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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Oncle Vania » d’Anton Tchekhov avec Philippe Torreton aux Bouffes (...)

« Oncle Vania » d’Anton Tchekhov avec Philippe Torreton aux Bouffes du Nord

« L’attitude normale de l’homme, c’est d’être cinglé ».

Ainsi s’exprime de la manière la plus placide le médecin Astrov, alias Philippe Torreton qui, sous la direction subtile de Claudia Stavisky, semble se promener dans le domaine de Tchekhov, comme s’il y était chez lui depuis toujours... alors que le comédien comme la metteuse en scène abordent, ensemble, l’illustre auteur russe, pour la toute première fois.

C’est Didier Bénureau qui, en place initialement pressentie de Jean-Pierre Bacri, incarne le rôle de Vania, en composant un oncle fébrile, désemparé et déstabilisé par la présence d’Alexandre (Georges Claisse), son beau-frère venu en villégiature avec Eléna (Marie Bunel), sa seconde épouse.

Sofia (Agnès Sourdillon), la fille de ce professeur en retraite traverse une crise d’identité amoureuse qui se cristallise sur le médecin venu d’ailleurs, au point de susciter l’inhibition totale de sa vie affective.

En outre, les visites à répétition d’Astrov vont peu à peu insinuer le doute dans la quiétude que chacun devrait avoir avec lui-même, si tous étaient absorbés par leur travail quotidien.

Mais voilà que se constitue en toile de fond de l’imaginaire collectif, l’esquisse d’un couple d’amants non assumé et dont le flirt latent va gangrener le bel ordonnancement estival.

De toutes évidences, Astrov et Eléna sont attirés l’un par l’autre, mais la pesanteur des liens familiaux empêchent toute transgression passionnelle.

La délitescence de la maisonnée va alors s’inscrire au service du ressentiment que chacun fomente à l’égard des échecs de sa vie personnelle sans que l’hypocrisie sociétale puisse remédier aux convictions trahies.

En écologiste visionnaire et prémonitoire, Tchekhov mesure la distance inéluctable que l’homme crée avec son environnement sous un humanisme exacerbé par la lâcheté.

Le décor de Christian Fenouillat inscrit les protagonistes dans un jeu à surface variable où des tréteaux divisés en trois parties s’ajustent de manière aléatoire à l’impact émotionnel.

L’écrin des Bouffes du Nord encadrent l’enjeu dramatique de toiles faussement naïves où les bouleaux et la datcha résistent à la modernité mélancolique des personnages.

En muse inaccessible, Marie Bunel hante d’une impossible fascination, la frustration des élans sensuels.

En démiurge inspiré, Philippe Torreton poursuit sa promenade Tchekhovienne sous le feu ardent des amours interdits. 
 
Photo © C. Ganet
 
ONCLE VANIA - *** Theothea.com - de Anton Tchekhov - mise en scène : Claudia Stavisky - avec Philippe Torreton, Maria Verdi, Didier Bénureau, Georges Claisse, Jean-Pierre Bagot, Agnès Sourdillon, Marie Bunel & Joséphine Derenne - Théâtre des Bouffes du Nord -
 


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1 réactions à cet article    


  • Christoff_M Christoff_M 17 mars 2009 12:58

     pourquoi un article pour nous dire que tout il est beau... Nolleau revient !!

    c’est un commentaire d’une platitude affligeante surement un fan inconditionnel de Torreton...

    Je ne vois pas l’interet sur AGORAVOX ’une rubrique qui ne nous apprends rien autant prendre le Pariscope !!

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