enlevés. Selon Tigha, les otages seront remis à Djamel Zitouni, le chef des GIA de l’époque, dont il est de notoriété qu’il était déjà « retourné » par les services algériens.

            Silence. A Bangkok, la DGSE veut des détails sur les moines ; Tigha, des garanties sur son asile. Impossible en France, car « cela créerait des problèmes avec Alger », lâchent les agents français. Tigha se fâche. Fin de l’épisode DGSE. Trois mois plus tard, son visa expire et il est arrêté et emprisonné au centre de détention de l’immigration de Bangkok pendant deux ans. Sans feu vert du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), les détenus ne peuvent partir, une fois leur peine accomplie, que pour une seule destination : leur pays d’origine. Ce que Tigha refuse évidemment. Entre-temps, il a rendu public ce qu’il sait sur les moines et son histoire avec la DGSE (Libération du 23 décembre 2002).En dépit de ces révélations qui recoupent des interrogations présentes au sommet de l’État quant au rôle des services algériens , le silence officiel français est assourdissant. Mais, en 2004, la famille de Christophe Lebreton, l’un des moines, porte plainte contre X auprès du tribunal de Paris « car trop de questions sont restées sans réponse ».

            Auditions. Tigha échoue, lui, à Amman. Mais les Jordaniens l’avertissent qu’ils ne « pourront pas faire longtemps la sourde oreille aux demandes d’extradition de l’Algérie ». L’ex-agent se retrouve alors en Hollande, où l’asile lui est refusé, le CICR craignant qu’il se soit rendu coupable de violation des droits de l’homme au CTRI de Blida. Mis en demeure de quitter les Pays-Bas début février, il débarque à Lille, puis à Paris. Assisté de Me Dominique Noguère, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Tigha tente d’obtenir le document lui permettant de demander l’asile politique. En vain. Convoqué ce 20 mars à la préfecture de police, il sera fixé.

            En charge de l’instruction sur l’assassinat des sept moines, le juge Bruguière a procédé à quelques auditions, parmi lesquelles celles de Philippe Rondot et du patron de la DGSE de l’époque. Mais il n’a entendu aucun des ex-militaires algériens qui témoignent de l’infiltration des GIA par les services algériens. Alors que Tigha était aux Pays-Bas, le juge affirmait ne pas obtenir de commission rogatoire internationale pour l’y interroger. Mais aujourd’hui il est à Paris. « Il n’y a donc en principe plus de problème pour l’entendre », estime Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme. Sauf à penser que la justice française, à l’instar de Paris, ne veut rien savoir sur l’assassinat des moines. Et préfère tabler sur l’expulsion d’un homme qui affirme avoir vu ces derniers dans une caserne de Blida après leur rapt.

            Source : http://www.liberation.fr/actualite/monde/241593.FR.php


            • PIE 3,14 (---.---.226.29) 29 mars 2007 20:58

              Je vous trouve trés sévère avec émile Mourey. Certes sa prose est délirante mais elle est ,jusqu’à preuve du contraire, inoffensive.J’y trouve même parfois une forme de poésie.

              Il suffirait pour la rendre acceptable, de ne pas la considérer comme un travail scientifique mais juste une libre opinion.

              Je trouve qu’il y a des gens beaucoup plus difficiles à supporter sur ce forum parfois complètement noyauté par les adeptes du FN dès qu’un sujet aborde l’immigration,la sécurité ou la Nation.

              Le brave émile n’est pas d’extrème-droite, si c’était le cas ses fils le montreraient, ils sont au contraire de vrais havres de paix de ce point de vue.

              Emile est à l’Ouest, c’est peut-être la raison pour laquelle Monsieur West le déteste, moi j’apprécie notre douanier Rousseau des Celtes.


              • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 21:17

                @ Alake

                Comme je vous l’ai écrit dans un précédent message : « je crois me souvenir que Géricault s’est aussi inspiré de cadavres et qu’il avait fait poser des rescapés. Est-ce exact ? »

                Inutile de perdre votre temps à chercher plus longtemps pour me donner une réponse, j’en ai trouvé la confirmation sur Wikipedia : « L’artiste demanda même au charpentier de la Méduse, qui comptait parmi le nombre des survivants, de reconstituer le radeau. Il fit également des croquis de cadavres, et envisagea même que trois des survivants qui avaient publié un récit de leur aventure (le charpentier, l’ingénieur Corréard et le médecin Savigny) servent de modèles afin d’être le plus réaliste possible. »


              • roumi (---.---.74.206) 29 mars 2007 21:49

                j’ai meme imaginé qu’il qu’il savait ce que deviendrais l’art futur de la photographie .

                peut etre est ce pour cela qu’il avait fait autant de recherches !


              • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 22:05

                @ Alake (IP:xxx.x33.251.50)

                Je voulais vous confirmer que j’ai trouvé la réponse à la question que je vous ai posée dans un message précédent...

                ...vous demander également ce que vous pensez du jugement que Clément, le premier biographe de Géricault, a porté sur Alexandrine, je cite : « que cette femme a joué un rôle déplorable et capital dans la vie de Géricault ». En effet, si l’on peut comprendre le rôle « déplorable » du fait qu’Alexandrine était mariée et que cela a semé le trouble dans la famille, comme je l’ai dit, comment comprendre le rôle « capital » ? Ne serait-ce pas la preuve qu’elle a eu une influence « capitale » sur l’artiste comme je le pense ?


              • (---.---.251.50) 30 mars 2007 09:11

                @ Monsieur Mourey,

                Je n’ai pas perdu de temps à chercher une réponse puisque je l’avais déjà donnée dans le message du 29 mars à 16h05 en mettant le lien vers la fiche de l’œuvre sur le site du Louvre où il est écrit :

                « Géricault a beaucoup préparé la composition de ce tableau qu’il destinait au Salon de 1819. Dans un premier temps, il accumula la documentation et interrogea des rescapés qu’il dessina ; puis il travailla avec une maquette et des figurines de cire, étudia des cadavres morcelés dans son atelier, fit poser des amis, hésita entre plusieurs sujets. L’aboutissement de cette longue gestation apparaît dans les deux esquisses du Louvre (RF 2229, RF 1667). C’est ensuite le temps de la réalisation dans la solitude de l’atelier, face à une toile gigantesque de cinq mètres sur sept. »

                http://www.louvre.fr/llv/oeuvres/detail_notice.jsp?CONTENT%3C%3Ecnt_id=10134198673236500&CURRENT_LLV_NOTICE%3C%3Ecnt_id=10134198673236500&FOLDER%3C%3Efolder_id=9852723696500815&bmUID=1175176826763

                Je ne suis pas une spécialiste de Géricault donc je ne m’avancerais pas sur le rôle qu’a joué ou non Alexandrine dans l’œuvre de Géricault. Tout ce que je peux dire c’est qu’il serait étonnant qu’une femme soit l’inspiratrice de la violence du sujet et de la façon morbide et quasi obsessionnelle qu’a eu le peintre de copier des cadavres. Le seul point positif qu’elle a eue à ma connaissance, c’est que Géricault a fait un voyage en Italie pour s’éloigner d’elle et du scandale, ce qui lui a permis de voir les oeuvres de Michel-Ange et de l’Antiquité. Mais je n’en dirai pas plus car je n’ai pas fait de recherches sur le sujet...

                Car contrairement à ce que pensent certaines personnes, ce n’est pas parce que c’est de l’art qu’il faut dire tout et n’importe quoi sans faire de recherches.


