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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Révélation de l’Ouest lointain

Révélation de l’Ouest lointain

L’une des plus jolies surprises de l’année dernière nous est parvenue trois ans après sa première sortie aux Etats-Unis.

En 2004 quelques oreilles averties avaient pu entendre pour la première fois les chansons qui figurent sur The Pirate’s Gospel alors publiées à compte d’auteur sur de simples CD-R. Rapidement le label de Portland Holocène avait repéré le travail d’Alela Diane. Leur collaboration est depuis des plus fructueuses.

En France, les plus attentifs ont déjà pu entendre la jeune femme il y a quelques années sur la compilation publiée par Fargo, Even Cow Girls Gets The Blues. Elle y figurait en compagnie de son amie Mariée Sioux, également originaire de Nevada City en Californie du Nord. Décidément dans cette ville il y a un filon.

Le succès semblait déjà lui être promis. Cela se vérifie aujourd’hui. Alela Diane est en tournée mondiale, invitée dans les festivals et parfois à la télévision, alors même que ce médium ne fait plus guère d’effort pour participer à la découverte de nouveaux talents. C’est certain, 2007 aura été l’année charnière de sa carrière. Elle peut envisager l’avenir sereinement.

Sa musique, qui évoque immédiatement les grands espaces et l’Amérique des pionniers, est empreinte de tradition. Rien de surprenant, lorsqu’elle était enfant, ses parents, tous deux musiciens, l’ont nourrie de blues, de blue grass et de musique folk. A la maison ils passaient les disques de Patsy Cline et de Karen Dalton. Aujourd’hui Alela Diane peut jouir du regain d’intérêt pour la musique folk américaine, que l’on doit entre autres à Will Oldham et Devendra Banhart, deux géants qui ont contribué à moderniser le genre. Grâce à eux le folk, longtemps caricaturé comme trop américain, trop "redneck", est redevenu branché.

The Pirate’s Gospel est un disque extraordinairement dépouillé. Aucune note de guitare basse, aucun bruit de batterie ne s’y font entendre. Tout repose sur une voix, une ou deux guitares folk et quelques sifflements. Des arrangements simples ainsi qu’un jeu de guitare, souvent en arpèges, direct et efficace, servent remarquablement les chansons. Quant à son chant nuancé il parvient sans mal à nous attirer dans un monde qui se pare de mystère.

Les textes évoquent des histoires anciennes. Le passé revient y hanter le présent, tandis que d’étranges figures fantomatiques les traversent parfois. La nature y est souvent hostile (un thème que l’Amérique redécouvre cruellement ces temps-ci) et le temps qui passe apporte la désillusion. Les mots emmènent l’auditeur dans d’étranges contrées brumeuses entre l’ici et l’ailleurs, entre le familier et l’étrange.

On a beau répéter les écoutes, le disque garde ses distances et refuse de se donner entièrement. Qu’à cela ne tienne, on y retournera. Lorsqu’il faudra revenir à l’essentiel, on le reposera sur la platine. Alela Diane trouvera alors naturellement sa place entre une écoute de Jolie Holland et quelques albums de Townes Van Zandt.

Jérôme Lester

Alela Diane : The Pirate’s Gospel (Fargo)

http://www.aleladiane.com
Le site de Fargo : http://www.fargorecords.com
Le site du label Holocene : http://holocenemusic.com


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1 réactions à cet article    


  • jltisserand 15 janvier 2008 02:59

    Les Indiens en effet commence a s’approprier tout en le renouvelant le genre country. J’ai un CD que j’adore "Blue Indian" a tendance blues/rock qui mele melopee indienne et guitare electrique. C’est assez magique (en fait : j’adore)

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