« La Guerre est déclarée », du cinéma Do It Yourself !
Filmer la jeunesse contemporaine, voix off très présente, fermetures à l’iris nombreuses : on pense à François Truffaut en voyant cette Guerre est déclarée*. Ce qui est bon signe, eu égard au talent de l’auteur de L’amour en fuite pour traduire en images la puissance des sentiments sous une apparence littéraire et romanesque pouvant abriter une grande douleur, ou cruauté. « Un couple : Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout une grande histoire d’amour, la leur… ». Voilà l’histoire de ce film à la fois drôle et poignant, sachant éviter le voyeurisme putassier.
Qu’est-ce qui fait qu’un tel film, au sujet des plus tire-larmes, parvient à emporter le morceau ? Ca vient certainement de son côté premier jet, brouillon bouillonnant, exquise esquisse, comme dirait Gainsbarre. Donnez le même sujet à un tâcheron labellisé EuropaCorp et on glissera illico presto vers le lacrymal à deux balles. Ici, le tournage, semble-t-il en contrebande ou en commando kit de survie, épouse l’urgence de son thème : sauver un enfant que la maladie menace de mort - « On imaginait le film comme un hold-up dans les hôpitaux. Le scénario terminé, on avait vraiment l’impression d’avoir écrit un film d’action » (Jérémie Elkaïm, dans la brochure promotionnelle du film distribuée dans les cinémas MK2). C’est tout à fait ça, ce film est très vivant et « organique », comme s’il faisait corps avec cette machine de guerre à deux têtes que forme ce jeune couple bobo en proie à un danger (la maladie, la mort prématurée) auquel il n’était guère préparé. De plus, il parvient parfaitement à traduire les attentes, les espoirs, les joies immenses, les déceptions ainsi que les frustrations que peuvent susciter, du côté des patients et de leurs proches, les va-et-vient incessants dans un milieu hospitalier ; lorsqu’on guette par exemple un grand manitou de la chirurgie qui se fait attendre ou bien joue carrément l’Arlésienne. Aussi, on ne résiste pas à l’envie de citer la blague entendue dans
Comme pour
* En salle depuis le 31 août 2011.
** J'emprunte cette formule à Truffaut.
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