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Lettres à Aube

Les éditions Gallimard publient : « Lettres à Aube » d’André Breton. Présentées et éditées par Jean-Michel Goutier

C’est toujours avec une certaine appréhension que l’on jette l’œil dans la correspondance d’un auteur. Le sentiment d’intrusion s’installe d’emblée ; l’invitation à regarder par le trou de la serrure oblique la perception, à quoi bon ! l’œuvre seule suffit. Il est vrai aussi que la vie et l’œuvre d’André Breton ne font qu’une, n’oublions pas la quête surréaliste celle du point sublime qui tend, entre autres, à régler le divorce entre le réel et l’imaginaire. André Breton nous a également parlé de cette maison de verre qu’il habitait, n’étant pas l’homme de l’opacité, du secret, bien au contraire.
Vous aurez donc compris que j’ai abordé la lecture de cette correspondance avec réserve.
Que dire ? L’émotion m’a de suite saisi. Apparaît un homme d’une grande tendresse, d’une attention de tous les instants envers, comme il le dit, sa chère petite fée Aube. Un père en somme trop fréquemment séparé de sa fille et qui cherche à briser la distance. Cette fragilité parcourt chacune de ses lettres et rend l’homme encore plus attachant, la poésie, qu’il mettait au dessus de tout, y est présente. Mais cette précision est-elle nécessaire lorsque l’on sait la charge révolutionnaire que Breton plaçait dans l’amour et la poésie ? Ces lettres en témoignent. Contrairement à l’image sans cesse véhiculée, nulle trace d’autoritarisme, mais juste l’expression d’une inquiétude, bien légitime, qui transperce lors des remarques, pour ne pas dire des remontrances qu’il se sent tenu de faire face aux résultats scolaires d’Aube. La parole d’un père qui cherche à transmettre des valeurs, les siennes. Certes, l’anecdote ne manque pas, mais qu’attendre d’autre d’une correspondance qui n’a pas pour finalité d’être publiée ? Breton fait donc part de ses difficultés à la fois de santé et matérielles qui furent nombreuses et constantes (contrairement aux crétineries qui ne cessent d’être dites qualifiant Breton de marchand de tableaux et assidu des salons mondains ! J’ai encore lu ce genre de « saloperies » sur internet dernièrement).
Reste cependant cette question : La pertinence de cette publication ? Pour ma part, je suis partagé. Cette lecture n’ayant fait que préciser ce que j’avais toujours pressenti : Breton un homme qui aimait à cœur et ciel ouverts selon les aléas des blessures et des orages.

Fabrice Pascaud

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