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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Symphonie espagnole : Merci, Monsieur Lalo !

Symphonie espagnole : Merci, Monsieur Lalo !

C’est un fait : sur la planète entière, l’on fredonne les airs de « Carmen », le célèbre opéra hispanisant de Georges Bizet. Beaucoup moins nombreuses sont en revanche les personnes qui, dans le grand public, connaissent la « Symphonie espagnole » d’Édouard Lalo. Ce superbe opus est pourtant l’une des œuvres françaises majeures de la 2e moitié du 19e siècle...

En cette année 1874, il est difficile pour Édouard Lalo de concurrencer le prestige et la notoriété de Georges Bizet, César Franck, Charles Gounod et Camille Saint-Saëns dans le cénacle des compositeurs français. Par chance – si l’on peut dire –, le grand Hector Berlioz est mort cinq ans plus tôt, et Gabriel Fauré n’a pas encore atteint le sommet de sa notoriété. Quant à Claude Debussy, il n’est alors qu’un adolescent dissipé entré quelques mois plus tôt au Conservatoire de Paris.

L’Espagne est à la mode. Édouard Lalo sait que Georges Bizet travaille à l’écriture de son opéra Carmen, sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy tiré de la nouvelle de Prosper Mérimée. C’est alors que Lalo entreprend lui aussi de composer une œuvre qui rende hommage à l’Espagne, ce pays dont il est originaire mais qu’il ne connait pas. Et pour cause : ses ancêtres se sont installés dès le 16e siècle en Flandre, et c’est à Lille qu’il est né, puis a grandi, dans une famille de militaires qui voyait d’un assez mauvais œil son goût de la musique prendre le pas sur une carrière dans l’armée à laquelle ses parents destinaient leur fils. Qu’à cela ne tienne, le jeune Édouard est passé outre, au point de partir seul à Paris pour entrer au Conservatoire à l’âge de 16 ans. Incontestablement, notre patrimoine musical s’en est trouvé enrichi de quelques œuvres de grande qualité, pour notre plus grand plaisir.

Mais revenons à l’année 1874. Lalo est âgé d’une cinquantaine d’années et, malgré son incontestable talent, ne parvient toujours pas à se hisser par ses compositions au niveau des plus illustres musiciens de son époque. L’année précédente, il a pourtant franchi une étape décisive en composant un concerto destiné au grand violoniste virtuose Pablo de Sarasate à qui il dédicace son œuvre. Et c’est tout naturellement celui-ci qui, le 18 janvier 1874, crée sur la scène du théâtre du Châtelet le concerto pour violon en fa mineur op.20. Le succès de cette œuvre romantique, tour à tour brillante et rêveuse, est au rendez-vous, et la collaboration assurée avec Pablo de Sarasate pour mener à bien, à la demande de l’Espagnol, le futur projet d’Édouard Lalo : un nouveau concerto dont la coloration ibérique ne pourra que séduire le natif de Pampelune.

Composée durant l’année 1874, la Symphonie espagnole en ré mineur op.21 est créée le 7 février 1875 au Cirque d’Hiver de Paris par l’orchestre des Concerts Populaires de Jules Pasdeloup. Au violon solo, Pablo de Sarasate contribue par son exceptionnelle virtuosité au succès de cette partition atypique. L’œuvre est accueillie par un tonnerre d’applaudissements dans l’enceinte circulaire de la rue Amelot, avant d’être immédiatement mise au répertoire de Sarasate qui, en tournée européenne les mois suivants, lui assure un succès qui ne se démentira jamais. Malheureusement pour Lalo, l’opéra Carmen est, après maintes difficultés, créé le 3 mars 1875 à l’Opéra-Comique de Paris, moins d’un mois après la Symphonie espagnole. Le succès de l’opéra de Bizet est loin d’être fulgurant : une partie des spectateurs est enthousiaste, une autre est déconcertée par la « vulgarité » de l’œuvre. Mais le public adopte peu à peu cet opéra, et la Symphonie espagnole s’en trouve quelque peu éclipsée dans le cœur des mélomanes français. 

