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Longplayer

ou comment accéder à la sublimité, à Londres, au bord de la Tamise le jour de Noël...

Noël à Londres, un groupe hétéroclite trinque au bas d'un phare grand-breton, à nos pieds la Tamise roule ses eaux boueuses sous un ciel gris, à droite outre-fleuve les tours de „Canary Wharf“ la nouvelle city, en face le Millenium, et tout près mais dissimulé par un coude du fleuve, l'observatoire de Greenwich.

Nous ne sommes pas là tout à fait par hasard, nous sommes venus voir ou plutôt entendre une installation artistico-musicale intitulée “Longplayer“ et sise dans le phare même. Un petit buffet gratuit nous attend : il nous faut prendre des forces avant d'emprunter le vieil escalier qui mène à la lanterne : nous nous versons une flute d'un infecte mousseux en provenance de Nouvelle-Zélande – ce produit devrait prendre place dans les étagères d'une droguerie rayon déboucheurs de tuyaux – par contre le „bagel“ au saumon fumé est délicieux, meilleur que dans les boulangeries spécialisées de Brick Lane !

Après cette légère collation nous accédons , non sans difficultés -l'escalier étant étroit et à double sens- au sanctuaire de l'exposition : c'est là que nous devons ressentit l'effet optimum de l'oeuvre : un concert de „Tibetan Singing Bowls“ censé , d'après son auteur et interpréte, être „un raccourci vers la sublimité“.Nous entendons effectivement tinter une harmonie de „bols thibétains“, leur vibration n'est pas déplaisante mais au au point de nous faire plonger en méditation, comme semblent l'être les autres occupants du lieu- qui, les yeux fermés pour la plupart- semblent flotter en apesanteur, oscillants et synchronisés aux ondes cristallines...Nous cherchons l'origine du son , nous attendant à découvrir enfin les demi-sphères d'ou il devrait émaner et là, déception ! : il ne s'agit que de quelques haut-parleurs qui diffusent en continu...

Nous aurions du commencer par l'historique de "Longplayer" dont l'affiche-placardée à l'entrée du phare nous incite à visiter le site : Longplayer.org et dont nous primes connaissance par la suite...pour l'instant nous devons aller saluer le "maitre" compositeur de l'oeuvre : la cinquantaine sympathique, caban bleu marine, chemise blanche à col ouvert, cheveux encore drus blanc bouclés, visage légérement buriné et couperosé ... par les embruns ? Non, par l'alcool- qui fut à la fois à l'origine de sa déchéance et de sa renaissance après cure, car Jeremy "Jem" Finer n'est pas inconnu dans le monde du Rock.
Il fit parti du groupe "The Pogues"né dans les années 80 et à la réputation un peu sulfureuse :

à l'origine une bande de jeunes irlandais plutôt punk et très irrévérencieux. Le nom de leur groupe est PO'G MO THO'IN ce qui veut dire en irlandais celtique "embrasse mon cul", programme un peu bref et nom qu'ils durent abandonner-sous menace d'interdiction d'antenne- dès que la qualité de leur musique les fit apprécier outre-atlantique pour prendre leur nom toujours actuel et signer ce qui reste leut plus grand succès : "Fairy Tales of New-York" considéré trois années de suite comme le meilleur chant de Noel dans le monde Anglo-saxon : on est loin de "Jingle Bells", ça parle d'Irlandais exilés à N-Y, la voix est éraillée et embrumée par l'alcool, mais ça vous prend aux tripes, d'autant plus si vous êtes irlandais, paumés et alcoolisés ou si vous vous y identifiez ! Entre temps "Jem" s'est aussi perdu , dans les années 90 l'alcool à du le contraindre à quitter le groupe... Et le revoilà en ce matin gris des bords de tamise à "vendre" comme chaque année à la même époque son" Longplaying"...

La particularité essentielle est que cette oeuvre originale est prévue pour être jouée 1000 ans, qu'elle doit évoluer jour après jour grace au travail de l'ordinateur qui s'arrange pour que la séquence initiale ne doive se répéter à l'identique qu'un organisme spécialement créé (Long Player Trust) doive en assurer la pérennité dans le temps et dans l'espace jusqu'au 31 Décembre 2999 !

Et pour donner à l'ensemble plus de crédibilité (et accessoiremment convaincre les sponsors, mécènes et simples donateurs) l'installation musicale peut-être accessible en différents lieux de prestige de la planète:en plus du "Trinity Buoy Wharf" ou nous l'avons découverte vous pouvez l'écouter au "Royal Observatory" de Greenwich voisin, en Egypte à la Bibliothèque d'Alexandrie (rien que ça !) aux USA à "The Long Foundation Museum" de San Francisco et en Australie à la "Bribane Powerhouse" tous hauts lieux de promotion et de développement culturels.

Mais aussi simplement sur votre pc ou assimilé en tapant www.longplayer.org, vous accéderez ainsi directement et pour pas cher à la "sublimité"...


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1 réactions à cet article    


  • easy easy 28 janvier 2012 18:56

    Il y en a bien qui ont réussi à vendre leur merde en boîte

    Mais attention, ça peut mener loin ce genre de conneries

    Une de ces boîtes avait confiée à un musée qui la placée en vitrine

    Hélas, elle s’est mise à fuir.
     
    Le proprio réclame 30 000 $ d’indemnités

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