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Sexy Sixtine !

Sexy Sixtine !
Révélation !
J'ai eu besoin de trois visites, dans ma vie, pour voir et comprendre.
Le plafond de la chapelle Sixtine, ce chef-d'oeuvre de l'âme et de l'art, est un hymne lyrique offert à l'homosexualité.
On ne va plus dire que nos églises sont pudibondes comparées aux temples hindhous ! 
Une floraison de croupes cambrées, de fesses rebondies, de cuisses ouvertes, de visages androgynes, de sexes enfantins, de muscles puissants jusqu'à la démesure. La beauté la plus sublime, virile, seule, même quand les sybilles sont des femmes et les visages féminins, les corps sont masculins.
Si on ne le dit pas, on est aveugle.
Un "coma visuel" comme l'écrit Michel Masson.
Vingt mille personnes , tous les jours visitent ce haut lieu de l'art religieux. Ils courbent le cou, ils lèvent les yeux vers Dieu, la création du monde, les saints, les anges et les prophètes, le Jugement dernier. Ils sont au ceur du Vatican, la matrice de l'Eglise. On ne parle pas, on ne photographie pas, on respire à peine, on tremble en entrant dans le Saint des Saints.
Troupeaux d'aveugles...
Dieu vole en robe rose, les fesses nues à travers l'échancrure d'une étoffe..Il crée la nature en montrant la chute de ses reins.
Certains diront : "Je me fiche totalement que Michelange soit homosexuel.La seule chose qui importe à mes yeux, c'est son oeuvre. Une des plus grandes de l'histoire de l'humanité. Les détails de sa vie, qui restent d'ailleurs mystérieux, il a tout de même été amoureux d'une femme, ne regardent que lui." (Michelange a en effet été amoureux de Vittoria Colonna à qui il a envoyé plus de trois cents sonnets. En fait Vittoria était Tomaso. C'est le petit neveu de Michel-Ange qui, publiant ses sonnets en 1623, a changé tous les "il" en "elle".) Ce que j'aime dans cette anecdote c'est le chiffre : 300 sonnets ! Splendides d'ailleurs.
"Mon désir ne réside qu'en votre vouloir
Mes pensées ne se forgent que dans votre coeur,
Mes paroles ne naissent que dans votre souffle..."
 Quel passionné, notre Michel-Ange, le nez brisé d'un coup de poing, si fou, si laid, si coléreux...

La question fondamentale est donc la suivante : saisi dans le flot d'une admiration qui nous fait battre le sang, allons-nous tirer un trait sur l'homosexualité de Michel-Ange ? Allons-nous simplement dire : " Je perçois cette oeuvre comme une oeuvre sacrée. Elle est dans un lieu sacré. Les nudités sont le signe d'une époque qui redécouvre l'art antique. L'ensemble dégage une puissance, un génie, qui échappe à tout autre définition. Et surtout à celle d'homosexualité. Trop particulière. "
Mais c'est impossible. Ce serait malhonnête. C'est cette homosexualité qui est la racine du génie.
On touche ici au sublime parce qu'un homme fou de l'amour des hommes, en un temps où cet amour était condamné, un homme au génie surnaturel, employé par une Eglise qui le niait , a joui de sa révolte et de sa liberté pendant deux ans de sa vie, debout et couché sur un échaffaudage, seul, ayant renvoyé des aides dont il n'était pas satisfait, ne gardant que quelqu'un qui préparait les couleurs, le corps et le visage ruisselants de peinture, rêvant, touchant, buvant ce monde platonicien de la beauté idéale masculine.
"Monde platonicien"...Des mots...La vraie philosophie n'est que la chair goûtée.
La beauté absolue de Socrate s'appelait Alcibiade.
Plus que Socrate, Platon et l'éternité , Michelange aimait les hommes de son temps. Il aimait l'amour. Il aimait sublimer l'amour. Une grande oeuvre est une jouissance. Il jouissait plus, c'est évident, en peignant les "Ignudi", que le péché originel et la tentation du serpent. Là le sujet le laisse sec. Le tableau est fade. il s'amuse un peu, quand même, en mettant la bouche d'Eve à dix centimètres du sexe d'Adam.
C'est dans la création d'Adam qu'il atteint au chef-d'oeuvre. La beauté d'Adam, abandonné, alangui, l'élégance infinie des deux mains qui s'effleurent. "Elégance", ce mot défunt, qui ne va plus à rien, de nos jours. Ah ! ces deux mains, ces regards, ce désir, ce choix, cet accord ! Dieu est porté par des anges. L'un d'eux, aux fesses musclées, est sous lui. Pourquoi Dieu crée-t-il un homme beau, si ce n'est pour l'aimer ?
Et Michelange créa les "Ignudi".Les Nus. Ils sont vingt. Des splendeurs, fils de la peinture et la sculpture. Ils tiennent des guirlandes de soie et des bouquets de chêne, symbole de la maison papale. Des bouquets de glands qui ressemblent à s'y méprendre à... Joueur, Michelangelo !
Toutes ces nudités ont évidemment fait scandale. La pape Adrien IV a traité la Sixtine de "pot au feu de corps nus". A la mort de Michel-Ange, on a demandé à Daniele di Volterra, dit "Braghettone", d'en rhabiller quelques-uns. Même lors de la grande restauration de 1989, la plupart des petits voiles qui traînent entre les cuisses n'ont pas été enlevés. On comprend mieux pourquoi l'éclat des couleurs primitives a été critiqué, plus sensuel, succédant à des ombres de suie conventionnelles.


