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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Les Dames du Jeudi » en retrouvailles adulescentes

« Les Dames du Jeudi » en retrouvailles adulescentes

Avec cette première pièce créée par Suzanne Flon au Studio des Champs Elysées en 1976, Loleh Bellon débutait, à cinquante ans, sa vocation théâtrale.

Trente-cinq ans plus tard, les planches du Théâtre de l’Œuvre accueillent le souffle nostalgique inscrit d’emblée dans son écriture.

En effet, dans cette rencontre hebdomadaire du jeudi, jour des enfants à l’époque, se révèle le désir de faire vivre la mémoire d’une jeunesse évanouie qui, à force de s’éloigner dans le temps, revient comme un boomerang salutaire à l’égard de celles qui souhaitent prendre plaisir à la réactualisation du souvenir.

Sur cette thématique du « revival » rejoignant quelque peu la mode actuelle de « l’adulescence » qui permet aux trentenaires et même aux quadras de perpétuer la bulle protectrice et insouciante de l’enfance dans laquelle ils régressent allègrement, l’auteur organisait, alors, un rituel de retrouvailles pour des soixantenaires devenues, par la force des choses, dans la présente mise en scène de Christophe Lidon, de valeureuses septuagénaires.

Ainsi Catherine Rich, Marina Vlady et Annick Blancheteau prennent le relais de cette chaîne sans fin qui autorise les générations successives à sauvegarder l’illusion du temps suspendu à une certaine idée du bonheur.

C’est ainsi que les tendres guerres, les disputes plus ou moins feintes et l’ensemble des défauts caractériels accroissent leurs valeurs relatives sur le marché de l’affection partagée.

Chacune peut y aller de ses lubies ou de ses marottes à mettre au pot commun pour attiser les liens effectivement menacés par le temps qui passe.

Sous l’ombre tutélaire (Bernard Alane) d’une figure masculine disparue réunissant les qualités fraternelles, maritales et amoureuses, Marie, Sonia et Hélène perpétuent leurs délicieuses rivalités d’antan dans des joutes interminables.

Un fils aimant (Grégory Gerreboo) mais dépensier et égocentrique, se chargera lui, à son insu, de mettre de l’huile sur le feu de ces passions, à jamais mal cicatrisées.

Mais c’est en définitive, un arrangement complètement baroque qui leur permettra à toutes trois, d’aborder l’avenir avec un sourire apaisé.

Une histoire de destinées croisées où l’on ne pénètre que par effractions réticentes mais dont on ne sort qu’avec regrets des rendez-vous avec la " nostalge ".

affiche / photo © Cosimo Mirco Magliocca

LES DAMES DU JEUDI - .*** Theothea.com - de Loleh Bellon - mise en scène : Christophe Lidon - avec Marina Vlady, Catherine Rich, Annick Blancheteau, Bernard Alane & Gregory Gerreboo - Théâtre de l’Oeuvre

 

 


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