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Retour sur les concerts funk et hip hop du mois de novembre à Paris

Voici un retour (un peu tardif) sur les nombreux concerts vus lors de ce mois de novembre 2005 riche en soul, funk et hip hop dans la capitale.

GETTING UP FESTIVAL LES 9 ET 10 NOVEMBRE

Les festivals de hip hop dans la capitale sont assez rares, et ceux qui ont en mémoire le fiasco hip hop Don’t Stop à Bercy en 2004 ne s’en plaindront sûrement pas. Cependant, les choses étaient assez différentes ici, puisque cela se déroulait cette fois à l’Élysée Montmartre et en partenariat avec Hip Hop Résistance, qui nous a offert de grands concerts ces dernières années.

Nous nous intéresserons ici aux performances des artistes américains, à savoir Scratch et The Alkhaoliks le 9 novembre, mais surtout Le crew D.I.T.C. et Public Enemy le 10. À noter que N.O.R.E., qui devait être là le 9, et Biz Markie, qui devait assurer l’after du 10 au Bataclan, ne sont pas venus.

Scratch, le Beat-Boxer membre des Roots, nous a présenté une performance originale, samplant sa propre voix en direct pour se créer un beat, pour ensuite se poser dessus. Tout simplement impressionnant. Son premier album solo, The Embodiment of Instrumentation, l’est d’ailleurs aussi, puisque les instrus sur lesquels ses nombreux invités prêtent leur voix sont presque exclusivement assurés par son beat-box. Probablement le meilleur moment de cette première soirée.

Pour clore ce premier jour, le trio californien The Alkaholicks, composé des Mcs Tash et J-Ro et du Dj E-Swift, a livré un show dans l’esprit du groupe, bières à la main, et jeunes filles sur scène pour le dernier morceau, Best U Can. Malgré un univers assez restreint, leur show était bien rôdé et entraînant, même si l’on peut dire que le public n’a pas été très réactif à leur prestation.

Le bilan de cette première soirée était globalement positif, sans pour autant être exceptionnel. Mais voilà, la deuxième soirée allait nous offrir un show d’anthologie, avec les performances du D.I.T.C. et de Public Enemy.

Après une première partie assurée par Al Peco, ayant eu la lourde tâche de mettre le public dans l’ambiance, le D.I.T.C. a investi la scène de l’Élysée. Représentés par O.C., Lord finesse, A.G., Diamond D, ainsi que DJ Roc Raida, l’un des magiciens, membre des X-Ecutionners, ils ont été fidèles à leur réputation . Les meilleurs morceaux du crew et des membres en solo y sont passés, mixés par un Roc Raida en grande forme. Rien à redire, vraiment une prestation de qualité. De plus, la soirée était alors loin d’être finie, le meilleur restait encore à venir...

Contrairement à ce que les pessimistes prédisaient, Public Enemy s’est bien présenté au public de l’Élysée Montmartre au grand complet pour achever ce Getting Up Festival, et cela de la plus belle des manières.

Accompagnés de très bons musiciens (batterie, basse et guitare) et d’un DJ performant (Lord, successeur de Terminator X), les vétérans de P.E. ont livré un show énorme. L’infatigable Chuck-D a littéralement porté le groupe, aidé par Flavor Flav plus déjanté que jamais, et dans une moindre mesure par Professor Griff, nettement plus effacé. Les deux représentants des S1-W présents ont enrichi le jeu de scène par leurs chorégraphies à base de pas militaires et de maniement de sabre. La plupart des titres qui ont déjà leur histoire ont été interprétés, parmi lesquels 911 is a Joke, Fight The Power, Welcome to The Terrodome ou encore Shut Em’ Down, à chaque fois accueillis par les cris du public. Leur prestation mêlant hip hop et rock a emprunté l’énergie commune aux deux genres, pour un résultat impressionnant, nous rappelant par la même occasion qu’ils n’ont cessé, depuis leurs débuts, de fusionner ces genres.

Même s’ils sont toujours aussi hostiles aux pouvoirs en place (Bush au premier plan, et Chirac pour l’occasion), ils sont apparus plus apaisés qu’auparavant. Chuck-D, porteur d’un message lucide sur les débordements qui avaient lieu en France, pointait notamment du doigt les médias anglo-saxons et leur traitement plus que douteux de l’information.

Visiblement heureux de revenir à Paris, le groupe, toujours par l’intermédiaire de Chuck D, a témoigné son affection au public français, à qui un grand moment a été offert. Ce show a été clos par une démo à la batterie d’un Flavor Flav intenable, qui s’était jeté dans la foule quelque temps auparavant, et qui, à l’instar de Chuck D, n’a rien perdu de son énergie.

Un pari risqué, mais tenu, pour Hip Hop Résistance et les autres organisateurs, qui nous ont offert un festival globalement réussi, même s’il est vrai que les meilleurs moments ont eu lieu le second soir.


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