Pourquoi Robert Walser est mon auteur ?
Lire Robert Walser, c’est entrer dans un monde de compromissions, d’interrogations et de suggestions, c’est se porter au plus près de la réalité des choses banales et sans importance. Robert Walser est un lecteur avide et passionné. Ses lectures font souvent l’objet d’un court résumé qu’il donne souvent à publier. (Il aurait sûrement apprécié blogguer...) L’homme est contradictoire, il ne répond d’aucune école esthétique mais entend toutes les représenter. Son oeuvre littéraire respire encore les temps où le poète chantait le réel, mais elle annonce déjà aussi une nouvelle vision poétique mettant davantage en évidence l’aspect signifiant du langage. « Chez lui, écrit Robert Musil, la prairie est tantôt une chose réelle, tantôt une chose qui n’existe que sur le papier. Quand il s’exalte ou s’indigne, il ne perd jamais de vue qu’il le fait la plume à la main et que ses sentiments sont montés sur du fil de fer. »
« L’art est une générosité inutile » écrivait Sartre. Pour Walser, l’art serait une signifiance des petites choses, un somptueux oubli. Il cultive, dans ses « tableaux-poèmes » ( nos blogueries en somme ! ) la passion des pauvres gens, des attristés de la vie, des laissés-pour-compte en s’accrochant à la robe d’un père heureux de voir revenir son fils, ou pleurant la mort d’une de ses camarades d’école. Les couleurs, les thèmes et les projections personnelles font grandir l’émotion esthétique et se mélanger « en images arrondies et en perspectives empilées en vert, bleu, brun, jaune et rouge. »
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