Malgré sa dénomination, la Symphonie espagnole n’est pas une symphonie. Elle n’est pas non plus un concerto comme on l’affirme trop souvent, mais plutôt une symphonie concertante pour violon et orchestre. Atypique, cette œuvre l’est au moins à deux titres : d’une part, du fait de sa structure en cinq mouvements ; d’autre part, en raison de son inspiration musicale au caractère résolument « espagnol ». Encore faut-il, sur ce dernier point, être précis : aucune idée exprimée dans cette Symphonie espagnole n’est la déclinaison ou la reprise d’airs ou de thèmes populaires au-delà des Pyrénées. Seule exception véritablement hispanisante : le troisième mouvement, l’intermezzo, qui s’apparente à une habanera. C’est donc une Espagne très largement fantasmée qu’Édouard Lalo met en musique dans cette superbe partition qui, de nos jours, reste la plus populaire et la plus jouée des œuvres de ce compositeur trop méconnu.

Édouard Lalo a voulu un orchestre très diversifié et très « cuivré » pour obtenir une riche coloration musicale censée décrire au mieux cette Espagne très en vogue durant ces années 70 : au violon solo et aux cordes, Lalo a adjoint 3 flûtes dont 1 piccolo, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 trompettes, 4 cors, 3 trombones, 1 harpe, 1 triangle, des timbales et 1 caisse claire. Superbement servie par une orchestration sans faille, de l’allegro initial jusqu’au rondo final, la Symphonie espagnole alterne les épisodes énergiques et brillants avec des moments plus apaisés où l’on se laisse porter, dans le sillage virtuose du violon solo, par des rythmes de danse, tantôt aériens et légers, tantôt graves et profonds, à l’image de la superbe habanera autour de laquelle s’articule la structure de l’œuvre.

Un grand merci, Monsieur Lalo !

 

Aujourd’hui encore, Carmen est l’œuvre lyrique française la plus jouée sur la planète

 

Liens musicaux :

Édouard Lalo : Symphonie espagnole en ré mineur op.21

Édouard Lalo : Concerto pour violon en fa mineur op.20

Georges Bizet : Carmen

Pablo de Sarasate : Zigeunerweisen (Airs bohémien)

 

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21 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 23 janvier 2015 10:22

    Bonjour Fergus...Toute la musique classique sert de base pour la musique moderne ou de variété...Pour ceux qui ont fait des études d’harmonie ou de composition il est facile de s’en rendre compte...


    • Fergus Fergus 23 janvier 2015 10:51

      Bonjour, Le p’tit Charles.

      La musique classique est elle-même issue des musiques populaires du Moyen Age et de la Renaissance ainsi que de la musique sacrée ancienne. Une partie de la musique contemporaine se démarque toutefois de l’héritage classique traditionnel par des explorations à caractère conceptuel sans réelle filiation dont il est impossible de savoir aujourd’hui si elles résisteront à l’épreuve du temps.

      Quant à la variété et aux productions pop-rock - qui ont pu produire des musiques de qualité naguère -, elle tendent trop souvent vers une pauvreté désespérante tant elle sont soumises désormais à des exigences de formatage commercial qui prennent le pas sur la créativité.


    • mmbbb 23 janvier 2015 20:39

      Bella Bartok a repertorie la musique populaire de son pays et a produit neanmoins des musiques originales Il est devenu un classique desormais Quant a la musique polyphonique du moyen age elle est tout a fait admirable Ce qui est desesperant dans nos pays civilles et que nous ayons a ce point perdus nos racines et cette culture dite populaire Il y a toujours sur le parvis de la Gare de la part dieu lorsque la saison est douce et clemente des musiciens de l’europe de l’est jouant soit du violon soit de l’accordeon Je suis toujours emerveille de la maitrise et de l’improvisation de ces musiciens dont la musique coule litterallement et ait jouee presque naturellement


    • Fergus Fergus 23 janvier 2015 23:04

      Bonsoir, mmbbb.

      Bartók a effectivement collecté de nombreux airs populaires qu’il a utilisés dans ses œuvres ou dont il s’est inspiré. Comme Brahms, Dvorak ou Smetana avant lui. Et nombre d’autres compositeurs on su, comme eux, marier la musique populaire et l’écriture classique pour notre plus grand plaisir.

      J’aime beaucoup les musiques anciennes, avec un faible pour celles de Praetorius et de Playford, parfaites transitions entre les formes de la Renaissance et le baroque.

      Pour ce qui est des musiciens de rue, le fait est qu’il en existe d’excellents. Mais ceux-là ne restent en général pas longtemps dans cette précarité. Tant mieux pour eux ! 


