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« Les bien-aimés » de Christophe Honoré : l’insoutenable légèreté de l’être

Synopsis : du Paris des sixties au Londres des années 2000, Madeleine, puis sa fille Véra vont et viennent autour des hommes qu’elles aiment. Mais toutes les époques ne permettent pas de vivre l'amour avec légèreté. Comment résister au temps qui passe et qui s'attaque à nos sentiments les plus profonds ?

Ce film, qu’on pourrait situer dans la filmographie de Christophe Honoré entre la gaieté frivole et insouciante du film lui aussi musical et chanté « Les chansons d’amour » et la gravité mélancolique du film un peu trop poseur « La belle personne » (avec une Léa Seydoux autrement plus charismatique que Ludivine Sagnier…), démarrait pourtant plutôt mal.

En effet, la toute première partie (le film en compte six), avec la rencontre entre un médecin tchécoslovaque et une jeune vendeuse en chaussures, Madeleine, bien décidée à profiter de la vie (jouée par Ludivine Sagnier donc, que j’ai toujours trouvée pour ma part exaspérante tant son jeu, trop apprêté, sonne faux – sans compter qu’elle paraît peu crédible physiquement en Catherine Deneuve jeune…) laissait augurer du pire. Et entre les chansons d’Alex Beaupain que je trouvais insipides, et les scènes que je regardais avec de plus en plus d’ennui, j’ai bien failli quitter la salle.

Fort heureusement, le charme a commencé à opérer avec l’arrivée de Vera, la fille de Madeleine, interprétée (magistralement) par Chiara Mastroianni. Et la magie s’est installée petit à petit dans ce film, au fur et à mesure que les années défilent (à Paris, Londres, NY, Montréal et Reims…), et que les histoires d’amour se lient et se délient.

Christophe Honoré semble en tout cas bien plus doué pour capter l’air des années 2000 que les années 60 (où on ne peut s’empêcher de le comparer, à son désavantage, à Jacques Demy). La rencontre entre Vera et Henderson (joué par un acteur américain à découvrir, Paul Schneider), au sein d’un club londonien au milieu des années 90, est notamment une des grandes scènes du film. Et autant les personnages de Madeleine jeune et de son amant/mari Jaromil (joué par un acteur lui aussi assez fade) sonnaient faux au tout début, autant le personnage de Vera, de ses amis (dont un Louis Garrel lui aussi au mieux de sa forme, débarrassé de ses tics de jeunesse), et bien sûr de Madeleine et de ses amants (Catherine Deneuve, toujours aussi bonne actrice, au côté de deux « ghest stars », Milos Forman et Michel Delpech, tous deux étonnants), sonnent justes, et du coup, émeuvent.

Et puis, là encore grand revirement, les chansons d’Alex Beaupain font alors elles aussi résonance à l’histoire et au vécu des personnages, avec une musicalité, une poésie et une interprétation beaucoup plus séduisantes !

On retiendra aussi de ce film, au-delà de la complicité évidente entre les acteurs (enfin, à partir de la troisième partie…), la très belle interprétation de Chiara Mastroianni (déjà épatante dans « Non, ma fille, tu n’iras pas danser »), dans le rôle de Vera, la fille, qui ose autant que sa mère, mais qui semble bien moins douée pour gérer l’amour avec la même (fausse ?) légèreté de Madeleine.

 

«  Je suis restée une femme légère

Pour m'éviter le poids du cœur et ses mystères

Les amours comme des sacs de pierre

Tout ce qui pèse, tout ce qui nuit

Jamais faire pitié, juste envie. »

 

« Je peux vivre sans toi, tu sais

Le seul problème mon amour c'est

Que je ne peux pas vivre sans t'aimer. »

 

L’ambivalence de ces deux extraits de chansons résume bien l’humeur avec laquelle je suis sortie de ce film. Tout à la fois ravie et désenchantée, en me demandant, au fond, quelle qualité, de la gravité ou de la légèreté, correspond le mieux à la condition humaine…

 

Bande annonce :


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1 réactions à cet article    


  • legrind legrind 29 août 2011 14:05

    l’insoutenable légèreté de l’être carrément ? j’aurais plutôt penser à un truc comme les bobos parlent aux bobos 

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