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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Amnesty International - Enquête sur une ONG génétiquement modifiée

Amnesty International - Enquête sur une ONG génétiquement modifiée

Amnesty International, la plus célèbre des organisations de défense des droits de l'homme, fête cette année ses cinquante ans. Mais de quelle Amnesty parle-t-on vraiment ? De l'Ancienne, celle qui s'obstine à faire reculer la peine de mort et la torture, dénoncer les violences d'Etat, faire progresser la justice internationale. Ou bien d'Amnesty la Nouvelle, accouchée par dix années de mutations. Aujourd'hui, dans un monde assourdi par le bruit médiatique, où tout le monde invoque les droits de l'homme, Amnesty peine à faire entendre sa voix. Alors, l'ONG est tentée par la surenchère et l'hyperactivité, au risque de mettre à mal ses principes fondateurs de neutralité et d'impartialité. Publié aux Editions du Cygne, Amnesty International - Enquête sur une ONG génétiquement modifiée fait le point sur la crise identitaire que vit l'organisation, dont certains aspects sont abordés dans cet extrait de l'introduction. 

A tort ou à raison, Amnesty essuie des critiques comme jamais auparavant. De la part des Etats mis en cause, comme cela a toujours été le cas. Rien d’étonnant à ce que la Chine, ou l’Iran, ou même les Etats-Unis se défendent des accusations portées contre eux. En revanche, que des organisations internationales comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), des associations de femmes, des personnalités comme Salman Rushdie, et même des cadres et des militants de la maison entrent dans l’arène de la contestation, voilà qui constitue un phénomène entièrement nouveau. Amnesty est tombée du piédestal où elle trônait.

D’exceptionnelle, de remarquable, l’association s’est banalisée. Elle a perdu de son aura, de son prestige. Et pas seulement parce qu’elle n’est plus unique, au centre du jeu, comme aux temps anciens, parce que des cohortes d’organisations sont apparues à sa suite, parce que les droits de l’homme, eux-aussi, se sont banalisés, affadis. Ses rapports, qui faisaient autrefois référence, sont contestés (par l’OMS à propos de l’évaluation du système de santé nord-coréen). Ses prises de position, sur le recours à la force, sur l’avortement, sur le camp américain de Guantanamo, sur l’islamisme, sur Israël, sur bien d’autres questions, ont déclenché de sérieuses polémiques, dont plusieurs rugissent encore.

La légende a fait d’AI une organisation irréprochable, mais la légende se ternit, s’altère, sous les critiques multiples d’hommes et de femmes qui, pour beaucoup, contestent Amnesty au nom-même de la défense des droits de l’homme. Combien de sympathisants, de donateurs fidèles depuis des années ont interrompu leur soutien, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada, après avoir appris qu’Amnesty faisait cause commune avec Moazzam Begg, un islamiste convaincu ?

Cette crise de la cinquantaine est perçue par bien des acteurs de la maison. Toutes ces questions apparaissent en filigrane dans les discussions internes. Mais à chaque fois, elles sont vite évacuées, au nom de l’urgence, de l’action, du renforcement de l’organisation. Il faut protéger Amnesty, la « marque Amnesty » comme on dit maintenant à Londres et dans les instances dirigeantes. La protéger contre ses ennemis. La protéger contre elle-même aussi.

Personne n’a forcé les dirigeants – élus – du Comité exécutif international (CEI) à obtenir le départ de l’ancienne secrétaire générale Irène Khan et de son adjointe Kate Gilmore en mettant sur la table un chèque de près d’un million d’euros (863 000 ₤) : en pleine campagne mondiale contre la pauvreté, ces révélations de la presse britannique, suivie en France par Le Canard Enchainé[1], sont du plus mauvais effet sur les militants qui vendent des bougies à 1 euro sur les marchés et pour les donateurs qui n’imaginaient pas qu’ils mettaient au pot pour le salaire annuel de 120 000 ₤, puis 169 000 ₤, accordé à Irène Khan. Pas sûr qu’ils apprécient davantage les 192 800 ₤ accordés au nouveau secrétaire général Salil Shetty… A nouveau, des sympathisants, des donateurs tournent le dos, déçus ou enragés, meurtris, trahis.

