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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley

Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley

Aldous Huxley est né le 26 Juillet 1894 à Godalming UK, décès par injection létale de LSD le 22 Novembre 1963 (à sa demande car gravement malade), le jour de l'assassinat de JFK.

J'entends parler ici très souvent du célèbre livre "Le meilleur des mondes" de Aldous ce qui m'a poussé à le lire.

Je voudrais ici en faire une synthèse afin de permettre à ceux qui ne l'ont pas (encore) lu de se faire une idée de cet ouvrage.

La forme est belle et agréable, se lit sans peine et fait sans cesse référence à William Shakespeare, ce qui parsème ce texte de culture ancienne dans un monde bien curieux comme nous allons le constater.

Dans la préface destinée à l'édition Française, Aldous prend soin de donner une sorte de clé :

"Tout livre est le produit d'une collaboration entre l'écrivain et ses lecteurs. Se fiant à cette collaboration, l'écrivain suppose l'existence, dans l'esprit de ses lecteurs, d'une certaine somme de connaissances, d'une familiarité avec certains livres, de certaines habitudes de pensée, de sentiment et de langage. Sans les connaissances nécessaires , le lecteur se trouvera inapte à comprendre le sujet du livre ( c'est le cas ordinaire des enfants). (NDR quel humour !).

Sans les habitudes appropriées de langage et de pensée, sans la familiarité nécessaire avec une littérature classique, le lecteur ne percevra pas ce que j'appelerai les harmoniques de l'écriture. Car ainsi qu'un son musical évoque tout un nuage d'harmoniques, de même la phrase littéraire s'avance au milieu de ses associations. Mais tandis que les harmoniques d'un son musical se produisent automatiquement et peuvent être entendus de tous, le halo d'associations autour d'une phrase littéraire se forme selon la volonté de l'auteur et ne se laisse percevoir que par les lecteurs qui ont une culture appropriée." 

Le livre :

Suite à une guerre de neuf ans, le monde se retrouve divisé en deux, celui des sauvages qui correspond au notre actuel et le meilleur des mondes dans lequel tout est prévu, maitrisé, parfumé, agréable, beau etc. Les deux mondes sont séparés par des clotures éléctrifiées empéchant tout échanges.

Le monde des sauvages dispose encore de croyances, de Dieu, de livres, de groupes humains avec des langues propres , de familles et même de la reproduction sexuée, mais ce sont des sauvages, il faut les excuser.

Dans le meilleur des mondes, tout est bien plus aseptisé, plus de livres, plus de Dieu ni croyances, plus de doute, plus de famille, juste le travail, le loisir et le sexe.

Pas de maladie, pas de vieillesse chacun à sa place parcourt sa vie organisée ainsi.

Le seul culte est celui de Ford, on a scié la partie supérieure des croix pour en faire des "T" et dans chaque conversation, le nom de "Dieu" est remplacé par "Ford" (nom de Ford, oh mon Ford etc...)

Les habitants vivent sous "soma" une espèce de drogue qui efface tous les doutes, rend heureux et permet d'oublier, cette drogue est largement distribuée partout (restaurant cinémas "sentants" au travail etc.

Le point de départ de cette "civilisation" provient de centres d'incubations et de conditionnement qui fabriquent les êtres nécessaires en fonction des besoins. Ces centres ont pour devise : Communauté, Identité, Stabilité.

Ce sont les Prédestinateurs qui envoient les demandes aux Fécondateurs, et ainsi chaque embryon sera placé dans la chaine souhaitée qui donneront après incubation des Alphas,,Betas ou des Epsilons. Ces classes désignent la fonction dans la société, ainsi le DIC, directeur de ce centre serra un Alpha, le personnel des Betas, les soldats seront des Deltas et les Epsilons seront ouvriers ou serviteur.

Pour plus de facilité, chaque embryons est "Bolkanisé" pour produire le plus possible de jumeaux (1200 enfants par ovule).

Seuls les Alphas ou les Betas pourraient se reproduire par sexe mais ils doivent utiliser leur "Ceinture Malthusienne" pour éviter absolument cette abomination, les autres sont stériles.

Chacun d'eux reçoit un conitionnement par "Hypnopédie" pour être satisfait de son sort ( ne pas envier ceux qui sont dessous ni ceux du dessus) et accepter cette merveilleuse vie sous le regard de Notre Ford.

Au dessus de cette machine, il y a les Administrateurs (qui eux ont accès aux livres anciens) et qui contrôlent tout, c'est à dire surtout la science réservée bien sûr aux Alphas.

Tout se déroule bien jusqu'à ce qu'un Alpha soit autorisé à ramener un Sauvage dans ce merveilleux monde, et en plus celui-ci connaît presque par coeur les oeuvres de William, ce que seul l'Administrateur peut connaitre aussi.

