Richard Matheson : Un géant de la littérature américaine disparait
L’écrivain mondialement connu de science-fiction, Richard Burton Matheson a rejoint l’au-delà qu’il connaissait si bien, le 23 juin à l’âge de 87 ans. Il est né le 20 février 1926 à Allendale (New Jersey), il lui faudra attendre les années 1950 pour accéder à la notoriété.
C’est en 1954, avec son chef d’œuvre Je suis une Légende que l’écrivain Richard Matheson est né à la littérature. Visionnaire, il anticipe un genre nouveau qui fera florès, celui de l’apocalypse. Son livre sera adapté à plusieurs reprises par le cinéma. En 1964 The last Man on Earth avec Vincent Price, puis en 1971, avec une version qui connaitra un succès énorme The Omega man (Le survivant) avec l’excellent Charlton Heston qui dresse la fresque d’un homme, seul survivant d’un monde voué aux Zombies, qui résiste. Moins de 30 ans après, en 1971 Hoolywood se décide à un remake à grand budget avec Will Smith I am legend, de Francis Lawrence qui trahit l’esprit du roman.
L’œuvre est forte et puissante. Dans un monde dominé par des vampires, qui recrée un modèle de société à leur image, le héros Robert Neville, résistant et tueur de vampire devient dans ce monde inversé la légende… la scène finale du film où il meurt transpercé, tombant les bras en croix dans une fontaine, rappelle avec force l’image rédemptrice du Christ.
D’autres œuvres fortes comme L’homme qui rétrécit ou La mort et le temps sont aussi portées avec intelligence à l’écran. Une autre rencontre, lui conférera la place particulière qui est la sienne dans les thématiques de l’horreur et de la science-fiction, ce sera celle de Duel avec le jeune et prometteur Steven Spielberg. C’est dire que Matheson compte et comptera encore longtemps dans cette littérature spécialisée qui a acquis depuis plusieurs décennies ses lettres de noblesses depuis Edgar Allan Poe.
Sa thématique majeure dans toute ses œuvres est celle de l’homme accablé par la fatalité qu’il ne peut contrôler, ni empêcher, qui tente de survivre dans un monde ravagé… la mort, la survie, la bascule des civilisations le fascine. Son art et son style reconnus par tous l’amène aussi à travailler pour la télévision avec plusieurs scénarios pour la série La quatrième dimension, mais aussi pour la célèbre série Star Trek.
Il verra aussi en 1998 l’adaptation de Au-delà de nos rêves (1978) au cinéma de Vincent Ward avec Robin Williams.
Il laisse derrière lui au moins trois de ses enfants qui ont fait le choix de suivre les traces de leur père : Chris, Richard Christian et Ali Matheson, scénaristes et écrivains.
Une page est tournée avec sa disparition qui clôt le chapitre d’une grande série d’écrivain américain de science-fiction : Isaac Asimov, Ray Bradbury, Philip K. Dick, A.E. Vogt ….
Il a reçu toutes les récompenses honorifiques qu’il méritait :
- 1958 : Prix Hugo (catégorie film) pour L’Homme qui rétrécit
- 1976 : Prix World Fantasy du meilleur roman pour Le Jeune Homme, la Mort et le Temps
- 1984 : Prix World Fantasy spécial : Grand maître / Life Achievement
- 1990 : Prix World Fantasy du meilleur recueil de nouvelles pour Derrière l’écran
- 1990 : Prix Bram Stoker (catégorie recueil) pour Derrière l’écran
- 1991 : Prix Bram Stoker spécial : Grand maître / Life achievement
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