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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Sunshine. Un coup de chaud avant l’été

Sunshine. Un coup de chaud avant l’été

Après le plutôt moyen « Millions » et l’effrayant de réalisme « 28 jours plus tard », Danny Boyle revient avec « Sunshine ». L’histoire tient sur un papier-toilette. En 2057 un vaisseau Icarus 2 va, en direction du Soleil mourant, poser une charge nucléaire afin de le réanimer.

La critique du film peut se faire de deux manières différentes :

1 - Vous êtes allergique à la SF - type space-opera - et pour vous il est impossible que dans l’espace il y ait le moindre son. Alors vous sortez de la salle en courant.

2 - Vous faites parti du Fan Club Star Trek, un cerveau à positron et canon à induction ionique n’a plus de secret pour vous. Alors vous allez adorer ce qui est peut-être le meilleur (le seul ?) Space Opera européen.

1e critique de l’inconditionnel de réalisme :

Dès la première tirade où l’acteur principal, Cillian Murphy, explique la mission en Voix off, à savoir réanimer le soleil, on se dit tout de suite que quelque chose ne va pas.

Si on connaît un tant soit peu l’astronomie, une étoile (notre soleil), après quelques milliards d’années, devient une géante rouge qui brûle pratiquement toutes les planètes autour d’elle pour se rétracter et devenir une naine blanche. Première grosse incohérence du film. Mais on a payé notre place, et pour 10 € on veut rester dans une salle climatisée aux sièges confortables.

Après dix minutes de film, on en vient à se demander pourquoi ne pas avoir envoyé tout simplement un missile autoguidé comme on le fait avec la technologie du XXe siècle. Une simple réflexion qui fera prendre conscience qu’une heure quarante à voir une machine ne doit pas être très intéressant.

Pourquoi en cette période si avancée, il n’existe pas de cryogénisation ?

Pour le film en général, on ne comprend pas grand-chose, la caméra bouge tout le temps, on ne sait pas pourquoi les acteurs font ça, pourquoi cela se passe ainsi. Il y a des acteurs, c’est clair, on a lu le générique, mais tellement d’images passées si rapidement qu’on oublie leur nom. On suit tant que l’on peut, en espérant que la lumière se rallume.

Petit point positif, le réalisateur a tenté sans trop y arriver à ne pas trop copier sur les films américains notamment « Armageddon », « Event Horizon » et « 2001 l’Odyssée de l’espace ».

Et c’est peut-être ça le point fort de « Sunshine », en dépit d’un scénario alambiqué, incohérent et une fin tirée par les cheveux. Des facilités, l’histoire n’en use pas, peut-être pour réellement se démarquer du cinéma américain, mais encore une fois, elle utilise des incohérences totales.

De plus, sans dévoiler la fin, on n’y croit pas une seconde.

On se perd tellement que nous faire cramer au soleil est plus intéressant que tout. Un film qui aurait été sagement plus pratique de sortir en DVD, ou utiliser les effets spéciaux pour un jeu vidéo.

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2e critique : Le mordu de SF  :

Des années qu’on attendait un film pareil, les Français ont tenté à trois reprises de faire un Space Opéra digne de ce nom et à part Besson et son « 5e élément » ( les deux autres étant « Immortel » de Billal et « Tychoo Moon » qui sont très, très, bancals) très américain, personne n’avait réussi. On ne comptera pas les Allemands avec leurs films sortant tout droit en DVD avec des nanars dignes de « Turkish War ».

Danny Boyle est un réalisateur culte depuis les années 90, aucun de ses films n’est passé à la trappe, il a pratiquement réussi dans tous les genres. Thriller (« Petit meurtre entre amis »), satyre de la vie sociale (« Trainspotting »), horreur (« 28 jours plus tard ») où blockbuster hollywoodien (« The Beach »).

« Sunshine » c’est LE Space Opéra anglais, en cette période de crise d’identité nationale, on se cantonnera à l’identité européenne en affirmant haut et fort qu’il est le premier gros film de science-fiction européen. Il est vrai que l’Angleterre ou l’Europe n’excellent pas dans ce genre réservé aux USA et au Japon.