    • Antoine 25 janvier 2015 02:05

         Fergus, la souris m’en tombe des mains, vous êtes presqu’au XXème ! Ici on est dans le concerto déguisé, solution de beaucoup de compositeurs de l’’époque notamment français pour éviter de tomber dans le modèle beethovenien. On est dans l’ibérique dans toute l’oeuvre, habanera, séguedille, malaguena, jota sauf dans l’andante sombre et schumanien. Finalement sa caractéristique est que l’orchestre cadre le temps et le violon y fait des digressions. Tchaïkovsky l’aurait beaucoup apprécié et y répondit par son propre concerto alors qu’il avait « cassé » le précédent concerto de Lalo.


      • Fergus Fergus 25 janvier 2015 08:28

        Bonjour, Antoine.

        Non seulement Lalo a évité le piège beethovénien, mais il a construit son œuvre de manière originale, au point que d’éminents musicologues ont dit de la symphonie espagnole qu’elle ouvrait la voie à la symphonie française du 20e siècle, ce dont je suis nettement moins convaincu.

        D’accord avec vous sur les rapports entre le violon et l’orchestre, et c’est d’ailleurs pour cela que j’y vois plus une symphonie concertante.

        Tchaïkovski a effectivement apprécié cette œuvre, et l’on comprend qu’il n’ait pas été enthousiasmé par le précédent concerto, d’une grande sagesse romantique.


      • Antoine 25 janvier 2015 14:19

        Fergus, effectivement le concerto de Beethoven impressionnait les suivants, à tel point que Brahms a éprouvé le besoin de mûrir longtemps la ponte du sien. Par contre, je ne partage pas votre hiérarchisation des « concertos » de Lalo : le succès de la symphonie espagnole résulte de son caractère pittoresque mais il est moins inventif que l’op 20 puisqu’il utilise des recettes rythmiques (habanera, etc..) harmoniques (mode andalou) et mélodiques (alternances de secondes ascendantes et de tierces descendantes) sans abandonner les structures formelles traditionnelles. Bref, en utilisant ces moyens, il ne va pas plus avant dans ses domaines favoris, notamment le rythme.


      • Fergus Fergus 25 janvier 2015 22:28

        Bonsoir, Antoine.

        La Symphonie espagnole n’en est pas moins atypique par son inspiration alors que l’opus 20 n’est qu’un bon concerto romantique parmi d’autres. Et c’est ce qui a fait son succès jamais démenti.


      • Antoine 25 janvier 2015 23:21

        Bonsoir Fergus, ma réponse ci-dessous...


      • alinea alinea 25 janvier 2015 12:44

        J’ai toujours connu la symphonie espagnole, je l’ai toujours aimée ! Un peu comme la symphonie du nouveau monde de Dvorak... c’était la « variété de chez nous » !! Elle est remplie d’images et de souvenirs, des ambiances de mon enfance, elle est « habitée » !!
        Le premier concerto de Tchaïkovski aussi !!
        Pour moi ce sont des oeuvres très populaires parce que très mélodiques et rythmées !
        Ça fait cent sept ans que je ne les ai pas entendues, il faut dire que l’histoire de ma vie m’a fait abandonner pas mal de choses sur mon chemin !!!
        ...
        Bon !! tu crois que je n’ai que ça à faire de passer une demi heure à écouter la symphonie espagnole, un dimanche à midi ? smiley
        Sans compter les sept minutes de « ma » version par Yehudi Menuhin ? Enregistrement ancien, et surtout, surtout, ce qui m’arrache les larmes, sa manière de racler son archet !


        • Fergus Fergus 25 janvier 2015 22:36

          Bonsoir, Alinea.

          La symphonie du Nouveau monde est sans aucun doute l’une des œuvres les plus importantes du 19e siècle. J’en suis un inconditionnel, et j’ai eu la chance de l’entendre plusieurs fois en concert. Un régal à chaque fois !

          Quant au concerto de Tchaïkovski, c’est une pure merveille !

          Yehudin Menuhin, voilà un violoniste selon mon cœur, un homme qui jouait avec son cœur et ses tripes !


        • alinea alinea 25 janvier 2015 23:58

          La dernière fois que j’ai vu Yehudi Menuhin, c’était à Arc-et-Senans ; magnifique salle.. même des colombes qui volaient là dedans... Menuhin, qui n’était plus tout jeune, jouait évidemment sans partoche ; à un moment il a loupé quasi un mouvement entier ; en à peine trois secondes, l’orchestre l’a rejoint !! C’était fabuleux !!!


        • Fergus Fergus 26 janvier 2015 08:06

          Bonjour, Alinea.