Mais Michel-Ange a gagné.
Contre la toute-puissance de l'Eglise, imposant son Art, sa fierté d'artiste , sa sensibilité homosexuelle, sa furia poétique qui nous fait encore trembler.
 Cette oeuvre est immense parce qu'elle est libre. Puissante. Possédée par le désir. Parce qu'elle est amoureuse. Irradiante.
Il suffit de comparer le plafond de la Sixtine avec le Jugement dernier, autre chef-d'oeuvre bien sûr, pour voir le glissement vers un monde moins riche, plus raide, arraché à l'éblouissement de la pure beauté des corps. Même les élus sont tristes. Aussi tristes que le visage de la Vénus de Botticelli.
Vénus sortant de l'onde cache sa nudité sous ses longs cheveux. Des femmes volent vers elle, portant des vêtements. L'innocence est finie. Celle des Ignudi. La faute originelle qui entraîne la honte est passée par là. Avoir honte de son corps... Sombre punition. Quelle pensée abjecte, cette idée, qu'un Dieu crée un homme pour le punir, pour le sauver, pour poser des conditions. On joue à quoi ?
Voilà pourquoi l'insolence de Michel-Ange qui claironne dans un faste de couleurs radieuses que l'amour de l'homme pour la vie est le seul Dieu, donne à cette voûte humainement céleste, son intouchable richesse. Comme Proust, Michel-Ange est trop varié pour qu'on puisse le retenir et l'apprendre. Il nous survole et nous anime, nous donnant , sous ses doigts, le frisson de la jouissance divine.

Je finirai par une modernité. Changement de registre .
Berlusconi se vante d'être un mec, un vrai. Pas un homo.
Va à la Sixtine, Berlusconi !
 Va voir ce que c'est qu'un homo !
 Fais fermer la chapelle !
 Fais fermer le Vatican !
 Enlève la Pietà !
 Triste comparaison entre le grand Art et la petitesse de nos affaires publiques.
 Du moins une chose est certaine. Michel-Ange n'aurait pas pris Berlusconi pour modèle...Ah ! Si ! pour un damné...Peut-être...Et encore...Même les damnés chez lui ont une plastique non plastifiée et surtout, une conscience de leurs fautes.
 


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44 réactions à cet article    


  • Shaytan666 Shaytan666 18 décembre 2010 12:35

    La chapelle Sixtine se trouvant dans l’Etat du Vatican et non pas en Italie (voir concordat) Berlusconi n’a absolument rien à dire.


    • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 12:53

      Merci de votre correction. J’étais à Rome lors de la dernière manif très chaude, lors du vote arraché à 3 voix près dont on soupçonne que...Mon indignation a sauté les frontières !!!


    • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 13:49

      @ Christian Navis,

      Oui, la situation i n’était pas facile mais il a quand même traité ce qui était essentiel pour lui, la beauté masculine avec un brio et une liberté incroyable. les fesses de Dieu, c’est quelque chose !

      vous avez raison de dire qu’il y a un mélange de ruse et d’aveu.
      C’est quand même une sacré victoire, vu ce qu’il pouvait faire et vu ce qu’il a fait, permettant ainsi à sa puissance créatrice de s’exprimer. A côté du plafond, les peintures murales sont bien fades et conventionnelles , même traitées par les plus grands noms.

      Voilà pourquoi, à mon sens, ce qu’il a fait est exceptionnel.


    • kitamissa kitamissa 18 décembre 2010 13:37

      heureusement que l’ami Michael Ange ne connaissait pas François Hollande ou DSK ,vus à poil,ça doit pas être triste ! ouf on a échappé au pire !


      • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 14:06

        hello Kitamissa !
        Le plus triste, malheureusement,c’est quand ils parlent !


      • Hieronymus Hieronymus 18 décembre 2010 13:41

        chere Ariane
        que Michel Ange ait eu des « tendances » c’est de notoriete publique
        mais tout ramener a l’homosexualite, n’est ce pas une tendance de notre epoque ?
        le concept d’homosexualite n’apparait qu’au debut du XX siecle et perversion supreme de notre epoque de fin des temps ; il est de + en + mis sur un pied d’egalite avec son alter ego « invente » pour la circonstance : l’heterosexualite
        il est desormais de bon ton de considerer ces 2 etats comme etant 2 variables d’un meme etat de nature, consequence : l’homme occidental est completement devirilise ..

        je ne suis pas un supporter de Berlusconi et n’ai jamais ete du cote du manche qd ds ma jeunesse des blagues lourdes (c’etait encore autorise) fusaient contre les homos mais de la a faire l’apologie des invertis et se clamant tels, il y a un pas que je ne franchirai pas !
        cessons de promouvoir les « gentils » homos a chaque occasion, d’abord ils ne sont pas si gentils ..


        • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 14:03

          Cher hyeronimus,

          En ce qui concerne le débat sur l’homosexualité, je débarque. Je ne m’en suis jamais souciée.
          je ne sais pas ce qui est tendance ou pas.
          Non, j’ai essayé de traduire dans cet article une « révélation » qui m’a touchée.

          je ne veux qu’être « humaine » dans ce débat.
          Etre homosexuel, dans beaucoup de sociétés est une souffrance d’autant plus vive qu’elle interdit de parler et d’exposer librement son amour. Il faut vivre caché, ce qui ne veut pas dire vivre heureux.
          Nous pouvons imaginer, nous hétérosexuels, dont les passions amoureuses sont des légendes que l’on raconte aux enfants, ce que c’est d’avoir à mentir , à dissimuler, à vivre dans le monde de la faute.

          Mais lui, il a explosé tout ça dans une insolence géniale et victorieuse.

          je suppose qu’il y a des homos méchants et gentils comme chez les hétéros.