Cela se termine bien sûr plutôt logiquement et donc mal.

Sur la fin du livre au chapitre 16 (il y en a 18), la conversation entre l'Administrateur et le Sauvage seuls est très interessante bien sur puisqu'elle se déroule entre lettrés et non plus avec des Hypnopédisés, quelques extraits :

Au sujet du monde d'avant : (c'est l'Administrateur qui parle)

-"Parce que notre monde n'est pas le même que celui d'Othello. On ne peut pas faire de tacots sans acier, et l'on ne peut pas faire de tragédies sans instabilité sociale. Le monde est stable, à présent. Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu'ils veulent, et ils ne veulent jamais ce qu'ils ne peuvent obtenir. Ils sont à l'aise ; ils sont en sécurité ; ils ne sont jamais malades ; ils n'ont pas peur de la mort ; ils sont dans une sereine ignorance de la passion et de la vieillesse ; ils ne sont encombrés de nuls pères ni mères ; ils n'ont pas d'épouses, pas d'enfants, pas d'amants, au sujet desquels ils pourraient éprouver des émotions violentes ; ils sont conditionnés de telle sorte que pratiquement, ils ne peuvent s'empêcher de se conduire comme ils le doivent. Et si par hasard quelque chose allait de travers, il y a le "soma"- que vous flanquez froidement par la fenêtre au nom de la liberté, monsieur le Sauvage. La liberté ! et voilà que vous vous attendez à ce qu'ils comprennent Othello ! Mon bon ami !"

Plus loin :

"bien entendu. Le bonheur effectif paraît toujours assez sordide en comparaison des larges compensations qu'on trouve à la misère. Et il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Et le fait d'être satisfait n'a rien du charme magique d'une bonne lutte contre le malheur, rien du pittoresque d'un combat contre la tentation, ou d'une défaite fatale sous les coups de la passion ou du doute. Le bonheur n'est jamais grandiose."

et encore :

"Notre civilisation a choisi les machines, la médecine et le bohneur. C'est pourquoi il faut que je garde ces livres enfermés dans le coffre-fort, ils sont de l'ordure, les gens seraient scandalisés si....."

Je vous remercie de votre lecture.

jacques


Moyenne des avis sur cet article :  4.85/5   (27 votes)




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48 réactions à cet article    


  • CorsairePR CorsairePR 29 mars 2013 10:09

    Je vous conseille aussi de lire Point Contre Point de ce même Huxley, une remarquable analyse de la société bourgeoise.


    • Stof Stof 29 mars 2013 10:18

      Huxley ne faisait pas de la SF. Il avait connaissance des projets de certaines « organisations discrètes », et a tenté d’en avertir le monde.

      Rajoutez des tentatives de réduction de la démographie des « sauvages » et le tableau est complet.
      La pyramide qui va des « ultra-violet » aux « infra-rouge » est un très ancien projet de société.

      • Aldous Aldous 29 mars 2013 12:56

        non en effet, il a dépeint le projet que les intellectuels de son epoque (Wells et Streit en particulier) avaient théorisé.







      • laertes laertes 31 mars 2013 15:36

        @Stof : C’est marrant mais en lisant attentivement le livre, il est impossible de déceler quel est le plus inhumain des mondes ! La tirade sur Shakespeare citée dans l’article est passionnante. il ne faut pas oublier que les personnages de Shakespeare cités souffrent atrocement et c’est justement pour cette raison que l’Administrateur dit au sauvage que cette littérature n’a plus lieu d’être puisque les potentiels lecteurs qui ne connaissent ni parentalité (source de conflit) ni jalousie (source de conflits) ni souffrance ne pourraient que rire des émotions des personnages Shakespeariens, comme ils rient que l’on puisse avoir des enfants ! Quant au Malthusianisme, il semblerait que ce personnage ait eu effectivement raison !!!


      • Lieutenant X 29 mars 2013 10:39

        Ce livre met en avant la dichotomie entre bonheur et plaisir. Il montre a quel point une société qui se fonde sur le plaisir est une société stagnante et finalement foncièrement inégalitaire puisque seuls les Administrateurs ont accès à la connaissance. 

        D’ailleurs, les discours de l’Administrateur et des autres personnages « civilisés » (Lénina et Marx) sont de très bons exemples de l’aboutissement du politiquement correct : bonheur=plaisir ; égalité=uniformisation ; liberté=conditionnement ; relations sexuels=devoir citoyen ; mariage, fécondité, accouchement, « parentalité »= pratiques dégradantes/sauvages...
        Un livre très intéressant pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui dans la tête de certains politiciens « gender-compatibles ». Pourtant le Meilleur des Monde N’EST PAS, comme 1984, un manuel d’instruction...