Cinquante après, Amnesty International ne peut plus échapper à son examen de conscience. Il ne suffit pas de dénoncer les dérives et de repartir en mission d’un pied léger, comme si de rien n’était. L’éviction des deux dirigeantes n’a rien d’anecdotique. Les deux femmes ont impulsé de très profonds changements dans la maison, elles ont été recrutées pour cela – au prix fort –, elles font partie de l’histoire d’Amnesty des années 2000. Leur licenciement déguisé, dans un accord qui devait rester secret, est le signe qu’il y a quelque chose de pourri au royaume d’Amnesty. 

Personne n’avait vu venir la crise, encore moins anticipé. Et pourtant, elle n’est que l’aboutissement prévisible de tout un processus : la professionnalisation de ses cadres et de ses procédures présentée depuis 20 ans comme irrésistible pour subsister dans le champ hautement concurrentiel des droits de l’homme ; l’ONU-isation d’une organisation qui cherche autant, par son institutionnalisation, par son lobbying, à influencer les Etats, à s’en faire des alliés qu’à les critiquer par ses rapports ; la bureaucratisation d’une association qui substitue à l’élan militant des stratégies et des campagnes descendues tout droit de Londres ou des directions nationales ; l’indistinction de la nature du mouvement, dont la profusion des causes a brouillé le message originel, primordial.

Aujourd’hui, le champ des droits de l’homme est la propriété commune de l’humanité. Tout le monde, à l’exception de quelques satrapes, en accepte les principes et les règles, même si c’est avec une forte dose d’interprétation personnelle. Ce champ est labouré par de nombreuses organisations, nationales et internationales, et les Etats, désormais, y ancrent leurs fondations. D’une certaine façon, AI a achevé sa mission historique. Dans les années 60 et 70, elle a su être la première organisation à bâtir sur le public une certaine conception des droits de l’homme, à partir de consciences anonymes, en dehors de l’enceinte des Nations Unies. En quelque sorte, les droits de l’homme pour et par les peuples, et non plus pour et par les Etats. La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), cette construction humaniste des Etats pour exorciser en 1948 les crimes de masse de la Seconde guerre mondiale, est devenue le texte le plus traduit dans le monde, en détrônant la Bible.

Après l’onction divine et le sacre démocratique, les droits de l’homme sont le couronnement de toute autorité qui se veut légitime : la torture est bannie, au moins dans les textes, la peine de mort recule, les dictateurs et les criminels sont pourchassés par la Cour pénale internationale (CPI), on lance même des guerres au nom des droits de l’homme, en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Irak, en Libye… Le mouvement international des droits de l’homme (MIDH) qu’AI a contribué à mettre en branle est puissant. Sa crédibilité, sa réputation sont la vitrine de tout le MIDH. Aujourd’hui, cette crédibilité, cette réputation sont entachées. Et pas par les attaques de ses ennemis, dans un combat à la régulière, où l’on rend coup pour coup. Non, Amnesty s’est piégée toute seule.

Ce sont ses propres dirigeants, ses propres stratégies de croissance qui l’ont poussée à la faute. Hier, on l’aimait pour ce qu’elle était, pour la petite bougie qui éclaire les culs-de-basse-fosse. Aujourd’hui, il faudrait l’aimer pour ce qu’elle fait, pour tout ce qu’elle obtient, tout ce qu’elle réussit. Hier, les militants étaient dans l’être, aujourd’hui, les donateurs en veulent pour leur argent. Hier, on défendait les droits de l’homme avec Amnesty. Aujourd’hui, il faut défendre Amnesty avec les droits de l’homme.

Contestée, sur la défensive, dépassée par de nouvelles formes de militantisme, à l’écart des nouveaux enjeux de mobilisation planétaire (l’environnement, l’altermondialisme, les combats identitaires), Amnesty s’enveloppe de l’oriflamme des « droits humains » pour convaincre de sa place incontournable, comme si l’équation simple AI = droits de l’homme était la même qu’aux temps bénis des commencements. AI n’est plus que l’une des nombreuses voix du MIDH, l’une des interprètes des droits de l’homme, aux côtés de ses consœurs, de tout l’appareil de l’ONU, éclairés par les grands textes en vigueur.

