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La fin du monde selon Mangala Vallis et son prog musclé et raffiné

Mangala Vallis s’est formé il y a plus de dix ans autour de musiciens expérimentés. En 2012 vient de sortir leur troisième album, après sept ans d’attente et le remplacement du chanteur Bernardo Lanzeti (ex-PFM) par Roberto Tiranti, ancien membre du groupe de métal Labyrinth et collaborateur dans plusieurs projets musicaux parmi lesquels l’opéra rock celtique Excalibur. Cette nouvelle arrivée a semble-t-il donné un peu plus de muscle à cette formation dont les racines sont ancrées dans le prog italien des seventies mais dont le style final incorpore des éléments de néo prog contemporain comme on peut en trouver chez Spock’s Beard ou Dream Theater. Le résultat est extrêmement intéressant, avec des compositions déstructurées, des fantaisies jazzy, des ruptures de rythme à la Gentle Giant mais un fond mélodique qui revient toujours comme pour donner une assise musicale à ce déchaînement de motifs exécutés dans l’esprit du free rock avec des solos alambiqués et inventifs. C’est donc un album au style très personnel que ce Microsolco enregistré entre Gênes, la ville où sévit Tiranti et Reggio Elimia, grande ville capitale de l’Emilie-Romagne, province italienne chargée d’histoire culturelle où se produit Mangala Vallis dont les références vont aussi se trouver du côté de Jules Verne. Comme l’indique la pochette de ce CD signé chez Ma.Ra.Cash, petite maison d’édition qui a signé de belles pointures du prog comme Carpani, Torre Alchimista et récemment Soulengine dont je vous ai parlé récemment ici.

 Comme parfois, les formations progressives se plaisent à produire des concepts albums censés raconter une histoire souvent ancrée dans les thèmes existentiels contemporains. Et c’est le cas avec ce Microsolco dont l’un des sept titres s’intitule 21.12.12. On l’aura deviné l’allusion à la fin du monde qui, pour les musiciens de Mangala Vallis, sert de prétexte à raconter l’histoire d’un hacker qui détruit toutes les mémoires d’ordinateur. Cet événement conduit l’humanité à réfléchir sur le sens de la vie sur terre, l’incitant alors à retrouver des anciennes valeurs et culture que l’hyper modernité avait balayées à coup de tsunami numérique. L’homme retrouve son essence et se rapproche ainsi de la mère nature. Un thème bien new age dont se revendiquent d’ailleurs les musiciens. Et c’est donc tout l’esprit du prog qui se manifeste comme art musical qui donne à penser et qui permet de voyager dans le passé et l’avenir. Bienvenue dans un nouveau monde nous suggère le quatrième morceau dont les consonances rappellent étrangement le final de Dark side du Floyd. On est carrément déphasé eu égard aux banalités qu’assènent ces groupes de pop rock british d’autant plus connus que leurs intentions culturelles et esthétiques sont convenues pour ne pas dire médiocres.

Les sept compositions sont équilibrées, sans qu’aucun musicien ne prenne l’ascendant alors que la voix rocailleuse de Tiranti scintille, propulsée par la basse et les autres instruments subtilement agencés, conviés à exécuter des subtils solos, conférant un style baroque à l’ensemble qui sonne comme du rock alternatif et progressif très actuel parsemé de réminiscences seventies dont la liste est assez longue à dresser si on veut être exhaustif. On trouvera des riff crimsoniens, parfois une envolée à la PFM. Et dans le dernier morceau, de somptueuses parties de mellotron exécutées par Cristiano Roversi, lui aussi arrivé récemment pour compléter cette line-up devenue très efficace et très professionnelle. A découvrir à chaque écoute car on ne se lasse pas, preuve que ce CD est d’une excellente facture et l’un des vingt albums marquants du prog parus en cette riche année 2012. L’emballage est très soigné avec un raffinement dans les illustrations inspirées par le 19ème siècle et un digi pack à deux volets rappelant les pochettes vinyles, le tout accompagné d’un livret très agréable à consulter. Mais l’essentiel reste quand même la facture musicale franchement excellente et orientée plus dans le prog expérimental que le rock symphonique. A écouter sans hésitation.

Line-up

Gigi Cavalli Cocchi / Drums & Percussions

Mirco Consolini / Guitars

Cristiano Roversi / Keyboards

Nicola Milazzo / Guitars

Roberto Tiranti / Vocals & Bass

 

Tracks

1) Easy Empire

2) Gods of the XXI Century

3) Plastic Paradise

4) Welcome to the new world

5) Microsolco

6) 21-12-12

7) Terranova

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2 réactions à cet article    


  • L'enfoiré L’enfoiré 26 janvier 2013 20:09

    Inconnu pour moi avant de lire ceci

    Je connais mieux ceux dont ils s’inspirent : Genesis, par ex. 
    Une autre époque...
    Je pourrai en parler maintenant, merci. smiley

    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 27 janvier 2013 14:33

      Ia orana .
      Comme votre nom l’indique vous etes un bon passeur de ce genre musical .
      En trainant sur y....vous m’avez fait découvrir encore un excéllent combo .
      Le seul reproche que je pourrais vous faire est de m’inciter à revendre ma veille strat pour une Les Paul plus adaptée ,si l’envie me prenait de jouer modestement dans ces horizons musicaux .
      La belle Gibson étant lourde ,et arguant que vous m’avez incité à l’achat ,je vous envoierais donc la facture des calmants pour mon dos !
      Et merci .

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