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Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci : De la merditude au théâtre...

publié par Roi des ânes sur le blog de l'Appartement Collectif

Des intégristes, des CRS, Jésus et des déjections : bienvenue dans la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci. Demandez le programme !

Je ne suis pas un très grand fan du théâtre. Je soutiens même, les mauvais jours, l’hypothèse un poil polémique que l’art théâtral n’est plus pertinent avec notre époque, qu’il a perdu sa fonction dans la société et est peut être voué à disparaître quelques temps, un peu comme le break qu’il a fait de la Rome antique au 17e siècle. On se contenterait, en attendant, des représentations formolées de la Comédie française et des importations pittoresques de la Cartoucherie.

Mais une fois n’est pas coutume, je suis traîné de force au Théâtre de la ville voir du caca. Littéralement une pièce traitant du caca. Vous n’allez pas me dire qu’ils ne nous cherchent pas un peu.

"Sur le concept du visage du fils de Dieu " de Roméo Castelluci

Grâce au livret, j’apprends au passage un mot à ressortir dans les dîners mondains de l’appartement, “l’eschatologie ”, qui ne signifie rien moins que la fin du monde. Il y a l’eschatologie chrétienne, l’eschatologie juive et ma préférée l’eschatologie Gault d’Agnot (4/20).

Or cette pièce provoque l’indignation des catholiques intégristes qui en perturbent les représentations en occupant la scène, jetant des grenades lacrymogènes et aspergeant les spectateurs d’huile de vidange.

Pourquoi ? Oh pour rien, ce sont de sombres connards.

“On va passer une bonne soirée” me dis-je alors qu’une dizaine de camions de CRS nous accueillent place du Châtelet. Liste des spectateurs en main, nous sommes filtrés une première fois sous la pluie, puis une seconde fois devant les portes du théâtre. Ajoutez à cela le fameux portique de sécurité des aéroports agrémenté d’une fouille, et j’ai l’impression de partir en vacances avec la BAC de Nanterre comme personnel navigant.

Nous ne sommes pas au bout du spectacle, l’intérieur de la salle est encore plus impressionnant : des flics partout !!! Tous les vingt rangs des condés en civil, debout dans les escaliers surveillant les spectateurs, contrôlant les accès.

Nous nous regardons tous, un peu effarés d’être la cause d’autant de mise en place, quand le directeur du théâtre, désolé du retard pris par les mesures de sécurité, nous interpelle sur sa volonté farouche de continuer les représentations malgré les menaces, au nom de la sacro-sainte liberté d’expression et nous invite à signer une pétition. Applaudissements fournis puis la pièce commence enfin.

Nouvelle surprise, les lumières ne s’éteignent pas. Je me dis que c’est pour anticiper l’attentat potentiel. J’apprendrai par la suite que c’est un choix de mise en scène, preuve que le contexte de la représentation a pris un ascendant définitif sur son contenu. Car nous avons revêtu sans le vouloir l’uniforme des guerriers de la liberté d’expression, nous campons bien malgré nous les figures d’une résistance farouche à la censure sous escorte policière, nous défendons de nos vies la métaphysique-du-caca libre, le droit universel de glisser de la scatologie à l’eschatologie… Quelle soirée !

“ YOU ARE - NOT - MY SHEPHERD” s’écrit en lettres de lumière sur le visage maculé du Christ.

Fin du spectacle et je réalise que je n’ai pas pensé une seconde à la pièce, tressaillant dès qu’un spectateur quittait la salle sous le regard des forces de police, tout occupé à fantasmer un Mad-Max-Big-Brother-Blade-Runner d’anticipation, la France au pouvoir des religieux fanatiques où l’art, même merdique, est prohibé. Une perspective funeste, une pensée émue pour le peuple iranien et une parenthèse saveur Vichy fortifiante avant la vague Bleu Marine d’avril prochain…

Grâce - si j’ose dire - aux connards d’intégristes cathos, j’ai retrouvé le temps d'une soirée ma foi dans un théâtre perturbateur, dérangeant, révolutionnaire. Sauf que la prochaine fois, il faudrait que la magie se passe sur scène. Car pour questionner l’existence de Dieu, très cher Roméo, il y a plus simple :

YOUTUBE IS MY SHEPHERD


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5 réactions à cet article    


  • alain_àààé 30 novembre 2011 15:39

    je suis d accord avec par de la hauteur il ne faut pour se rendre interressant de s amuser avec la religion. je e m ais pas en doute que la liberté doit etre respecterpar tout le monde mais je n ais jamais vu que l on s en prenait au juifs musulman etc...