          Votre intervention marque bien une réticence dont j’ai voulu me défaire.
          J’ai voulu partager la joie et le triomphe de Michel-Ange.

          Quant à Berlusconi !
          Aller dire, argument électoral, qu’il n’est pas homo !
          On rêve ! Voilà qui me tord les tripes.


          • Tall 18 décembre 2010 14:15

            Alors comme ça Dieu est une vieille folle ?

            Et c’est pour ça que les curés font de la pédalgogie avec les enfants de coeur




            • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 14:26

              Cher Tall,
              je vois que je vous ouvre des perspectives....

              Il y a dans la nature une telle folie de reproduction, une telle poésie du rut, une telle jouissance à jouir, que l’on ne peut que se demander quelle tête à Dieu, en effet....


            • Tall 18 décembre 2010 14:54

              C’est un bon article, Ariane

              Mais pour les perspectives, non sans façon, moi je suis traditionnel

            • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 15:12

              Vous auriez pu me demander la permission de mettre une de mes photos !! enfin...Pour une fois...


            • Tall 18 décembre 2010 15:27

              sorry de ne pas avoir pris la + belle de vos photos Ariane

              j’ai juste pris celle qui me tombait sous la main smiley

            • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 15:41

              Perseus, Hihihihihihihihihi !!!!!


            • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 15:43

              Oui, l’épilation date un peu. J’ai adopté un autre style ...


            • Aafrit Aafrit 20 décembre 2010 02:38

              Je ne vois rien d’autre qu’une piscine et une échelle

              et du plastique... smiley


            • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 14:33

              Cher Perseus,
              Je serais étonnée que le créateur d’un tel monde soit aussi fermé aux plaisirs qu’il invente !


            • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 14:53

              Ah ! L’arbre de la connaissance du bien et du mal !
              Cela signifie-t-il : « ne réfléchis pas où on va t’envoyer te geler les miches ! » (Un peu vulgaire, mais bon...)


            • easy easy 18 décembre 2010 14:50

              Encore un beau sujet !

               Merci Ariane

              L’homme n’est pas trop conçu pour regarder au-dessus de sa tête. Il peut regarder à 45°, 60° au-dessus de l’horizon sans trop de difficulté mais au-delà, ça lui pose des problèmes fondamentaux, vitaux, de sécurité et d’équilibre.
              Je considère donc que les efforts déployés pour décorer les plafonds ont quelque chose de fou. Et il se pourrait bien que ceux qui les ont conçus aient cherché à exploiter le vertige, la mise en danger que suppose le regard pile au-dessus de soi.
              Je ne doute pas qu’un homme aussi intelligent que Michel Ange ait eu pleinement conscience qu’il placerait les spectateurs en situation fragile, dangereuse.


              Quand on fait de la plongée sous-marine, il est d’usage et de sécurité de descendre à plusieurs, en palanquée. De là, on pourrait en venir à croire que c’est une ballade sympa car en groupe. En réalité, à cause du masque, on a un champ visuel réduit et on se sent seul. Quand on regarde quelque chose, on ne sait pas ce que les copains regardent dans le même temps.
              Dans une galerie de peinture traditionnelle, les choses à regarder sont à hauteur des yeux, les regards sont horizontaux et chacun voit où les autres portent leur regard. 
              Et bien le regard vers le plafond est le seul regard qui nous isole complètement des autres. Et Michel Ange ne pouvait manquer de considérer ce fait.

              Il ne pouvait manquer de considérer un autre fait. Chaque fois qu’une personne fait un discours en se posant en autorité, elle fait des mouvements de bras et de mains qui, à un moment ou à un autre, comportent le pointage de l’index vers le ciel. Très étrange ce pointage vers rien sinon une autorité supérieure. Et Michel Ange de nous faire ses deux personnages principaux pointant de cet index mais cette fois horizontal. Tout en couché, en allongé. Quant à l’expressivité même de ces index, elle va davantage à la sensualité qu’à la menace ou à l’autorité.


              L’homosexualité ne m’émeut que dans son drame. Par exemple, YS Laurent me faisait vraiment pleurer de compassion. Mais je ne vois pas dans les images mêmes du plafond de la chapelle Sixtine, le drame de son auteur (de même que je ne vois pas dans les robes d’YSL, son drame). Et comme en dehors des instants de déménagement, de charpente ou de guerre, je suis assez allergique au contact des muscles, à l’homogénéité des couleurs de peau, les images de ce plafond ne me touchent pas. 

              Pas sexy, pas glamour ce bazar.

              Ses images n’illustrent directement aucun drame et sur le plan esthétique, elles comportent tout ce que je fuis. Alors que les tableaux de Gérôme sur Pygmalion & Galatée représentent directement le drame de l’homme idéaliste (Et là on voit de belles différences de musculature et de carnation). ’Lâge mûr« de Camille Claudel, voilà une oeuvre qui illustre un impossible.

              Je trouve toute représentation de Dieu (qui est une question métaphysique et ne peut que le rester), (écrite, sculptée ou peinte), affligeante, consternante de finitude quand elle ressort en solution plus qu’en mystère. Or, sur son plafond, Michel Ange semble dire »Voilà Dieu, voilà la Création selon moi". 
              Quoi ? Tout ce chantier pour montrer ça, seulement ça, de la peau et du muscle ?

              Il me faut en arriver à étudier sa vie à Michel Ange, pour être ému. (Sa Pieta ne m’émeut pas alors que Daphné et Apollon du Bernin, comme ça illustre une impossibilité, une infinitude, ça me touche)

              Ce qui m’a ému à Saint Pierre comme pour toute autre grande construction, c’est le constat de la communion durable qu’il a fallu entre des centaines d’hommes pour arriver à construire un tel monument. 