          Il y a des moments comme celui-là où la musique classique est une formidable expérience. Personnellement, je n’ai jamais vu Menuhin sur scène, et je le regrette.

          Arc-et-Senans est un lieu formidable. Une visite incontournable pour tous ceux qui vont dans le Jura. L’architecture de Ledoux est d’ailleurs superbe partout où ses œuvres sont visibles.


        • alinea alinea 26 janvier 2015 11:23

          C’était l’époque où la France était riche !!! qui avait les moyens de transformer des anciennes salines en salle de concert !!!
          Le moindre musicien d’un orchestre, anonyme, perdu au milieu des autres, est un musicien formidable !!
          Cette entente, cette écoute mutuelle, cette importance de la moindre note du moindre violon, du moindre basson... c’est quelque chose qui embellit l’humanité ; ah ! si nous pouvions vivre notre vie sociale au même diapason !! quitte à avoir ce repère , les yeux se confortant de temps en temps, sur la baguette du « chef » !!!
          J’avais un ami belge qui était basson à l’orchestre national de Belgique ; il racontait qu’une fois, Boulez les a dirigés !! Pas le même orchestre disait-il ; ce type forçait chaque musicien à donner le meilleur de lui-même, juste par son charisme et sa sensibilité !!
          Sinon, la vie de musicien d’orchestre, c’est pas toujours le pied !!
          En tout cas, je ne sais pas si c’est parce que je suis une vieille bique, mais les « grands » de naguère avaient, me semble-t-il, autre chose dans les tripes que les virtuoses d’aujourd’hui !! Sûrement, le fond de mon éducation, et ma satanée nostalgie !!


        • alinea alinea 26 janvier 2015 17:10

          Il était aussi un musicien curieux de toutes les musiques ! la musique tzigane, la musique indienne ; il n’avait pas peur de se mettre « en infériorité » vis à vis de musiciens, excellents et reconnus, d’une autre culture.


        • Fergus Fergus 26 janvier 2015 23:07

          Bonsoir, Alex.

          Désolé de répondre aussi tard : j’étais à Paris pour voir mes petits-fils.

          Entièrement d’accord sur les qualités humaines de Yehudi Menuhin. Et le public lui rendait bien l’empathie naturelle qu’il avait les spectateurs.


        • Fergus Fergus 26 janvier 2015 23:15

          Bonsoir, Alinea.

          Bien qu’ils soient différents, je pense que les solistes actuels sont tout aussi talentueux et attachants que ceux qui les ont précédés (et cela vaut également pour les chefs d’orchestre). Sans doute est-ce notre regard sur ceux que l’on a beaucoup admirés qui nous joue un tour !


        • Antoine 25 janvier 2015 23:20

             Certes, il existe de bons concertos pour violon de cette époque mais l’opus 20 est très réussi : il joue sur deux éclairages modaux possibles de la même tonique (fa majeur/mineur), ce qui est une belle originalité et pour le plaisir de l’auditeur il juxtapose des plages lyriques et des zones virtuoses. Il vaut largement la symphonie espagnole, voire davantage, et on ne comprend pas bien pourquoi il est si peu joué. Cela vaut presque autant pour son concerto pour violoncelle.


          • Fergus Fergus 26 janvier 2015 08:00

            Bonjour, Antoine.

            Je vous crois sur parole, n’étant pas expert en musicologie. J’observe cependant que je prends beaucoup plus de plaisir à écouter l’opus 21 que l’opus 20. Et c’est manifestement le cas de la grande majorité des amateurs de musique classique.

            Le concerto pour violoncelle est en effet très réussi.


          • Antoine 27 janvier 2015 00:03

              Fergus, pour réaliser un plat de haute volée, il faut de très bons ingrédients savamment agencés. J’apprécie aussi la symphonie espagnole (d’ailleurs plus concerto que son concerto pour piano en fa mineur) mais je déplore que ce soit sa seule oeuvre réellement connue alors qu’il en a composé d’autres au moins autant admirables voire davantage comme son ballet Namouna, sa sonate pour violon op12, sa sonate pour violoncelle, son troisième trio, son quatuor op 45 et bien d’autres aussi bizarrement que superbement ignorées.


          • Fergus Fergus 27 janvier 2015 09:06

            Bonjour, Antoine.

            D’accord avec vous sur le déficit de notoriété des œuvres de Lalo. J’apprécie tout particulièrement Namouna.

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