        • Aldous Aldous 29 mars 2013 13:01

          plus précisément le livre oppose l’ordre social et la liberté individuelle.


          la parentalité est essentielle car l’éducation par les patents est le coeur de la resistance à l’uniformisation sociale

          un etat qui controle la reproduction et capable de façonner l’homme nouveau dont revaient Hitler, Staline, Mao et Pol Pot mais qu’ils ne sont jamais parvenus à maitriser titalement.



        • laertes laertes 31 mars 2013 15:20

          @Lieutenant : Vous dites :"Ce livre met en avant la dichotomie entre bonheur et plaisir. Il montre a quel point une société qui se fonde sur le plaisir est une société stagnante et finalement foncièrement inégalitaire puisque seuls les Administrateurs ont accès à la connaissance." Je ne pense pas personnellement que le livre parle de dichotomie entre bonheur et plaisir et je ne crois pas que le meilleur des mondes soit plus inégalitaire que le monde sauvage et c’est d’ailleurs ce qui rend le livre intéressant ! Dans le monde sauvage, les gens souffrent comme des bêtes et cette souffrance, cette tension les incite à rechercher la fuite dans l’art, qui comme chacun sait est la symbolisation d’un conflit intense ! Il n’y a ni égalité, ni liberté dans le meilleur des mondes puisque pour être libéré il faut se sentir esclave et pour revendiquer l’égalité, il faut avoir conscience d’être dominé donc dans les deux cas...........souffrir !! Et cette pour cette raison que ce livre en apparence un livre de SF est plutôt un livre philosophique sur le bonheur et sa perception !! 


        • laertes laertes 31 mars 2013 15:27

          @Aldous : "pus précisément le livre oppose l’ordre social et la liberté individuelle.

          la parentalité est essentielle car l’éducation par les patents est le coeur de la resistance à l’uniformisation sociale.
          un etat qui controle la reproduction et capable de façonner l’homme nouveau dont revaient Hitler, Staline, Mao et Pol Pot mais qu’ils ne sont jamais parvenus à maitriser titalement.« Personnellement, je ne vois pas les choses ainsi.
          1)à mon avis le livre n’oppose pas l’ordre social et la liberté individuelle car même ds le monde sauvage la sensation de liberté individuelle est insérée ds un ordre social fondé sur la domination par le conflit »
          2) l’éducation par les parents est AU CONTRAIRE le facteur essentiel de reproduction de l’uniformisation sociale
          3)l’homme nouveau du meilleur des mondes n’a absoluement rien à voir avec le stalinien ou nazi car il accepte de laisser vivre en liberté l’homme sauvage et que justement l’idéologie de ce monde est l’éradication du conflit chez l’homme, à l’opposé des nazis et autres idéologues. 



        • Dolores 14 avril 2013 19:47

          Huxley nous montre comment décérébrer toute uns société.

          En fait est que l’humanité disparait dans ce genre de société : plus de sentiments, plus de réflexion.
          Juste le « plaisir » fabriqué de l’instant à coup de drogue qui anéantissent l’esprit.

           On décide même quel degré d’intelligence à accorder à chaque caste en introduisant de l’alcool dans les liquides des bocaux des fœtus et en torturant des bébés par des secousses électriques afin de les détourner de la beauté.

          Les bébés en bocaux, c’est pour bientôt avec le mariage pour tous et on nous formate pour nous faire devenir des individus inaptes à la réflexion.
           Nous entrons dans le « meilleur des monde »......


        • Ricquet Ricquet 29 mars 2013 11:07

          Merci pour cette analyse bien construite.

          Un monde où il n’y a plus d’individualité au profit d’une utopie déifiée rattachée aux principes de :
          Communauté, Identité, Stabilité, est un monde sans utopie (puisqu’elle est imposée) et stérile (puisque l’humain ne maîtrise ni son être, ni son imaginaire)
          To be or not to be (or What else ?) : That is the question... smiley
          La vraie utopie serait de responsabiliser l’homme dans une société de progrès et de partage à laquelle chacun adhère par conviction, valeurs partagées et analyse.
          Vaste programme au regard du mensonge qui est partout...

          • laertes laertes 31 mars 2013 15:39

            @Ricquet : « Communauté, Identité, Stabilité, est un monde sans utopie (puisqu’elle est imposée) et stérile (puisque l’humain ne maîtrise ni son être, ni son imaginaire) »
            Non justement ! Si elle était imposée comme vous dites, il y aurait des conflits, co,flits qui sont la base du « vieux monde », quant à être sans utopie, bien sûr ! L’utopie est une construction imaginaire d’un monde meilleur...mais il est DEJA meilleur ! Quant à l’imaginaire, c’est justement le sujet de la discussion sur Shakespeare !!