D’autres voix, fidèles à la cause des droits de l’homme, n’en contestent pas moins leur prééminence contemporaine, leur confiscation de luttes proprement politiques et sociales au profit de constructions juridiques consensuelles, soignant davantage les symptômes que les causes des souffrances humaines. Ces voix dissidentes, critiques, rappellent qu’il est d’autres chemins que les droits de l’homme pour l’émancipation des hommes et des sociétés et que le droit seul ne peut venir à bout des inégalités de richesse et de pouvoir.

Pourtant, en prétendant que les droits de l’homme sont à la fois la fin et les moyens de la fin – l’horizon désirable et le chemin emprunté –, leurs thuriféraires, dont AI, peuvent prétendre en toute bonne foi n’accomplir que de bonnes actions, que de bonnes choses, puisqu’ils sont au service du Bien.

Ce climat de piété sécularisée, d’union sacrée entre l’organisation et la Cause irrigue en profondeur le MIDH. L’adhésion à Amnesty, à la Ligue des droits de l’homme, à la Voix des Sans-Voix en RDC permet d’approcher le Saint Graal des droits humains. En proclamant que l’homme ne devient véritablement humain que par la jouissance de droits fondamentaux, la doctrine des droits de l’homme s’est installée dans le vide créé par la mort de Dieu.

En descendant sur terre, les droits de l’homme n’en ont pas moins conservé leur origine transcendantale, supérieure, dont l’aura illumine encore leurs prophètes laïques. La beauté et la puissance des droits de l’homme se sont encore accrues avec la disparition des autres formes d’émancipation collective des hommes, utopies englouties dans les désillusions du communisme, du tiers-mondisme ou même de la démocratie. Dans les sociétés laïcisées du Nord, les droits de l’homme sont devenus, comme l’écrit Régis Debray[2], la Religion de l’Occident Contemporain. La lutte rebelle pour la Liberté s’est muée, en s’institutionnalisant, en credo légitime du nouvel ordre international, aussi injuste fût-il, pourvu que chaque Etat souscrive, même du bout des lèvres, à la Charte des Nations Unies et à ses références aux droits de l’homme.

De ce fait, toute critique un peu vive peut être vécue comme une forme de sacrilège. Les articles de la DUDH sont des articles de foi et AI, ainsi que ses consœurs, en sont les gardiennes : le 10 décembre, jour de sa proclamation à Paris en 1948, est la plus importante date anniversaire pour l’association, qui reconnaît en elle ses Tables de la loi. De gardienne des textes, AI, en sortant des catacombes, s’est faite la gardienne du Temple : la piété s’est muée en orthodoxie, le mouvement en Eglise. Et ce faisant, l’humilité des débuts, le sens de la fragilité de la personne humaine, l’élan de la solidarité fraternelle ont été abandonnés sur le côté du chemin, transformé en avenue triomphale.

Dostoïevski raconte parfaitement cela dans son chapitre des Frères Karamazov consacré à la rencontre entre le Grand Inquisiteur et Jésus, revenu sur terre par surprise alors que plus personne – à commencer par l’Eglise – ne l’attend. Le Grand Inquisiteur jette le Christ en prison. Dans une longue péroraison, l’ecclésiastique Lui fait comprendre qu’Il est devenu invisible et que Son Eglise a suffisamment lutté pour imposer son autorité sur un peuple rebelle et l’acceptation de l’injustice du monde pour ne pas risquer de les voir contestées à nouveau par un message évangélique d’égalité et de pauvreté.

L’écrivain russe médite avec mélancolie sur la bureaucratisation d’institutions qui n’ont plus d’autres buts qu’elles-mêmes, quelles que soient les traditions et les généalogies qu’elles invoquent pour se légitimer. Quand le secrétaire général par intérim Claudio Cordone estime en 2010 que « le djihad défensif n’est pas antithétique des droits de l’homme », dans quel rôle est-il ? Celui du Christ ou celui du Grand Inquisiteur ?

