Mais pourquoi diable ont-ils sabordé les Molières 2012 ?
Le saurons-nous, un jour, pourquoi un quarteron de directeurs de théâtres parisiens a-t-il délibérément, d’abord démissionné de l’organisation des Molières en incitant d’autres à les suivre, puis œuvré pour empêcher la cérémonie télévisée d’avoir lieu dans une proximité inopportune à l’élection présidentielle 2012, et enfin parvenu à stopper par voie judiciaire le processus de vote à deux tours, concernant sa 26ème édition ?
En manipulant de fait l’opinion majoritaire, le mot d’ordre était alors d’expliquer que la cérémonie était désuète et qu’en rassemblant un audimat déclinant, celle-ci portait préjudice à la fréquentation du spectacle vivant ?
En face, les caciques de l’association, eux, s’arc-boutaient, tant bien que mal, sur des motivations spécieuses à savoir, par exemple, que la remise médiatique des Molières en avril-mai permettait un surcroît de fréquentation des salles, fort appréciable en fin de saison théâtrale.
En bref, s’organisait, ainsi, un véritable dialogue de sourds où, de fait, ne comptaient que les intérêts boutiquiers des uns, fort similaires à ceux de leurs opposants.
Et pourtant deux années plus tôt était remis un double Molière du Comédien à Laurent Terzieff, quelques mois avant qu’il ne quitte définitivement la scène, le bras alors en écharpe mais le verbe tant inspiré et tellement flamboyant au service de la noble cause :
« …Le Théâtre est avant tout projet de liberté et encore une fois, il n’est pas ceci ou cela, mais ceci et cela... »
Fort heureusement, les censeurs de tous bords n’avaient pas encore, à cette date, réussi leur opération de sape institutionnelle.
L’année suivante, toujours à Créteil, Laurent Lafitte animait de manière particulièrement brillante la 25ème cérémonie qui eut le tort d’être précédée par une pièce inadaptée à cet évènement prestigieux et dont la retransmission TV en direct fit déserter, d’emblée, une grande part de l’audience.
Le mal était fait ; la réaction des pourfendeurs allait être cinglante et sans merci.
Mais, cependant, qu'allaient-ils faire dans ce sabordage où personne ne trouverait son contentement ?
Comment croire que le palmarès patrimonial des Molières, depuis un quart de siècle, puisse être remis en question par des considérations de quotas, de répartitions équitables entre privé et public, d’aménagement du collège électoral etc… et, donc, de quel droit avoir eu l’indécence de priver les comédiens et tous les professionnels du théâtre, des trophées affectifs qu’il eût été légitime de leur remettre à l’issue de la saison 11-12 ?
Gageons, qu’à l’instar du Festival de Cannes, un jury renouvelé annuellement pourrait être une des options pour remédier à cette crise ouverte, mais que diable, mesdames et messieurs les empêcheurs de se réjouir en bonne compagnie théâtrale, laissez vivre les Molières !
Ils ne vous doivent rien mais vous, vous leur devez beaucoup, à commencer par le respect d’une reconnaissance n’appartenant qu’à la synergie du spectacle vivant d’avec son esprit éclairé et libre de toute entrave.
Photo DR. Laurent Terzieff / Molières 2010
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