              Le Facteur Cheval est bien le seul à avoir construit un bidule colossal tout seul mais généralement, les monuments se construisent à plusieurs et ce qu’ils disent surtout c’est que des gens se sont rassemblés pour entreprendre quelque chose dans l’enthousiasme et la paix.


              • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 15:09

                Cher easy,

                merci pour vos commentaires que je lis toujours avec grand plaisir.
                Oui, vous avez tout à fait raison de dire que le fait de regarder ce fameux plafond, le cou coupé, est vertigineux et nous met en position de faiblesse.
                Voilà pourquoi on ne peut s’attarder trop longuement sur les détails. il y en a tellement !
                lever la tête vers ce plafond, c’est lever la tête vers le ciel, incontestablement.

                « ses images n’illustrent aucun drame. » Non, elles sont avant le drame. Dans le charme d’un hédonisme innocent.

                En ce qui concerne ce bazar, pas glamour pour vous, que dirais-je ? Question de goût, de moments dans sa vie.
                mais dites-moi, l’homme sensuel, vous n’allez pas me dire que « montrer seulement de la peau et du muscle » n’est pas un bon commencement ?
                Ce qui me charme, ce sont les attitudes. les poses.
                la « pose » de la Pietà me traverse. je suis ouverte à je ne sais quelle puissance devant cette incomparable construction.

                je suis d’accord avec vous sur l’immensité de St Pierre, sur la pensée fascinante que vous évoquez du rôle de tant d’hommes dans cette construction.

                mais le plafond de la Sixtine est au-delà.... Simple goût personnel, bien sûr.

                dans une autre réponse, j’ai essayé de dire ce que je ressentais au sujet de la tristesse de l’homosexualité qui ne peut exprimer et vivre librement ses amours.

                Quant à représenter Dieu, tenons-nous en au tao te king :
                Nommer le tao c’est le perdre...

                Au sujet des voitures italiennes sur la voie appia, je me suis promenée à pied donc, je n’ai pas de réponse....Encore un mystère italien !
                Bien à vous.


                • easy easy 18 décembre 2010 17:12

                  Chère Ariane,

                  Nous sommes donc d’accord, Michel Ange reste à ce jour le seul artiste du Monde à imposer à ses spectateurs une contorsion qui les fragilise. Et cela pour parler de sujets importants.

                  Je ne proteste pas contre son procédé (manipulation si l’on veut être plus accusateur), je trouve même que l’astuce de la déstabilisation imposée peut nous amener à voir des choses nouvelles et que c’est donc intéressant.

                  Je suis seulement attristé du résultat. Moi, je ne dérangerais les gens, je ne les obligerais à de telles positions instables que pour leur montrer les seins, le nombril, l’anus, les couilles de Dieu ainsi que ses crottes de nez.
                  MIchel Ange aura, toujours à mon sens, bien plus fasciné par sa performance physique, car il s’est imposé une torture, que par la qualité de ses peintures, sorties de ce plafond.

                  Que l’on soit du bâtiment comme moi ou que l’on n’y connaisse rien, on a forcément conscience d’abord et avant tout de la torture qu’il s’est imposée puisque nous, nous ne tenons pas la pose plus de 3 minutes pendant que nos bras restent tranquillement le long du corps pendant ce court instant.

                  Il n’aurait peint là-haut que les animaux de l’Arche de Noé, son oeuvre serait tout aussi célèbre.

                  Il y avait eu un numéro de Spirou dans lequel on était parvenu à écrire Coca Cola sur toute la face visible de la Lune. Whaouuuuuuh ! Pareil que pour le plafond de la Sixtine, c’est la performance technique ou l’investissement matériel qui épate, pas le fond de l’image.


                  Une fois qu’on a écrit Coca Cola sur la Lune, on peut toujours ajouter un contenu plus intellectuel en faisant remarquer, par exemple, que la marque veille sur nous pendant notre sommeil... 

                  Les artistes, surtout depuis la Renaissance en Europe, ne sont jamais à court d’idées marketing.
                  La provocation était une de leurs astuces
                  http://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/caravage/amourvainqueur.htm
                  et la performance physique ou la patience une autre : Boules de canton, livres miniatures, noyaux d’olives sculptés, grains de riz gravés... 

                  Alors là-dedans, la nudité était une des provocations possibles, rien de plus, rien de transcendant.



                  Vous m’opposez que la mise à nu des corps est un bon début à la sensualité. J’en conviens. Mais d’une part, sur son plafond, Michel Ange n’a satisfait que ceux et celles qui aiment les muscles et les carnations rose cochon (les hétéros têtus dans mon genre n’y trouvent pas d’excitation, au contraire), d’autre part la représentation de la sensualité n’est pas excitante. C’est la représentation de l’objet excitant qui excite, pas la représentation de l’excitation ou de l’excité.

                  Michel Ange offre aux femmes et aux homos une réprésentation de dizaines d’objets excitants tout en chair rose et musclée, ça vous excite, tant mieux pour vous. Mais il n’offre rien à ceux qui, comme moi, sont excités par les représentations de fragilités et de rareté.

                  Ici on a un huis-clos entre un personnage fou de passion pour un autre. Le spectateur se sent alors à la fois voyeur privilégié et s’interroge sur lui-même. On est dans le méditatif.
                  http://mythologica.fr/grec/pic/pygmalion_gerome.jpg
                  Alors que sur le Plafond on a une proposition d’orgie ou de camp naturiste. On est dans l’hédonisme, en effet.






                  Mais c’est surtout sur votre phrase ’’’’’’’’’ « ses images n’illustrent aucun drame. » Non, elles sont avant le drame. Dans le charme d’un hédonisme innocent. «  »«  »«  » que je voudrais rebondir.

