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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Un monstre sacré à Bercy

Un monstre sacré à Bercy

Le chanteur canadien Leonard Cohen s’est produit sur la scène du Palais omnisports de Bercy ce mardi 7 juillet. Un spectacle d’une qualité et d’une émotion à couper le souffle.

L’idée de Leonard Cohen au Palais omnisports de Paris Bercy semblait un peu absurde. On imaginait plutôt le chanteur canadien à la voix grave reconnaissable parmi tant d’autres dans un cadre plus intime. Mais très vite, le public est rassuré. Le son est parfait, la qualité des images sur écran géant présente. Et surtout, Leonard Cohen emplirait de sa présence la plus vaste des salles de concert. A bientôt 75 ans –on lui en donnerait bien 10 de moins, l’auteur compositeur, costume sombre et chapeau noir, entre sur la scène d’un pas alerte et embraye aussitôt avec l’attendu « Dance me to the end of love » Le concert démarre pour trois heures de chansons aux orchestrations recherchées, grâce notamment au bouzouki cher à Cohen et au saxophone.
 
 La voix du chanteur, mature comme jamais, capte l’attention du public, qui applaudit chaque référence à Paris et aux spectateurs glissée subrepticement dans les paroles. Leonard Cohen s’agenouille, se relève, chante les yeux mi-clos, sourit, et n’oublie pas d’enlever son chapeau à chaque fin de morceau. Entre les chansons phares du répertoire de l’artiste, depuis « Suzanne » jusque « I’m your man » en passant par « Like a bird », « So long Marianne », « Who by fire » ou encore « Famous Blue raincoat » se glissent quelques titres moins connus des néophytes comme « Closing time » ou « First we take Manhattan ». « Hallelujah », que la jeune génération attribue volontiers à Jeff Buckley, a été saluée par une standing ovation. Tout comme « The Partisan », volontairement plus rythmée qu’en version studio et d’une force étonnante. L’émotion est palpable. Cohen connaît toute la puissance de sa voix et les effets qu’elle produit lorsqu’il joue sur les graves.
 
Leonard Cohen, remonté sur scène après l’escroquerie tendue par son ex-manager, n’a jamais caché ses intentions de combler ses finances. Cela n’enlève rien du respect que le chanteur porte tant à son public qu’à ses musiciens et choristes, qui semblent s’amuser autant que toute la salle. Chacun sur scène aura le droit à son moment pour lui, en tête-à-tête avec les spectateurs. On retiendra en particulier le très aérien « If it be you’re will » interprétée par les sœurs Webb, choristes le reste du concert. 
 
Quant au public, quatre fois il en redemande, quatre fois il assiste au retour de l’artiste qui faussement simule une sortie dansante. Après un ultime salut de toute l’équipe, Cohen, ému, lance ses derniers mots français « Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai ». Rideau.

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6 réactions à cet article    


  • bernard29 bernard29 9 juillet 2009 10:28

    J’aime beaucoup Léonard Cohen et je vous remercie de votre trés bel article. 


    • nephilim 9 juillet 2009 11:44

      Moi aussi j’aime beaucoup mais voila à 100 euro la place c’est du foutage de gueule !!


      • walpole walpole 9 juillet 2009 12:19

        Walpole va retrouver Leonard Cohen à Vienne en août. Merci pour cet article qui lui ouvre l’appétit.
        Walpole a déjà évoqué ses souvenirs sur Léonard par une vidéo La Vie duraille ( bande son avec la chanson Undertow) et un article sur son site (Léonard Cohen, inimitable, inoubliable.)
        Voir http://www.pensezbibi


        • Annie 9 juillet 2009 17:47

          Leonard Cohen a écrit ce poème à propos de « son peuple ». Il n’y a pas moins ambigu : 
          QUESTIONS FOR SHOMRIM

          And will my people build a new Dachau
          And call it love,
          Security,
          Jewish culture
          For dark-eyed children
          Burning in the stars
          Will all our songs screech
          Like the maddened eagles of the night
          Until Yiddish, Arabic, Hebrew, and Vietnamese
          Are a thin thread of blood clawing up the side of
          Unspeaking steel chambers

          I know you, Chaverim
          The lost young summer nights of our childhood
          We spent on street corners looking for life
          In our scanty drops of Marx and Borochov.
          You taught me the Italian Symphony
          And the New World
          And gave a skit about blowing up Arab children.
          You taught me many songs
          But none so sad
          As napalm falling slowly in the dark
          You were our singing heroes in ’48
          Do you dare ask yourselves what you are now
          We, you and I, were lovers once
          As only wild nights of wrestling in golden snow
          Can make one love
          We hiked by moonlight
          And you asked me to lead the Internationale
          And now my son must die
          For he’s an Arab
          And my mother, too, for she’s a Jew
          And you and I
          Can only cry and wonder
          Must Jewish people
          Build our Dachaus, too ?


          • vincent 10 juillet 2009 10:32

            « la qualité des images des images sur écran ’GEANT’ présente »  dîtes-vous !

            Je pense que vous exagérez très largement...
            Il s’agissait de 2 écrans - très petits - au regard de l’immensité de l’espace avec des images très moyennes. Ayant acheté des places à 135 E, je pense qu’il n’est pas indécent d’attendre de la part de Bercy Omni- SPORTS quelque chose de plus en rapport avec le prix des places...
            135 E pour « voir » Léonard Cohen à environ 60 m, dans une chaleur étouffante. (Merci d’avoir réglé le thermostat de la clim à 35°...) Mais il faut bien que les spectateurs consomment des boissons à l’entr’acte...
            Et se contenter de MONTRER deux petits écrans ridicules, c’est assez lamentable. Et plus que mesquin...
            Je me demande ce qu’ont pu voir des gens moins bien placés que moi...
            Heureusement, le son était absolument extraordinaire.
            La voix de Léonard Cohen de plus en plus émouvante.
            Si profonde, si grave.
            Surtout lorsqu’on réécoute ses premiers enregistrements où la voix est nasillarde, presqu’ennuyeuse et terne par rapport à ce qu’elle est maintenant : MAGNIFIQUE !!!

            Donc, HONTE à BERCY pour tout ce qu’ils ne font pas.
            Quant à moi, je n’y remets plus les pieds !


            • Arnes Arnes 10 juillet 2009 11:34

              Il eut fallu venir à Nantes la veille, pas besoin d’écran dans le Zenith, superbe sonorité, Leonard était en pleine forme, chaleureux et complice avec ses superbes musiciens. Il a même rajouté dans la dernière strophe d’Hallelujah un petit bonjour à la ville de Nantes.
              Nous avons eu aussi droit au superbe duo des soeurs Webb lors des rappels.
              Une superbe soirée même si nous n’étions pas à Paris !

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bilithys


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