Ce livre entend rompre avec l’orthodoxie qui paralyse la raison critique au nom de l’intérêt supérieur de l’Organisation. A l’hagiographie, aux célébrations officielles, à la dévotion portée aux saints fondateurs et aux martyrs des droits de l’homme, il me paraît bien préférable – bien plus utile pour le nécessaire combat pour les droits de l’homme – de désacraliser AI et le MIDH, de s’éloigner d’une certaine religiosité ambiante, pour les approcher dans leur vérité institutionnelle et politique. D’autres, ailleurs dans le monde, ont ouvert la voie. « Comme toutes les institutions humaines, écrit par exemple Volker Heins[3], nous ne devrions pas juger les ONG (…) par des critères moraux transcendants ou par leurs bonnes intentions, mais par leur comportement et les conséquences de ce comportement qui ne sont pas automatiquement bénéfiques pour tout le monde ».

Cette approche empirique est tout compte fait peu pratiquée et difficilement acceptée par les ONG de défense des droits de l’homme, qui ont bien du mal à tolérer pour elles-mêmes ce qu’elles pratiquent sans ménagement vis-à-vis des Etats, des entreprises, des institutions internationales : le naming and shaming (nommer et faire honte), autrement dit un lobbying public pour changer des pratiques contestables, au nom de principes supérieurs.

Devenues de puissantes institutions qui entendent peser dans le jeu diplomatique mondial, apporter leurs réponses aux problèmes de l’extrême-pauvreté ou des migrations internationales, les ONG du MIDH doivent s’attendre à ce que le public leur demande des comptes, et pas seulement de mettre en avant leur propre bilan. En s’appuyant sur le tribunal de l’opinion publique, Peter Benenson, le fondateur d’Amnesty, a placé les droits de l’homme entre les mains des citoyens ordinaires : une révolution à son époque où ils étaient la propriété des grands de ce monde. Depuis une vingtaine d’années, avec leur professionnalisation, la démultiplication de leurs ambitions, la complexification des dossiers, les grandes ONG du MIDH, dont AI, ont récupéré ce pouvoir pour leur propre compte.

Les premiers, les militants qui se voient de plus en plus dépossédés de leur raison d’être par les professionnels de la « croissance » et de la communication auraient intérêt à questionner ce processus. En posant par exemple trois simples questions, suggérées par le même Volker Heins : « Que font les ONG ? Pourquoi le font-elles ? Et pourquoi cela importe-t-il ? ». Il y a bien sûr des réponses évidentes, surgies tout droit de l’histoire d’AI. L’association surveille, enquête, mobilise pour défendre les droits de l’homme. Et cela importe parce que chaque vie est unique. Voilà ce en quoi croient militants et sympathisants, voilà l’héritage considérable dont nous sommes tous, acteurs, victimes, témoins, les dépositaires.

Malheureusement, comme toujours, les héritiers se disputent l’usufruit de la belle maison. Certains sont même tentés de se l’approprier, en faisant main basse sur le domaine. Bien sûr, c’est pour la bonne cause, pour faire fructifier l’héritage. Ceux-là, depuis une ou deux décennies, empruntent des recettes qui ont fait leurs « preuves » ailleurs, dans le monde de la grosse, très grosse, entreprise : staff professionnel, surpayé, marketing agressif, benchmarking (surveillance attentive des concurrents), business model et en atout-maître, la « marque ».

Avec la promotion de la « marque Amnesty International », l’association a radicalement changé de nature. Et les réponses à nos questions ne sont plus du tout les mêmes. Désormais, il convient pour AI de faire autant, sinon plus, d’agit-prop que de recherche, autant, sinon plus, de mobilisation virtuelle sur le Web que de manifestations publiques, autant, sinon plus, d’impact visuel que d’appels écrits. Pourquoi cela ? Pour être visible, engranger des dons, continuer d’exister, au nom bien sûr des droits de l’homme. Pourquoi cela importe-t-il ? Parce qu’il n’y a pas forcément de lien entre ce qui est bon pour Amnesty et ce qui est bon pour la condition humaine des victimes de l’oppression et de l’injustice. « Vous pouvez toujours vous relaxer dans votre fauteuil et dire que vous faites du bon travail, confie ainsi ce haut-responsable d’AI Irlande[4]. Mais les personnes pour lesquelles vous travaillez, est-ce qu’elles pensent que vous faites du bon travail ? Est-ce que vous leur demandez ce qu’elles pensent de votre travail ? ».

