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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Le « fabuleux » dans la peinture flamande s’expose à Lille

Le « fabuleux » dans la peinture flamande s’expose à Lille

L’information est trop largement passée inaperçue hors des milieux artistiques : depuis le 6 octobre 2012 et jusqu’au 14 janvier 2013, le Palais des Beaux Arts de Lille expose d’étonnantes toiles et panneaux de bois peint des maîtres flamands du 16e siècle. Un évènement, il est vrai, nettement moins évoqué dans les médias nationaux que l’exposition des toiles d’Edward Hopper au Grand Palais de Paris...

Intitulée « Fables du paysage flamand au 16e siècle, Bosch, Brueghel, Bles, Bril  », cette exposition met en lumière une centaine d’œuvres des maîtres flamands, pour la plupart prêtées par des musées européens. Une exposition qui se focalise sur l’une des particularités de la peinture flamande de l’époque : la représentation d’un monde où le paysage devient l’élément fondamental des mythes et des fables, et où sont plus ou moins intimement mêlés le réel et le fantastique. Un monde dont les étranges créatures et les tourments évoqués ne manquaient pas, autrefois, de susciter la frayeur des plus émotifs. Point d’effroi de nos jours, mais un intérêt marqué, voire de la fascination, pour cette peinture si originale et si puissante. 

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Jérome Bosch - Vision de Tondal

Á l’évidence, cette exposition non seulement ne laisse pas le visiteur indifférent mais a toutes les chances de le plonger dans un abîme de réflexions. Au-delà de cette question essentielle « Où finit la réalité et où commence sa représentation dans notre imaginaire ? », c’est dans les méandres de notre propre spiritualité et de nos propres fantasmes qu’elle nous invite à plonger. 

 Comme le souligne le dossier de presse, l’exposition s’articule autour de quatre thèmes représentatifs de la peinture flamande maniériste du 16e siècle : Le chemin de la vie montre comment les maîtres flamands ont transcendé la représentation de la nature en subordonnant celle-ci au symbolisme des croyances, des mythes et des fables, non sans y introduire de nombreux éléments de leur propre univers fantasmagorique. Intimement lié à ce chemin de vie, Le monde fantastique, dont la figure de proue est incontestablement Jérôme Bosch, recréée à sa manière les univers de la Renaissance. Dans une symphonie de couleurs, la peinture flamande met en scène monstres et personnages diaboliques ou grotesques. Dans la section suivante, Fables sacrées, fables profanes, l’on est invité à méditer sur le fait que le vrai n’est pas toujours vraisemblable, et vice-versa. On est là le plus souvent dans le domaine de l’allégorie, qu’elle ait ou non un rapport avec les croyances religieuses. Et comme nous y invitent les littérateurs depuis le 15e siècle, il faut, ainsi que l’a souligné naguère le psychanalyste Nicolas Abraham, savoir « soulever l’écorce pour observer le noyau », autrement dit découvrir sous les apparences ou dans les détails ce qui donne son véritable sens à l’ensemble. Enfin, quatrième et dernier volet de l’exposition, Le monde merveilleux illustre la manière dont les peintres flamands ont su réaliser, parfois de manière étonnamment moderne, une osmose créative entre le naturalisme et la vision idéalisée.

Outre les grands maîtres que furent Jérôme Bosch, Pieter Brueghel l’Ancien, Herri Met de Bles ou Paul Bril, Fables du paysage flamand au 16e siècle permet de découvrir ou revoir avec un grand plaisir les œuvres d’artistes moins connus mais dont le talent mérite d’être souligné. Parmi eux, Kerstiaen de Keuninck, Jan Mandjin, Joachim Patinir ou Tobias Verhaecht pour ne citer que ceux-là.

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Jan Mandjin - Les Tentations de Saint Antoine dans un paysage panoramique

Pour voir l’exposition, rien de plus facile, le Palais des Beaux Arts, desservi par le métro automatique de la métropole nordiste, est en plein centre-ville de Lille.


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19 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 10 novembre 2012 10:56

    Merci Fergus, pour ce rappel
    Fascinante peinture !
    Facile en effet d’aller au Palais
    En profiter pour visiter la riche collection de faïences
    Ensuite, prendre la rue de Béthune, à gauche, se noyer dans les rues piétonnières et aller boire une gueuze tout en dégustant une tartiflette...avec une chance rencontrer Martine smiley


    • Fergus Fergus 10 novembre 2012 11:07

      Bonjour, Zen.

      La gueuze, oui, mais la tartiflette n’est pas très locale ; plutôt une bonne flamiche, non ? Ou, un plus difficile à dégotter, un bon waterzooï.

       


    • alberto alberto 10 novembre 2012 11:05

      Aller hop, tous dans le métro ligne N° 1, station République-Beaux Arts, préparez vos 6,5€, pour accéder à l’exposition, sinon tonton Fergus fera les gros yeux (ce qui intéressant pour regarder les toiles !) 

      Vous y verrez exposé là les tourments promis aux vilains, aux méchants, aux hypocrites, aux médisants aux fesse-mathieu aux politiciens,aux journalistes, et tous ceux dont les turpitudes ont pollué la douceur de vivre de leurs contemporains.

      Et, peut-être y reconnaîtrons-nous qqs personnages de notre époque ?

      Fergus : Jérôme Bosch, Brueghel, et la clique que tu cites :précurseurs de la BD ?

      Bien à toi.