    • Jadoore Jadoore 1er décembre 2011 13:05

      Bonjour Alain,
       
      Quelqu’un se ferait-il passer pour vous, ou détestez vous vraiment Nicolas Hulot : ?

      "FOUTAISE Cher Monsieur, Je suis chirurgien vasculaire et j’ai systélmatiquement réalisé des bilans lipidiques chez mes patients. Ma surprise a été grande de constater que les patients que j’opérais de leurs artères avait un cholestérol au dessous de la moyenne générale de la population. Bien plus troublant, certains grands poly-artéritiques (infarctus, amputations, thromboses cérébrales...) avait un cholestérol de 180 ou de 190 !!!
      Je puis affirmer qu’on fait peur au public pour faire plaisir aux grands lobbies agro-alimentaires (becel et autres margarines, etc...) et pour plaire à l’industrie pharmaceutique qui fait un tabac avec ses statines chaque fois que l’on réduit les taux acceptables du "mauvais cholestérol" !!!!
      Cela rejoint les couillonnades de la pensée unique comme l’effet de serre et toutes les autres nouvelles religions du troisième millénaire.
      Le problème du troisième millénaire est qu’il est peuplé de deux sortes d’individus : les intelligents qui sont devenus des crapules et les cons qui écoutent les premiers comme des moutons !!!!
      Il n’y a pas photo ! Quand des incultes comme Nicolas Hulot nous disent ce que nous devons faire pour sauver la planète alors qu’ils sont incapable de résoudre une équation du premier degré !!!

      Écrit par : COLIGNON | 25.10.2009

      Vu sur :

      http://bembem.skynetblogs.be/archive/2007/12/12/becel-et-danacol-a-eviter.html


      REvolution
      A+


    •  C BARRATIER C BARRATIER 30 novembre 2011 20:19

      Le théâtre est un lieu de rencontre de gens qui ont quelque chose en commun, il n’a aucune mission civilisatrice que pourrait avoir une morale totalitaire d’Etat. Qui se ressemble s’assemble, mais en même temps accueille des curieux extérieurs (et qui le restent en général).


      L’important est bien que les gens soient libres de se dire entre eux, dans un endroit fermé où il faut payer pour entrer, ce qu’ils ont envie de se dire, les uns par leur spectacle, les autres par leurs applaudissements ou leurs sifflets, ou leur silence. Je n’arrive pas à comprendre les espérances de ceux qui s’opposent à cette liberté. Je suppose qu’ils ont contribué à faire venir des spectateurs en plus grand nombre, car il est de première importance de résister aux ennemis de la liberté.

      Ce spectacle n’est certes pas laïque...mais dans notre pays nul n’est obligé de l’être. Heureusement la majorité des habitants de notre pays, croyants ou non, est laïque et ne se mêle pas de ces provocations et contre provocations....La laïcité est le ciment qui unit les Français, elle n’est pas du tout dans des opérations de ce type
      « Laïcité de notre République et de chacun »

      • Merlin 30 novembre 2011 22:11

        On s’en prend facilement au christianisme et à ses symboles. C’est sans risques.
        Avec les juifs et les musulmans, les provocateurs font profil bas. Gare aux accusations d« antisémitisme » et d’« islamophobie » !

        C’est ce qui m’irrite le plus dans cette histoire, la lâcheté.


        •  C BARRATIER C BARRATIER 1er décembre 2011 18:07

          Merlin, la peur est mauvaise conseillère. Les lâches sont ceux qui se retiennent de critiquer ce qu’ils trouvent critiquable. Critiquer n’est pas être antisémite ou islamophobe, je ne m’en prive pas, et je n’ai aucune crainte. Seriez vous lâche ? J’espère que non, alors allez y.


          Femmes : Interdire une secte violente 

           

          http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=83

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