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Théâtre - Les FMR de François Rollin

Alors qu’il s’est lancé le défi fou de présenter dix créations à usage unique, jusqu’en juin 2006, à l’Européen, dès sa troisième FMR, François Rollin s’assoit et regarde les autres travailler ! Quelle honte !

Dimanche 20 novembre, François Rollin avait invité deux autres humoristes à partager la scène avec lui, ce qui lui a permis de se tourner les pouces durant presque toute la soirée ; ce type a un bon boulot. Après une introduction du maître de cérémonie - quand même - pour (ré)chauffer la salle et assurer un peu de présence "quantitative", François Rollin a fait entrer Stéphane Bellenger. Ce dernier peut être décrit physiquement comme une sorte de point d’exclamation espagnol de début de phrase, c’est-à-dire un trait droit surmonté d’un rond, ou le fils que Marty Feldman aurait pu avoir avec Olive, la fiancée de Popeye. Une fois sur scène, cet homme ne dit rien, et pourtant, il n’arrête pas de parler. Impossible ? Non. Bellenger fait "mime" de déclamer des conversations, en fait préenregistrées, dans l’une desquelles un homme assure, par exemple, qu’il a bien rangé les fils dans le camion, alors que dans une autre, un prof de mathématiques se lance dans une démonstration brillante, dont il sent néanmoins qu’elle ne sera pas satisfaisante finalement. Le rire naît de ces instants où une phrase un peu plus appuyée de la bande son est accompagnée sur scène par un regard exorbité ou un coup de menton, rigoureusement simultanés. La limite est peut-être le côté répétitif du procédé, qui sur un spectacle entier, pourrait finir par lasser. Quoi qu’il en soit, Stéphane Bellenger est à suivre.

Après cette première partie étonnante, François Rollin a laissé la place à Serge Papagalli, humoriste grenoblois et touche à tout - il a monté Shakespeare et Molière, pas personnellement bien entendu... - venu à la capitale spécialement pour 48 minutes de spectacle, très précisément. Cette mi-temps et ce temps additionnel ont permis au public de l’Européen de prendre une leçon de philosophie, une leçon d’infini, une leçon de vie. Serge Papagalli mime parfaitement le dictionnaire Larousse - et même la mort du cygne - ce qui explique qu’il joue si bien avec nos maux. "Tout est là", dit-il en tapant sur les ouvrages de Confucius, "un Chinois au nom de Romain", et Heidegger. Toutes les solutions pour être heureux ont déjà été données au cours des siècles passés par les philosophes. Reste à être capable d’interpréter ce que ces deniers ont voulu dire, ce que Papagalli feint de savoir faire avec une mauvaise foi aussi aveuglante qu’irrésistible. Cela n’est pourtant pas facile lorsque le conseil est : "Ne reproche pas à l’escargot de baver"... Dans ces conditions, 48 minutes plus tard, les spectateurs ne connaissent toujours pas la recette du bonheur, mais ils savent au moins que pour passer une soirée à rire, il peuvent toujours compter sur Papagalli, qui les comprend si bien.

Cette troisième soirée a été conclue par un sketch réunissant François Rollin et son ami de l’Isère, sketch dans lequel le deuxième livrait dix fois de suite la recette de la tartiflette, alors que le premier était secoué par un fou rire irrépressible, totalement dans l’esprit des FMR. La prochaine séance aura lieu le 18 décembre ; il s’agit du Championnat du monde de récit par équipe en relais. Le programme indique : "Trois comédien(ne)s se relaient pour livrer des histoires personnelles qu’ils n’ont jamais racontées nulle part. Un moment magique, sur la corde raide, fait d’humanité, de sincérité, de fragilité. Avec François Rollin, Jackie Berroyer, et une invitée surprise."


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Turquois


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