                  Qu’est l’innocence (considérée in petto) ?

                  Je propose la réponse suivante :
                  Il nous arrive, vers 1 an, de commencer à apprendre que le caca, cépabien. Peut-être commençons-nous alors à refouler sa vision. Plus sûrement, vers 5 ou 8 ans, nous découvrons la mort (d’un animal, d’un proche) et nous constatons que les adultes nous incitent à ne pas y penser alors que c’est important. Il me semble que c’est à partir du moment où nous commencons à refouler des visions considérées comme cépabien, que nous perdons notre innocence.

                  Prenons un exemple plus dur. Une rumeur affirme qu’un pendu a une érection. Ceux qui connaissent cette rumeur, qu’ils y croient ou non, ont inévitablement idée de regarder à travers le pantalon d’un pendu pour voir si c’est vrai ou non. A moins d’être personnellement submergé par le drame de cette pendaison (d’un proche par exemple) chacun va perdre son temps et sa concentration religieuse, compasionnelle pour vérifier si le pendu bande.
                  Bien entendu, chacun a honte d’avoir une préoccupation aussi futile alors qu’il devrait plutôt être préoccupé par l’horreur de cette exécution. Bien entendu, chacun refoule cette idée qui évoque une perversion quand elle se présente à son esprit mais ouppps, trop tard, l’idée est arrivée, on n’a pas été correct, on a honte et on n’en dira jamais rien à personne. C’est cela ne plus être innocent, à mon sens. (On peut recouvrer une partie de cette innocence avec un partenaire d’intimités à qui l’on dirait absolument tout, surtout ce qui est interdit de penser)

                  L’innocence, on la perd entre ses 2 et 8 ans. Dès cet âge là, il y a des choses qu’on pense mais qu’on ne dit pas. Dès cet âge là, on devient hypocrite. Alors il ne peut pas y avoir d’hédonisme innocent. 

                  Pour qu’un enfant reste longtemps innocent, il faudrait qu’il ait autour de lui des gens capables de tout entendre, de ne jamais censurer aucune de ses pensées. En fait, pour rester innocent, il faudrait n’avoir strictement peur de rien.


                  Michel Ange, innocent ? La bonne blague !

                  (Diogène de Sinope serait celui qui se serait efforcé de rester innocent et qui aurait à peu près réussi sans devenir fou)



                • easy easy 18 décembre 2010 17:40

                  Ah j’oubliais. Il se pourrait que le sentiment qu’on doive le plus refouler et dénier soit celui de la très naturelle jalousie. Tant qu’un individu ressent quelque jalousie sur quelque sujet envers quelqu’un (surtout envers quelqu’un de sa famille), il n’est plus innocent.


                  Ce qui implique que le seul fait de vouloir se réserver quelque chose ou quelque faveur, n’est pas innocent. D’où la performance extraordinaire de Diogène. Ca implique aussi qu’une personne généreuse de son corps propose de l’innocence.


                • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 18:16

                  Easy,

                  Au sujet de l’innocence...
                  Vous savez bien que c’est une période mythique, un âge d’or.
                  Qui n’existe pas en ce bas-monde.
                  Se sentir coupable arrive très tôt dans la vie. « Ne fais pas ci, ne fais pas ça ! »
                  Et souvent les plus innocents, parce qu’ils sont les plus exigeants, se sentent les plus coupables.
                  Disons que les nus de la Sixtine sont un rêve d’innocence comme si la liberté du sexe était une coutume bonobo mais plus encore car là, l’Art donne une dimension supérieure.

                  Mais ceci dit, je veux avouer ma défaite.
                  Je ne sais pas comment j’ai pu imaginer que je pouvais transmettre à un homme l’excitation que me procure certaines images de corps masculins !
                  De ce côté là, femmes et homosexuels sont plus proches.
                  Et je vous avouerai que, dans les films porno, les tripatouillages entre deux filles me sont insupportables. Bon ce n’est pas du grand art mais à quoi sert de nier la répugnance que nous inspire quelqu’un de notre sexe quand nous sommes hétéro.

                  Cette beauté était liée pour moi à l’art ,à la liberté, Mais bon...échec sur toute la ligne.
                  Je n’ai pas réussi à vous entraîner dans ma rêverie, ni personne d’ailleurs.

                  Pourtant j’ai été soulevée comme sur une baleine qui jaillit hors de la mer quand j’ai eu à ce moment là cette révélation de joie, de plénitude.
                  Cela me fait penser que c’est Jonas qui ouvre le plafond de la Sixtine ! Sympa ce hasard de l’écriture qui est venu tout seul !

                  Et puis, j’ai mis longtemps avant d’aimer Proust. Il m’a fallu une semaine à l’hôpital rien qu’avec lui pour apprendre à le lire en détail. la Sixtine est un tel fourmillement de détails.

                  Mais je ne veux pas insister...Inutilement.
                  Mais bon, elle est pour moi. C’est déjà pas mal.


                • easy easy 18 décembre 2010 19:33





                  En effet Ariane, il n’est pas possible à une femme de transmettre à un homme, son excitation pour la vue de corps d’hommes. A des hommes, elle peut raconter son émotion et être comprise mais elle échoue à la faire partager. C’est pour ça que, par exemple Marguerite Duras, parvient à satisfaire tout le monde en nous offrant le spectacle de deux corps chacun offrant support à fantasme aux hommes pour l’une, aux femmes pour l’autre.

                  En effet aussi, et selon le même principe, les tripatouillages entre filles ne vous excitent pas.

