Musique : le retour des MP3 gratuits
Myspace, Yahoo, Universal Music : tous ont annoncé la vente de musique non protégée par des services DRM (digital right management). Concrètement, cela signifie le retour des MP3 gratuits. Passage en revue des services qui pourraient faire trembler iTunes.
Myspace : le grand nouveau
Le site communautaire américain se lance dans la vente en ligne de
musique avec une approche particulière. Plutôt que de reprendre un deal
avec Itunes, Myspace vendra des MP3 non protégés par les DRM.
Evidemment, seuls les artistes non signés par un label sont concernés.
Concrètement, cela veut dire que n’importe quel groupe a désormais le
moyen de vendre de la musique sans passer par un label. L’intérêt est
certain pour les trois millions de musiciens amateurs présents sur myspace.
Ceci dit, quelques questions se posent :
- Si les MP3 ne sont pas protégés, tout le monde peut les dupliquer et les poster sur un service peer-to-peer. Admettons que je sois un groupe amateur avec un succès relatif sur Myspace, c’est-à-dire que des gens hors de mon cercle d’amis viennent écouter ce que je fais. Dans un premier temps, les plus grands fans vont acheter mes chansons. Mais dans un second temps, lorsque les visiteurs ne me connaissent absolument pas et que mon succès va grandissant, ne vont-ils pas chercher à les télécharger gratuitement en P2P ?
- En admettant qu’un label veuille me produire, qu’advient-il de mes chansons dispo sur Myspace ou le Web ? Puisque quelqu’un y a mis des droits dessus, comment sera gérée leur protection ?
-
Enfin, et surtout, comment savoir que les chansons que je mets sur Myspace sont les miennes ? Là-dessus je sèche un peu...
Cela semble être un beau coup pour Myspace, qui veut clairement
grignoter des parts de marché à ITunes qui représente 70% de la musique
en ligne aux Etats-Unis.
Yahoo : le principe de réalisme
Yahoo dit : plutôt que d’essayer de protéger des chansons disponibles
sur des CD qui ne le sont pas, autant les vendre sans droit, mais un
peu plus cher. En l’occurence, le coût d’une chanson sur Yahoo Music est
de 1,99 dollar, soit le double que celui des autres plates-formes
vendant de la musique protégée.
Une approche qui peut tenir la route aujourd’hui, mais ce n’était pas le cas il y a trois ans lorsqu’iTunes a débarqué. Il y a trois ans, les internautes téléchargeaient gratuitement sur du
P2P ou commandaient des CD sur Amazon. Maintenant que ces pratiques
sont devenues naturelles et que le nombre de médiums permettant de lire
des MP3 a explosé (lecteur MP3, chaîne hi fi, mobile, autoradio,
lunettes...), les internautes sont peut-être plus enclins à payer un
peu plus cher leur musique. Peut-être...
Ils font un test avec un MP3 de Jessica Simpson. J’aurais plutôt choisi une vraie chanteuse et fait ce test avec Jessica Simpson pour un DVD, mais bon... :o)
Universal Music : l’exploration de nouvelles voies
Comme tous les labels, Universal est confronté à la réalité du
téléchargement gratuit. Leur idée revient à celle de Napster à la
(grande) époque : financer la musique par la pub. Concrètement, l’idée
est d’obliger les internautes à voir une pub avant de pouvoir
télécharger de la musique. Finalement, c’est un peu comme à la télé :
on vous impose de la pub avant le film ;o)
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