              • Alake (---.---.251.50) 30 mars 2007 09:23

                Désolée mon pseudo n’est pas apparu dans le message précédent. Alake


              • Emile Mourey Emile Mourey 30 mars 2007 12:08

                @ Alake (IP:xxx.x33.251.50)

                Merci de votre post. Je vous ai fait une réponse mais j’ai oublié de mettre votre adresse. Voyez ci-dessus ou ci-après.


              • Antenor (---.---.120.180) 30 mars 2007 10:40

                On a coutume de dire que les moeurs se sont libérées avec le temps ; mais le dix-neuvième siècle à l’air d’avoir été beaucoup plus puritain, du moins dans l’aristocratie, que le siècle le précédant.


                • Emile Mourey Emile Mourey 30 mars 2007 12:01

                  A Alake

                  Madame,

                  La société dans laquelle nous vivons ne juge plus de la même façon que la société du temps de Géricault, laquelle condamnait sans beaucoup d’égard la femme coupable d’adultère. Inutile de dire que votre réponse me déçoit un peu mais qu’elle me laisse néanmoins entrevoir un faible espoir de voir un jour venir la réhabilitation de cette femme qui s’est rendu coupable du seul crime d’aimer, dans la trouble et romantique union de l’Art et du Désir (voyez mon article sur Géricault dans mon site internet).

                  Car, Madame, les tableaux nous parlent, tout autant et sinon mieux que n’importe quelle biographie plus ou moins conventionnelle. Et il y a des lettres qui, de temps en temps, réapparaissent dans telle ou telle salle des ventes et qui sont autant d’indices en faveur de la révision d’un procès. Car enfin, comment peut-on se fier aveuglément à Clément, le premier biographe du peintre qui, manifestement, a pris le parti du mari trompé en accusant l’amante « d’avoir eu un rôle lamentable mais capital » dans la vie de Géricault ?

                  Mais qui était donc ce mari beaucoup plus âgé qui, après avoir épousé le « de » de la noblesse, semble s’être occupé beaucoup plus de ses affaires de tabac que de sa jeune épouse ? Et ce notaire qui ment effrontément pour aggraver la cause de la femme en mettant en exergue la soi-disant bonté d’un mari deux fois trompé. Comment ne pas deviner dans cette triste manipulation la vérité probable alors que tout s’explique si l’on reconstitue l’histoire d’un jeune adolescent, insouciant et parfois faible de caractère, devenu un géant de la peinture sous l’influence, au départ, d’une femme romantique plus experte car plus âgée.

                  Et que pensait donc Géricault ? A-t-il trouvé l’amour auprès d’une autre femme ? A la lecture de rares lettres retrouvées, il ne semble pas. A-t-il peint d’autres scènes d’union autres que celles où il s’est représenté avec Alexandrine ? Aurait-il peint d’autres femmes ? A l’exception de l’épouse très chaste de son ami, le général Bro, je n’en vois pas. Et quand il veut peindre une femme, à quoi pense-t-il ? La réponse est étonnante : à un lion. Alexandrine, un lion ? Un lion qui monte à l’assaut de son amant comme dans le tableau du Getty Muséum ?

                  Un lion, Madame, est un animal qui a un sacré caractère. « Condamnée par les siens et par la société, Alexandrine, séquestrée, se mura dans le silence le restant de sa vie. J’ai emporté sous le bras le portrait de ma mère. Son front est lumineux, sa bouche sensuelle, ses yeux scrutent un sombre avenir. On dirait qu’ils cherchent à m’atteindre, à transpercer les épaisseurs d’une interminable nuit qui nous sépare à jamais. Je la regarde, je la contemple, ma mère ...Tout cela est beaucoup trop loin. Sans issue. » (cf. vente Tajan du 18/12/2002). »


                  • Alake (---.---.251.50) 30 mars 2007 12:18

                    « Et il y a des lettres qui, de temps en temps, réapparaissent dans telle ou telle salle des ventes et qui sont autant d’indices en faveur de la révision d’un procès. Car enfin, comment peut-on se fier aveuglément à Clément, le premier biographe du peintre qui, manifestement, a pris le parti du mari trompé en accusant l’amante »d’avoir eu un rôle lamentable mais capital« dans la vie de Géricault ? »