                  Cela dit, même en faisant l’effort de m’imaginer fille, j’ai du mal à vous suivre. Car vous faites un gros travail de projection pour trouver de l’érotisme dans ce champ de corps musclés. Tous ces personnages semblent ne professer qu’une seule foi, celle de l’ataraxie sexuelle.

                  M’enfin, Ariane, c’est Pompéi qui devrait vous exciter, pas ces imbandés de la Sixtine !
                   

                  Ou alors, vous ne pensiez qu’à Michel Ange lui-même quand vous regardiez son plafond. Car pour ma part, quand je vois le visage d’Eve à un doigt du sexe d’Adam, je pense ni à Eve ni à Adam mais exclusivement à Michel Ange et je peux aisément le suivre dans ses provocations libidineuses. 

                  Vous seriez tombée sous le charme du peintre, non de sa peinture.

                  Si tel est bien le cas, je vois quatre conditions pour que la mayonnaise prenne et tienne. D’abord il faut donc que vous perceviez son pouvoir (c’est établi puisqu’il est célèbre) ensuite il faut qu’il vous ait adressé un clin d’oeil (ça aussi c’est fait puisque vous avez su décoder ses clefs), il faut aussi qu’il ait besoin de vous malgré tout (c’est fait quand vous lui consacrez un papier). Enfin il vous faut pouvoir faire état d’une relation avec lui (c’est fait puisque vous avez précisé être retounée trois fois sous le baldaquin du maître pour le connaître)

                  Et nous, là dedans ? 
                  Bin on est là pour vous tenir la chandelle.


                  Oh, ça me fait penser que ça va bientôt être la chandeleur. Mmmmm !



                  Allez prolongeons encore la discussion sur un autre point.
                  Les artistes sont très souvent susceptibles et orgueilleux, comme vous le savez. Et vous savez aussi qu’ils cherchent tous un moyen d’exister au-delà de leur mort ;
                   Avec sa coupole et avec son plafond peint, Michel Ange sera l’artiste ayant le mieux placé son image pour les siècles. Beaucoup mieux que Léonard de Vinci qui ne doit sa gloire actuelle qu’à des hasards et à son inventivité vraiment très fertile.
                  Certains artistes ont fait en sorte que leur dépouille ne soit jamais dérangée en faisant graver des menaces sur leur tombe, d’autres en se faisant emmurer afin de ne jamais être piétiné. Et bien Michel Ange s’est placé au-dessus de tous en un endroit hors de portée de la souillure.

                  Stratège génial. 


                  Enfin, plus en rapport avec la nudité de ce plafond. 
                  Un jour d’été, je me suis présenté devant l’entrée de la basilique avec ma fille et mon épouse. L’une d’elles portait une jupe au-dessus des genoux. Les gardes ont refusé l’accès pour cause d’indécence. C’est à tour de rôle, en se refilant le pantalon, que chacune a pu entrer admirer les nudités du maître.

                  Tiens, essayez seulement de marcher pieds nus dans un musée bourré de nus, vous verrez les gardes vous reprocher d’être indécente. Même dans un musée des colonies, même au musée de l’Homme. 


                  Du coup, un des trucs qui me fait fondre chez une fille, c’est quand elle a l’envie et l’audace de marcher pieds nus, souliers tenus d’une main, dans un musée.




                • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 19:43

                  Oh ! easy, incroyable ! Je marchais pieds nus au Vatican avec mes chaussures à la main ! J’ai même une photo !!! je descends des escaliers en courant !

                  J’ai quand même trouvé le moyen de vous faire craquer malgré mon histoire d’amour avec ce si vilain Michel-Ange !
                  J’adore Pompéi aussi, bien sûr. Alors que ces Romains ne sont que des impérialistes sans scrupules ! Ah ! Comme l’histoire patine bien tout ça !

                  Attendez, soyez juste tout de même, l’ignudo dont j’ai choisi la photo est quand même magnifique. Non ? Vous préférez la photo de Tall ??

                  Au sujet de votre visite et de l’obligation faite à votre femme et à votre fille de passer un pantalon à tour de rôle, j’ai eu la même il y a qqs années. Ils m’ont refusé l’entrée à St jean de latran. c’était l’année d’une coupe du monde. je suis allée acheter un drapeau italien dans une boutique en plein air et je me suis drapée là-dedans !

                  Avouez que ce qui est à mourir de rire, c’est qu’on demande aux femmes une tenue correcte alors que Dieu, au plafond, se promène sans culotte.

                  ca me plaît ce caractère rebelle ! Oh ! Michelangelooooooooooooooo !!!!!

                  Signé :
                  La comtesse aux pieds nus ! (non, en collant vu la saison !)


                • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 19:48

                  easy,
                  J’ajoute que votre couronne de « stratège » que vous tressez pour Michel-Ange est très juste. C’est amusant cette idée. Se mettre au-dessus de la foule et lui rompre le cou d’amiration !!!

                  Ataraxie sexuelle ? Non, non, non.......


                • easy easy 18 décembre 2010 21:26

                  Whaiiiii , vous y avez marché pieds nus !!!!!
                  Ma ma mia ! 


                  Ma cape est à vos pieds chère Ariane.


                  Le personnage que vous avez choisi pour illustration ? 
                   
                  Cépasbien.
                  Pour une raison très simple à expliquer. Parmi mes névroses, il y en a une qui va à exiger qu’une femme soit physiquement tout le contraire d’un homme. Même dans un visage bien fait, si je vois qu’il s’en est fallu d’un pouième de gène pour faire de la fille un garçon, je détale. 

                  Le gland que vous proposez a un visage tellement efféminé qu’il serait difficile pour une femme pourtant très féminine, par exemple Meryl Streep, de passer à côté sans lui ressembler un peu trop, selon mon regard.


                • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 21:48

                  Easy,

                  « le gland que je propose... » !!
                  C’est bon de rire.
                  Mais je parlais de la ligne des cuisses, de l’entrebaîllement, (il est tard ,les enfants sont couchés) qui n’ont rien à voir avec Meryl Streep quand même !!!!
                  et de cette jambe coincée sous l’autre, dans une position si banale et tout à coup si gracieuse....

                  Enfin....
                  Bonne nuit et surtout de beaux rêves !!


                • cmoy patou 18 décembre 2010 17:09

                  Dans l’autre sens si j’ose dire chère Ariane il existe un endroit en connu sous le nom « Mont Athos » qui n’est pas un état au sens du droit international public. Toutefois, au sein de la Grèce, il jouit d’un statut privilégié qui en fait un véritable état de fait puisque, régi par le patriarcat de Constantinople, il est placé sous le protectorat grec et que les Lois (et juridictions) nationales (et, a fortiori, internationales) n’y sont ni reconnues, ni appliquées.


                  Le Mont Athos est un territoire de 500 kilomètres carrés environ sur lequel se trouvent 20 monastères orthodoxes (grecs).

                  Dans cet Etat, entièrement dédié à la vie monacale, les journaux, la radio et la télévision y sont interdits pour protéger les moines d’un monde profane décadent et voué à Satan !

                  Le Mont Athos est également interdit aux femmes car ce sont des êtres impurs. Cette interdiction est étendue à tous les animaux femelles : on se demande donc par quelle opération du saint-esprit les moines font reproduire leur cheptel (moutons et chèvres) et leur basse-cour, sauf à supposer que, à la nuit tombée, certains d’entre eux se transforment qui en brebis, qui en poule, qui en cane… !!!

                  Peut-on dire de ces moines qu’ils ont des tendances homosexuelles ou adeptes de la zoophilie ?

                  Il n’y a pas si longtemps que celà L’Italie était très prude quant à ses églises les femmes avec un décolleté un peu trop généreux étaient priées de se couvrir, jeune encore nous nous entraînions au foot sur le terrain d’un petit village près de Venise lors de vacances , le torse nu vu la chaleur notre entraînement fût stoppé par le Curé du village qui nous as ordonné de mettre un maillot sous peine d’avertir les carabinieri.

                  Les temps changent et l’Art petit à petit arrive jusqu’aux couches populaires alors qu’il n’y a pas si longtemps il était réservé du moins accessible qu’à une certaine frange de la population .
                  Cdt,

                  • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 18:22

                    Cher Patou,
                    Trop drôle vos chèvres et vos moutons qui se reproduisent tout seuls ! (boucs, pardon !)

                    il est exact que les impulsions sexuelles, si vives, sont un danger pour les familles et les sociétés. et qu’il faut des remparts. L’Eglise s’est engagée dans ce combat mais toute la société à l’avenant.
                    L’inceste, grâce à L’Eglise a sans doute été moins fréquent. Je ne pense pas que la pédérastie de certains prêtres soit majoritaire.

                    Un détail de la pruderie d’autre fois qui rejoint vos souvenirs. ma grand mère , que j’adorais, m’a dit un jour alors que je traînais en chemise de nuit : « Va t’habiller ! le Bon Dieu n’aime pas qu’on se promène toute nue ! »

                    Dans cette optique, le plafond de la Sixtine, wouahhhhhh !!


                  • Radix Radix 18 décembre 2010 21:59

                    Bonsoir Ariane

                    Vous écrivez :"L’inceste, grâce à L’Eglise a sans doute été moins fréquent. Je ne pense pas que la pédérastie de certains prêtres soit majoritaire."

                    Sur le premier point, l’inceste était déjà interdit dans les sociétés grecque et romaine, l’Eglise n’a rien inventé.

                    Sur le deuxième, il était judicieux pour les homosexuels de se réfugier au sein de l’Eglise pour échapper au bûcher, là, il étaient en sécurité on ne leurs demandait pas pourquoi ils n’étaient pas mariés !
                    Après il y a eu des dérives à cause du célibat imposé à cause de l’héritage !

                    Radix


                  • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 22:51

                    Je vous remercie Radix pour ces précisions. En ce qui concerne l’inceste, quand on sait à quel point il existe dans tous les milieux, j’ai pensé que l’Eglise avait joué un rôle dans la protection des enfants,reprennant évidemment une morale plus ancienne. J’aimerais bien savoir d’ailleurs pourquoi l’inceste est devenu un tabou. Problèmes de descendance ?
                    Quant aux homosexuels réfugiés dans le sein de l’Eglise, ils pouvaient aussi se marier, non ?
                    Les cadets d’ailleurs n’étaient-ils pas promis à l’Eglise sans vocation ?


                  • Radix Radix 23 décembre 2010 15:41

                    Bonsoir Ariane

                    Vous avez une vision des âges antiques un peu bizarre !

                    Vous pensez que les romains et les grecs ne respectaient pas leurs enfants ? Même les « barbares » interdisaient l’inceste !

                    L’humanité a progressé avec l’invention du presse-purée, ce qui vous donne une illusion de progrès, sur les droits de l’homme on a plutôt régressé !

                    Radix


                  • Ariane Walter Ariane Walter 23 décembre 2010 16:16

                    Cher radix,

                    le respect des enfants est la base de tt civilisation. Même les barbares comme vous dites qui sont aussi civilisés.
                    Pourtant l’inceste existe dans tous ces groupes.

                    je pense que l’’inceste est une tentation pour les bas-fonds de l’humanité et que peut-être l’Eglise et ses menaces de punition éternelle pouvait calmer les esprits et les corps.