Le point fort du film, c’est son refus hollywoodien, avec l’écrasante majorité des films de SF venus du nouveau continent, certains de leurs dogmes sont devenus nos dogmes. Ainsi il est très étrange de voir une équipe proche du Soleil avec à son bord des Anglais, Australiens et en grande partie Japonais et Asiatiques, oui messieurs, oui madame, ici nous n’avons pas à nous taper le quota américain où trois Blancs pour un Noir est une obligation. Nous n’avons pas à nous partager les souvenirs d’un jeune fils de fermier du Kansas qui regrette ses racines, mais n’oublie pas qu’en bon Américain il sauve le monde.

Tout ces petits détails qui font de « Sunshine », un grand film. Le refus de tomber dans la mièvrerie à la Armageddon. Mais aussi l’envie de faire un film de fans avec des effets spéciaux incroyables pour un budget ridicule face aux superproductions hollywoodiennes. Certaines séquences frisent la perfection, la première partie du film qui nous transporte dans ce vaisseau Icarus proche des livres d’Arthur C. Clarke. Les thèmes recrurrents des films de Danny Boyle, tels que la quête du plaisir mais si la mort est évidente, le rêve qui définit notre personnalité ou l’attachement à une terre ou un objet qui devient plus que compulsif.

A noter une excellente prestation de Cillian Murphy et Michelle Yeoh pas assez présente.

Excellente bande-son comme tous les autres films de Danny Boyle.

Je ne vais pas faire ma critique de Normand, pour donner un point de vue plus objectif du film. Mais, le fait qu’il ne soit pas américain pour effets spéciaux époustouflants et on peut enfin voir certains acteurs asiatiques qui ne sont pas relégués au rang de seconds rôles est l’atout majeur de ce film qui change des films de Ken Loach ou Stephen Frears qui passent la manche généralement. Mais par contre, avant de rentrer dans la salle, garder bien à l’esprit que vous allez entrer dans un monde de pure SF avec ses clichés et ses incohérences sur le principe du voyage dans l’espace.


VF Sunshine bande annonce
envoyé par Saku399

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5 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 20 avril 2007 09:18

    C’est un très bon film de SF à voir car c’est fantastique ...bref,quand on va au ciné c’est pour que le cerveau voyage et la il voyage vraiment smiley


    • docdory docdory 20 avril 2007 13:31

      @ l’auteur

      Autant « 28 jours plus tard » , du même Danny Boyle , était un chef d’oeuvre , autant « sunshine »est un navet grave , un peu moins que « armageddon » , mais quand-même ...Pourtant je suis fan de SF . Là on est dans la série Z , et encore ...


      • Frédéric Dalmas frédéric dalmas 20 avril 2007 16:09

        Votre article m’a vraiment donné envie d’aller voir ce film ! Je reviendrai avec mes propres impressions..


        • Thomas Thomas 21 avril 2007 16:45

          Ce film fait de larges emprunts à la fois à « 2001 Odyssée de l’espace » et « Alien »... mais ne connaîtra sans doute la gloire ni de l’un ni de l’autre.

          Au delà des incohérences de scénario que vous évoquez, on pourrait résumer ce film à l’ambiance excessivement pesante créée par ces personnages qui sombrent progressivement dans la folie (à moins qu’il ne meurent avant).

          Franchement, j’ai détesté et j’ai bien failli sortir avant la fin mais il fallait que je reste pour tenir la main de ma compagne.


          • Huron 23 avril 2007 09:56

            Un excellent film pour celui ou celle capable de sortir des clichés hollywoodiens bassinants et casse couilles.Comme dit l’auteur de la deuxieme critique c’est visuellement eblouissant. Les references à 2001 ou au premier Alien sont evidentes. La trouvaille geniale est sans aucun doute la vue interieure de cet enorme scanphandre etouffant a souhait. Certains plan frise la perfection visuelle. Bref si vous etes fan d’Armageddon ni allez surtout pas. C’est au dessus de votre QI.

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