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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Tom Waits « Bad as me »

Tom Waits « Bad as me »

Il y a un cliché à propos de Tom Waits, ou, comme il l'a décrit lui même, une « simplification » le concernant. Cette voix étrange et inimitable ravinée par l'alcool, gargarisme improbable d'une bouche qui semblerait remplie de clous et de vis.

Waits sort un nouvel album, son 29ème, Bad as Me. dans lequel il s'entoure pour l'occasion de nouveaux talents et d'une constellation de vieux amis, la plus éminente d'entre elle étant sa collaboratrice et sa femme, Kathleen Brennan, qui partage avec lui, l'éciture de ses chansons depuis son album Swordfishtrombones, sorti en 1983.

"Bad as Me" invite également le guitariste Marc Ribot, que Waits appelle "le Chaney Lon" de la guitare, en référence à un acteur américain du cinéma-muet. D'autres invités de marque tels que Flea et Keith Richards partagent la vedette. Moins connus mais tout aussi efficace, Clint Maedgen et Ben Jaffe, des joueurs de cuivres de l'orchestre Hall Jazz de la Nouvelle-Orléans, également invités.

Depuis ses débuts, en 1973 avec Closing Time, Waits fait partie d'un continuum artistique accompagnant ou jouant sur une ligne parallèle à celle du rock and roll des années 70.

 A la grande époque d'Elvis Presley, Tom Waits écoutait Gershwin, préférant également le piano à la guitare, et Mose Allison à Chuck Berry.

Au début de sa carrière, son travail privilégie l'acoustique et l'émotion patiente, exprimant ainsi son aversion pour la vitesse. Waits a souvent raconté ses premières partie avec Frank Zappa et the Mothers qui l'imposait à son public, l'obligeant à écouter un artiste n'ayant rien d'autre à offrir qu'un piano et sa voix.

Au panthéon de ses références artistiques Tom Waits cité également l'émotion qui le traversa lorsqu'en 1962, alors qu'il n'a que treize ans, il découvre James Brown en concert. Deux ans plus tard, ce sera Bob Dylan qui agira comme une révélation. Selon son biographe Barney Hoskyns, auteur de Lowside of the Road : A Life of Tom Waits, il raconte :"Je vis un type seul sur scène, avec un tabouret et un verre d'eau raconter de longues histoires fascinantes sous forme de chansons : "Bob Dylan agira sur moi comme un révélateur et contribua à résoudre le mystère de la performance. "

Aucune de ses influences n'est traditionnelle. On peut, au détour d'une chanson deviner l'empreinte de Kerouac, dont il ne cache pas la filiation.
 
Mais il y a un sens important dans lequel Brown et Dylan ont été determinant pour lui. Brown n'était pas un compositeur intimiste, et Dylan n'écrivais jamais à la première personne, concervant toujours une certaine distanciation avec ses personnages.

Ainsi lorsque Tom Waits parle des « histoires » de Dylan, il ne fait jamais allusion à leurs dimensions sociale ou politique.

Comme Zimmerman, Waits est souvent dépeint comme un conteur de fin de soirée. Mais il évite un sentimentaliste lacrymal en favorisant les images fortes aux affects, privilégiant le second degré à la narration réaliste.

« Lorsque que décortiquez une chanson, vous trouvez toujours les épluchures des chansons qu'il l'ont précédé" aime-t il expliquer.

Dans les années 80, Tom Waits passe d'une écriture classique à une recherche sur les sons qui ont lui vallu beaucoup de critiques. Certains parlèrent de Barnum.

"Bad as Me » arrive à un tournant dans son art. C'est un album jubilatoire. Aucun autre auteur-compositeur n'aura tenté à ce point de suivre une ligne aussi artisanale qui conserve pour autant une démarche artistique exigeante.

tom-waits-bad-as-me-le-single-et-les-details-de-l-album.jpegBad as Me, sonne comme un album qui emprunte à l'histoire de la pop tout en recherchant uniquement les rythmes dont il aurait eu besoin pour mettre en scène une créature hybride qui le conforterait. "Je suis toujours à la recherche des sons nouveaux en phase avec mon époque".

"Le bruit d'un hélicoptère est insupportable jusqu'au moment où celui-ci débarque pour vous sauver. A ce moment-là, il sonne tout à coup comme une musique qui vous enveloppe".

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1 réactions à cet article    


  • yohpe 20 novembre 2011 19:53

    bon résumé de l’article du new yorker...
    L’album est super !

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