                    Mais je n’appartiens pas à l’Eglise qui a été très nocive dans son histoire mais aussi positive quand même.

                    Difficile de s’exprimer en deux mots sur un sujet délicat.
                    Bonnes fêtes !


                  • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 19:33

                    @ Activista

                    il y a tjrs ce problème, confondre homosexuel et « folle », type « la cage aux... ».

                    Le film dont le nom m’échappe sur les deux cow-boys a quand même été une sacrée réussite. Même les scènes de sexe étaient superbes.
                    Ceci dit Michel-Ange n’avait pas l’air d’être chochotte et je trouve que sa manière de traiter et de concevoir la Sixtine est d’une force virile admirable.
                    Après tout , l’attirance pour un sexe ou un autre est liée à nos hormones. Qu’y peut-on ?


                    • slipenfer 18 décembre 2010 20:32

                      Coucou Ariane
                      Les peintres en bâtiment ne s’ennuyaient pas à cette époque.

                      C’est d’un triste maintenant, ils ne trempent même plus
                      leurs pinceaux dans le pot  smiley


                      • Ariane Walter Ariane Walter 18 décembre 2010 21:49

                        Très drôle Slipenfer !!
                        Hé oui, nous n’avons plus pour peindre que des rouleaux compresseurs qui par dessus le marché ne laissent échapper aucune goutte !! Pauvre de nous !


                        • Pierre Pierre 19 décembre 2010 10:02

                          Merci pour l’article qui me fera voir la Chapelle Sixtine avec un autre regard.

                          Ci-dessous, un lien pour illustrer l’article.

                          http://www.vatican.va/various/cappelle/sistina_vr/index.html


                          • Pierre Pierre 19 décembre 2010 10:09

                            PS. Il faut évidement utiliser la souris ou les flèches pour se déplacer. + et - pour s’approcher ou s’éloigner.


                          • kitamissa kitamissa 19 décembre 2010 11:31

                            c’est quand même dommage ..tant de beaux muscles explosifs et une si petite mèche pour allumer tout ça ! smiley


                            • Ariane Walter Ariane Walter 19 décembre 2010 12:02

                              Jolie suite métaphorique ! Explosif, mèche et allumer !!!
                              C’est évidemment la question que l’on se pose. Ils étaient vraiment comme ça. ???
                              Je suppose que c’est par sens esthétique ou pudeur. Il aurait quand même pu forcer un peu plus. parfois, c’est carrément ridicule.
                              Voilà pourquoi le bout de sexe qui dépasse des cuisses de mon « ignudo », me paraît mieux proportionné et plus intéressant.C’est ,pour moi, le summum de la suggestion.


                            • kitamissa kitamissa 19 décembre 2010 13:28

                              non non ils n’étaient pas tous comme ça,moi qui suis également du type mésomorphe j’ai quand même été mieux servi par la nature ! smiley 


                              • Ariane Walter Ariane Walter 19 décembre 2010 13:53

                                Voilà une bonne nouvelle !
                                D’où votre id ?
                                Quand une fille vous découvre elle dit admirative : "Fuuiit !!! Kitamissa ???

                                C’était la minute étymologique. le sens caché des mots !!


                              • kitamissa kitamissa 19 décembre 2010 16:47

                                quelques photos peut être ? oui ? non,je vais faire plein de jaloux ! smiley 


                                • Jean Thiancourt 23 janvier 2011 11:19

                                  Chère Ariane,
                                  Merci pour votre article...
                                  Et que de commentaires a-t-il suscités..., qui en mériteraient tout autant !
                                  Puisque tout a été dit ou à peu près, j’ajouterai ces quelques points :
                                  - Pour ce qui concerne le postérieur du Père éternel !
                                  J’ai dans ma bibliothèque deux éditions anciennes antérieures à la restauration de 1989.
                                  On y voit clairement un drapé (fort léger, il est vrai) recouvrant les augustes rondeurs, lequel drapé a complètement disparu sous les doigts irrévérencieux des restaurateurs...
                                  Jamais Michel-Ange n’aurait osé commettre sur la personne du Dieu créateur un « crime » de lèse-majesté de cette envergure.
                                  - Pour ce qui concerne l’inceste et autres attirances, je recommande la lecture d’un petit chef-d’œuvre complètement oublié : « Supplément au voyage de Bougainville » de Diderot, que l’on peut trouver en Livre de Poche, (n° 1653-1654)... Le bon sens y surgit à toutes les pages... Et quand on pense qu’il fut publié en 1796, on croit rêver...
                                  - Pour terminer, j’ai le plaisir de vous informer, si vous ne le savez déjà, que le 31 Octobre 2012, on devrait célébrer (je l’espère...) le cinq-centième anniversaire de l’achèvement par Michel-Ange de cette Chapelle-Sixtine si chère à votre (notre) coeur.
                                  En tant que sculpteur, et pour rendre hommage à celui que je considère comme mon Maître, j’ai décidé de mettre en volume 5 des 20 Ignudi (1 par siècle), et en premier précisément celui que vous avez choisi pour illustrer votre article. Je devrais, dans les prochaines semaines, y mettre la dernière main, après l’être allé contempler in situ et de visu la semaine prochaine...
                                  Vous comprendrez que la découverte fortuite de votre enthousiaste célébration de ces Anges sans ailes m’ait incité à vous adresser ce courriel !
                                  Si le coeur ou la curiosité vous y poussent, il vous suffira de cliquer sur http://thiancourt.blogspot.com
                                  non seulement pour vous faire une idée de mon travail, mais aussi pour me donner avis et conseils de toute sorte... Notre commune « passion » devrait vous inspirer !
                                  Bien cordialement,
                                  Jean Thiancourt

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