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Vendredi 13, troisième jour de festival de Cannes

Deux ans après sa palme d’or pour’Elephant’ Gus Van Sant revient sur la Croisette. Cette projection cannoise étant déjà précèdée de rumeurs concernant un éventuel prix d’interprétation pour Michael Pitt, bien que munis des deux précieux sésames que sont l’accréditation et l’invitation, les festivaliers se pressent et se bousculent à l’accès aux marches faisant fi de la politesse, le regard rivé sur la tapis rouge au cas où il disparaîtrait mystérieusement juste avant que leurs pas ne le foulent où au cas où il se déroberait sous leurs pieds. Je regarde tous ces visages crispés et concentrés comme si leur vie en dépendait et je m’amuse de l’incongruité de leurs réactions...mais le soleil est toujours aussi étincelant, le palais attend toujours de nous accueillir et leur attitude, si dérisoire, ne parvient donc pas à entâcher ma bonne humeur. Je me laisse donc porter par la foule essayant de ne pas perdre le billet rouge tant convoité. Quelques minutes plus tard, je me retrouve sans la salle. La lumière s’éteint. Le bruissements d’impatience de la salle. Puis, le logo du festival qu’un nombre incalculable de flashs immortalise. ’Last days’ commence. L’histoire d’une fin pourtant, d’une ultime errance rythmée par des soliloques incompréhensibles qui s’apparentent à des onomatopées. Ces derniers jours sont ceux de Kurt Cobain dont Van Sant s’est très librement inspiré. Ce sont donc les derniers jours d’un homme fantômatique, déjà dans un autre monde, déjà ailleurs. Déambulations désenchantées d’un ange déchu aux portes des ténèbres dont l’imminence de la fin procure un poids démesuré à chaque sensation élémentaire, presque animales. Gus Van Sant clôt admirablement sa trilogie (’Elephant’ et’ Gerry’ en sont les deux premiers éléments, tous trois étant inspirés de ’faits duivers’ )sans concession au classicisme ou au mélodrame démonstratif, avec ce style si singulier qui le caractérise (personnages filmés de dos, longs plans séquences, son amplifié, récit destructuré). Là où ’Elephant’’ m’avait subjuguée, étant sortie de la projection cannoise avec la presque certitude qu’il obtiendrait la palme d’or (eu égard autant à son sujet qu’à son traitement si novateur), là où Gerry m’avait fascinée je dois avouer que ’Last days’ m’a quelque peu déçue probablement en raison de l’immense attente suscitée par l’envoûtement provoqué par les deux précèdents films. Van SAnt n’en démontre pas moins à nouveau son immense talent captant toujours par sa mise en scène si personnelle et si reconnaissable, l’essentiel, l’essence, dans le potentiellement anodin et faisant de chacun de ses films une déroutante expérience pour le spectateur.

Le second film en compétition de la journée ’Where the truth lies’ d’Atom Egoyan, se situe aux antipodes même si la réalisation et le scénario restent très maîtrisés, lorgnant parfois du côté d’un style à la Scorcese, il demeure néanmoins de facture assez classique et malgré la présence dans la salle de Colin Firth et Kevin Bacon les festivaliers lui réservent un accueil très mitigé, ce qui en langage cannois signiofie environ 3 minutes rituelles d’applaudissements de politesse.

Déjà mon attention se porte donc sur le programme du lendemain avec le très attendu ’Caché’ d’Haneke que je brûle d’impatience de découvrir et dont il vous faudra attendre demain pour lire le commentaire...

Sandra.M, en direct du palais des festivals de Cannes.


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