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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Oncle Vania » & « Les trois soeurs » à L’Athénée

« Oncle Vania » & « Les trois soeurs » à L’Athénée

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Cycle Tchekhov Athénée
photos © Theothea.com

Si Robin Renucci s’imposait, sous la direction de Serge Lipszyc, en un valeureux Oncle Vania, quelque peu susceptible mais néanmoins fédérateur dans sa clairvoyance à suggérer que l’assiduité à la tâche quotidienne serait la seule issue viable à la destinée familiale même éclatée, le cycle Tchekhov, initié par le Théâtre de l’Athénée, se poursuit maintenant avec un happening expérimental de Volodia Serre qui ose, de manière audacieuse, faire contribuer ses trois sœurs, Alexandrine, Joséphine et Léopoldine afin d’incarner respectivement les Olga, Macha et Irina, chères à Tchekhov.

De surcroît, Volodia endosse lui-même le rôle d’Andréi, le frère dont Natacha son épouse effrontée et arriviste va donner le coup de grâce à des belles-sœurs fragilisées par l’isolement socioculturel induisant le repli sur soi.

En metteur en scène à la tête de cette fratrie, il décide de livrer leurs souvenirs personnels au public sous forme d’extraits de films super 8 familiaux, avec l’intention d’illustrer par des liens universels et intemporels, le sentiment de nostalgie à la manière de Tchekhov lui-même.

Il s’avère que ce défi artistique, a priori périlleux voire menacé d’auto complaisance, fonctionne à merveille au fur et à mesure que le sac de nœuds patrimoniaux affleure en surface des velléités, frustrations et autres déceptions que la vie ne cesse de mettre en travers de l’utopie fraternelle.

En effet, le retour à Moscou avec émancipation à la clef d’Olga, Macha & Irina, après le deuil du père, les dirige a contrario de ce leitmotiv psalmodique, vers un décevant principe de réalité qu’une sourde mélancolie tente d’obscurcir encore davantage, en perspective d’un avenir jalonné à jamais de souvenirs insaisissables.

« Le temps des copains » de Françoise Hardy, « In the mood » de Glenn Miller, « The sound of silence » de Simon & Garfunkel et d’autres rengaines parsèment désormais, comme les cailloux du petit Poucet, ce chemin socio affectif qu’il ne serait guère possible d’effectuer qu’à rebours.

Ainsi, en s’impliquant lui-même et en impliquant ses trois sœurs, Volodia incarne, dans la distanciation, le spleen suscité par Tchekhov, sans pour autant trahir la sphère de leur intimité.

Un véritable exercice d’équilibriste scénographique qui fascine autant qu’il convainc les spectateurs de la nécessité d’ôter toute réserve au quant à soi, afin d’entrer en empathie avec le mal être d’une humanité à fleur de peau.

Au terme du cycle, quel sera donc le rôle de « La Cerisaie », troisième volet du tryptique consacré à Tchekhov et mis en scène par Paul Desveaux ?

Nous savons que celui-ci la conçoit d’avance comme « Le songe d’un monde à venir » ou plus précisément comme « un de ces rêves que l’on fait à l’aube et qui ressemblent terriblement à la réalité ».

visuel photos © Cat.S - Theothea.com

ONCLE VANIA & LES TROIS SOEURS - ***. Theothea.com - de Anton Tchekhov - mise en scène : Serge Lipszyc & Volodia Serre - avec Robin Renucci, Alexandrine Serre, Joséphine Serre & Léopoldine Serre - Théâtre de l’Athénée


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2 réactions à cet article    


  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 17 novembre 2010 00:17

    Excellente pièce de Tchekhov.

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