                    C’est pourquoi j’ai dit « Je ne suis pas une spécialiste de Géricault donc je ne m’avancerais pas sur le rôle qu’a joué ou non Alexandrine dans l’œuvre de Géricault. » et « Mais je n’en dirai pas plus car je n’ai pas fait de recherches sur le sujet... »

                    Ce n’est donc pas la peine de vous emporter de façon lyrique sur la femme adultère, les lions...

                    « comment peut-on se fier aveuglément à Clément, » Je n’ai jamais dit que l’on peut se fier à lui car je n’ai pas lu ses écrits. Je le répète : je ne suis pas une spécialiste de Géricault, je n’en dirais pas plus. smiley


                  • Alake (---.---.251.50) 30 mars 2007 12:23

                    J’oubliais :

                    « Car, Madame, les tableaux nous parlent, tout autant et sinon mieux que n’importe quelle biographie plus ou moins conventionnelle. »

                    Je suis historienne de l’art alors je le sais. smiley


                  • petitmimi (---.---.132.130) 30 mars 2007 23:04

                    Géricault !! Comment fait-il cet artiste pour susciter encore aujourd’hui autant de passions ?


                    • Emile Mourey Emile Mourey 31 mars 2007 10:00

                      @ Petitmimi

                      Comment Géricault a-t-il fait pour susciter encore aujourd’hui autant de passions ?

                      Question à laquelle on ne pourra probablement jamais trouver une réponse complète et tout à fait satisfaisante car elle touche aux questions existentielles fondamentales.

                      Si les passions que vous évoquez sont celles des commentaires de ce fil, il y a lieu de noter tout d’abord que 83% des votants ont jugé cet article intéressant, ce qui représente une large approbation et que les commentaires les plus agressifs viennent d’un artiste peintre. Il est possible qu’il y ait entre lui et moi une approche différente de la réalité. Ce monsieur pense, semble-t-il, que la pensée, y compris artistique, ne peut progresser que par rupture en opposition avec le passé. Je pense le contraire.

                      Pour en revenir au « Radeau de la Méduse », il faut se replacer dans le contexte de l’époque, c’est-à-dire dans le traumatisme de la grande défaite militaire qu’a été Waterloo, et surtout la retraite de Russie. De très nombreuses familles ont été touchées. Les rescapés ont témoigné, des officiers que Géricault a fréquentés. Le Radeau de la Méduse, c’est, principalement selon moi, un naufrage, une errance, un espoir. Quelque chose qui s’est trouvé en pleine résonnance au plus profond du coeur de la population, d’où l’enthousiasme populaire et malheureusement la tentative de récupération du mouvement à des fins politiques que Géricault lui-même a dénoncée.


                    • roumi (---.---.74.206) 2 avril 2007 20:52

                      tu es un triple idiot .

                      et un expert .


                    • (---.---.165.98) 3 avril 2007 22:17

                      Quel insupportable polémiste et cracheur de feu, ce Demian West ! Il est le seul théoricien de l’art patenté sur Agoravox- laissez-lui donc la place, Monsieur Mourey, et retirez-vous !


                      • orsi (---.---.9.175) 5 avril 2007 21:06

                        cher damien, Mr Mourrey nous tend un piège, car pendant que nous discutons du role de la fiancée de Géricault, et de la création dans l’atelier de Géricault, nous perdons de vue le principal et cautionnons que la reproduction qu’il donne dans son article serait un tableau réalisé par le peintre de la Meduse. Il n’en est rien, c’est une copie d’après Prud’hom, et cette croute vient allonger la liste du musée des horreurs de bibracte.com : faux corot, faux caravage, rembrandt, Greuze ....à qui profite le crime ?

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