      • ZEN ZEN 10 novembre 2012 11:45

        alberto

         smiley
        Dans les affres de l’enfer, j’ai reconnu Madoff
        Plus haut, j’ai cru distinguer Lagarde aux prises avec un certain NS...
        Quel visionnaire, ce Bosh !


      • Fergus Fergus 10 novembre 2012 12:13

        Salut, Alberto.

        Même au 16e siècle, malgré les tourments promis aux « mauvais sujets », les gouvernants et les gros négociants ne se privaient pas de mettre la main dans le pot de confiture ni de conduire les affaires à leur profit. Et il n’y a même plus cela de nos jours pour les canaliser un peu ; la preuve : Boutin elle-même ne croit pas aux flammes de l’enfer, c’est dire !

        Effectivement le rapport entre cette peinture et la BD (ou le cinéma fantastique) est assez frappante, mais ce n’est pas une surprise. Il existe également des peintres actuels dont le style et les sujets semblent être une lointaine filiation des Flamands ; je pense notamment à l’Arménien Daron Mouradian pour lequel j’ai un penchant particulier.

        Bonne journée.


      • morice morice 10 novembre 2012 11:31

        A voir absolument et merci à Fergus de faire de la pub pour cette belle ville de LILLE !


        La gueuze, oui, mais la tartiflette n’est pas très locale ; plutôt une bonne flamiche, non ? Ou, un plus difficile à dégotter, un bon waterzooï.

        SANS VOULOIR MEDIRE, je vous conseillerai plutôt le Welsh (gallois d’origine !)... que fort peu savent faire correctement...


        arrosé d’une excellente Hommel... à la pression plutôt !!!


        c’est.... divin ! bonne visite !! 

        • Fergus Fergus 10 novembre 2012 12:22

          Bonjour, Morice.

          Le fait est que le welsh tend à devenir l’une des plus goûtées specialités de la métropole lilloise. Je n’en ai encore jamais mangé, mais je ne vais sans doute pas tarder à combler cette lacune culinaire.

          Merci pour ces conseils (Welsh et Homme).


        • Fergus Fergus 10 novembre 2012 12:23

          Erratum : Hommel et non Homme.


        • magma magma 25 novembre 2012 07:54

          ouaip enfin ça ne boulverse pas la notoriété de la cuisine francaise


        • Fergus Fergus 25 novembre 2012 09:27

          Bonjour, Magma.

          La cuisine, c’est comme la peinture : les goûts et les couleurs...


        • Gollum Gollum 10 novembre 2012 13:05

          Que dire ? J’adore ce peintre.. Dommage que ce soit si loin Lille..


          • Fergus Fergus 10 novembre 2012 13:27

            Bonjour, Gollum.

            Le fait est que la ville de Lille est très éloignée de la plupart des régions françaises. Et c’est bien dommage tant cette métropole est devenue l’un des principaux pôles de culture de notre pays. Qui plus est, il existe dans le Nord-Pas de Calais de multiples attraits en matière de sites, de monuments, et de pratiques culturelles. C’est pourquoi cette région vaut incontestablement le voyage.


          • ZEN ZEN 10 novembre 2012 13:12

            Loin ?
            Lille est au sud...
            de la Flandre


            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 novembre 2012 13:39

              Salut Fergus et merci pour l’info .
              Pour ceux qui viendraient dans ch’nord ,bientot (début décembre) l’ouverture du Louvres -Lens , et un peu de pub pour une très jolie ville à l’architecture variée et conservée ,son excéllent musée Sandelin : Saint-Omer .


              • Fergus Fergus 10 novembre 2012 14:21

                Bonjour, Aita Pea Pea.

                Merci pour le rappel concernant le Louvre de Lens ainsi que pour les infos sur Saint-Omer. A propos de cette dernière ville, ne pas manquer d’aller voir le marais et ses célèbres watergangs ainsi que la réserve ornithologique, particulièrement intéressante en cette période de migrations..


              • alberto alberto 10 novembre 2012 13:46

                Pour les tintinophiles : rapellez-moi, SVP, dans quelle BD on y voit une quasi reproduction d’un tableau de Bruegel « Noces villageoises » avec le petit garçon qui se suce le doigt après l’avoir trempé dans la crème. Dans l’histoire d’Hergé le gamin balancera la tarte dans la tronches de je ne sais qui...

                @ Fergus : dans le genre, le prochain tu pourrais nous le faire sur Dürer ?


                • Fergus Fergus 10 novembre 2012 14:26

                  @ Alberto.

                  Ecrire sur Dürer est très tentant, peut-être le ferai-je. Sur lui mais aussi sur son compatriote Cranach, autre génie trop peu connu de nos compatriotes.

                  Mais auparavant, ils se pourrait bien que je consacre un article à une femme peintre italienne à laquelle je dois des excuses : j’ai écrit sur les femmes de son temps (Sofonisba Anguissola, Artemisia Gentileschi, Catharina Van Hemessen) et pas encore sur elle, malgré son immense talent.


                • alberto alberto 10 novembre 2012 15:24

                  Oui, Cranach, et avec Konrad Witz tu en auras trois pour le prix d’un !


                  • Fergus Fergus 10 novembre 2012 17:58

                    @ Alberto.

                    Witz, je connais moins et je crois qu’il a surtout peint des sujets religieux, contrairement aux deux autres, plus éclectiques dans leur inspiration, et nettement plus baroques.

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