La transformation d’un mouvement de militants en une organisation de professionnels, d’une association en marque, n’est pas davantage un levier de transformation radicale du monde que l’adoption exclusive du langage des droits de l’homme pour l’émancipation des hommes et des sociétés. Le surgissement des droits de l’homme, leur domination dans le champ politique contemporain, sont autant le signe de progrès de la conscience humaine que de l’épuisement d’autres idéologies progressistes. Ils occupent le plein de la conscience et le vide des alternatives politiques. Ils sont la vertu des Etats et des responsables incapables de proposer une quelconque vision d’avenir à l’humanité. Avec le risque terrible que le discours rebelle et émancipateur des droits de l’homme, ce pouvoir des faibles, ne devienne au bout du compte le pouvoir des puissants, une adhésion à des choix politiques d’autant plus indiscutables qu’ils auront un fondement moral. La guerre en Libye en constitue le dernier exemple.

Si un autre monde est possible, comme le souhaitent dirigeants et sympathisants, alors une autre Amnesty International est possible. Dans les deux cas, c’est à la fois urgent et nécessaire.



[1] Le Canard Enchainé, 23 mars 2011

[2] Régis Debray, Le moment fraternité, Folio Essai, 2009

[3] Volker Heins : Nongovernmental Organizations in International Society : Struggles Over Recognition,  Palgrave Macmillan, 2008

[4] Brendan O’Dwyera, Jeffrey Unerman, “The paradox of greater NGO accountability : A case study of Amnesty Ireland”, Accounting, Organizations and Society, 2008


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2 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 19 novembre 2011 14:30

    Bonjour,

    c’est l’effet dépenses de fonctionnement, qui atteignaient 60 % pour l’ARC de Crozemarie, presque autant pour l’Etat français, et combien chez eux...http://www.agoravox.tv/actualites/sante/article/champagne-sidaction-25497 ? Combien de bénévoleurs dans ces campagnes comme ce reportage télé d’ong distribuant 7.000 seringues par jours dans les rues d’une ville roumaine pour lutter contre la drogue...tueurs en blouses blanches, assassins médicaux !!!


    • doctorix, complotiste doctorix 19 novembre 2011 16:27

      J’étais il y a quinze jours à Sarlat, selon moi la plus belle ville du monde, et je tombe par hasard sur une exposition de peinture dans un cadre fabuleux, organisé par Amnesty.
      Je monte un escalier de pierre d’une beauté sans pareille, et là je croise une brave petite anglaise qui me fait la retape pour son organisation.
      Je lui dis qu’elle n’aura pas un rond : « Savez-vous bien ce que vous faites en ce moment en Libye ? », et je lui demande de parler aux responsables.
      Une autre brave personne arrive et nous discutons. Je lui explique qu’Amnesty apporte son soutien au massacre de 100.000 civils au nom des libertés, et je leur demande si elles réalisent. Visiblement, elles réalisent partiellement, elles sont gênées, l’œil sur la pointe de leurs chaussures. D’autres bénévoles arrivent.
      Elles me disent qu’on ne s’occupe pas des questions de politique, on n’est ni pour les uns ni pour les autres, juste on lutte contre la torture.
       « Mais enfin vous soutenez cette intervention, vous devez bien savoir ce que vous faites, et ce que nous faisons avec votre soutien ? ». visiblement elles ne savent pas trop, mais ont quand même l’air du chat qui a fait dans la braise.
      Et je me dis que l’enfer est pavé de bonnes intentions...
      En sortant, j’ai un peu honte. J’ai gâché leur fête.

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mgirot


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