          • Francis, agnotologue JL 29 mars 2013 11:19

            Bonjour Joko,

            bonne fiche de lecture que vous avez réalisé là, et qui ne se perd pas dans les détails, mais qui n’évoque pas la poésie et une sorte de magie pourtant bien présentes tout au long des pages. Je l’ai lu pour la première fois il y a un demi siècle, et même si le roman n’a pas pris une ride comme on dit, je pense que pour un lecteur actuel, ce n’est pas forcément ce qui apparaitra essentiel. Cette poésie, c’est peut-être, probablement même, cet ordre auquel vous faites allusion.

            ’’Chacun d’eux reçoit un conditionnement par « Hypnopédie » pour être satisfait de son sort ( ne pas envier ceux qui sont dessous ni ceux du dessus) et accepter cette merveilleuse vie sous le regard de Notre Ford.’’

            Un peu comme notre bon sens : même sans conditionnement, chacun d’entre nous est satisfait du sien.

            Étonnant, non ?


            • joelim joelim 29 mars 2013 12:38

              Dans la même veine il y a l’excellent roman de SF « Un bonheur insoutenable » d’Ira Levin, l’auteur de « Rosemary Baby ».


              • Neymare Neymare 29 mars 2013 15:25

                J’ai préféré Un bonheur insoutenable


              • joelim joelim 29 mars 2013 17:47

                Moi aussi.


              • Aldous Aldous 29 mars 2013 12:53

                Saine lecture Jako.


                Je vous invite a lire le ’’retour sur le meilleur des mondes’’ d’Huxley (1958 je crois)

                et aussi à méditer sur cet extrait du ’New Worls Order’ d’H .G. Wells : 

                « A ce point, il [l’occidental] se référera sans doute à cette Bible pour impotent bien éduqué, je veux parler du Meilleur des Mondes de Huxley, et vous implorera de le lire. Balayez donc d’un revers de main cette fantaisie désagréable et continuez à faire pression sur lui... »

                mon conseil : resitez à la pression, car sinon, non seulement vos petits enfants vivront dans le Meilleur des Mondes, mais en plus, ce ne seront même plus vos petits enfants.

                • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 15:40

                  Aldous

                  Wells vaut aussi un petit détour.
                  Sans doute le plus pessimiste des romanciers d’anticipation.
                  Mais qui peut lui donner tort maintenant.
                  Dans l’ile du docteur Moreau il avait vu avec pas mal de justesse les dérapages de la science, et des manipulations.
                  La machine à explorer le temps : Pas mal non plus de justesse, avec ses sous hommes vivant sous terre, et sortant la nuit pour bouffer les vestiges des privilégiées, survivants dans un monde décadent et apocalytique, où une catastrophe, on ne s’est pas laquelle, s’est passée..

                  En vieillissant, il sera de plus en plus pessimiste....Mais son humour et sa sensualité lui resteront attachés.
                  Pour ma part, j’ai un petit roman que j’adore ;
                  « The whells of chance » en français « la burlesque épopée du cycliste solitaire » mais je crois qu’il est introuvable
                  Raconte les vacances d’un jeune anglais partant sur son vélo, vers 1880, à l’époque des premiers congés payés en Angleterre, à l’époque ils avaient une avance sur la france en ce domaine ;;......Et voilà qu’il voit devant lui une merveilleuse jeune femme pédalant.....
                  Je crois que je vais de ce pas le relire.


                • L'enfoiré L’enfoiré 29 mars 2013 17:55

                  baker,


                  Si vous allez relire « The whells of chance » en français « la burlesque épopée du cycliste solitaire »
                  faites en un résumé puisqu’il est introuvable.
                  J’aime les « belles » histoires.
                  Merci d’avance. smiley

                • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 23:34

                  Salut l’enfoiré

                  Ok, je vous prends au mot, je ferais un petit article sur les romans ou les écrits inspirés du vélo : La plus belle invention humaine, non perfectible, autosuffisante, vous permettant de voyager dans le silence, et en vous entretenant le regard et la santé.
                  Bref, l’objet parfait. 

                  A voir un splendide film « Wadjda »de Haiffa al mansour : Une fillette saoudienne veut à tout prix un vélo, dans cette société où les femmes n’ont apparemment pas le droit d’en faire !

                  Quand on pense au rôle que le vélo a tenu en france dans l’émancipation, et non l’anticipation féminine, on croit que l’histoire fait des tête à queue.

                  Du coup , plus d’anticipation, c’est la marche arrière.


                • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 23:45

                  Un mot d’ailleurs encore à propos de Wells et de la machine à explorer le temps.
                  Pas la peine de chercher bien longtemps les plans de cette merveilleuse machine
                  C’est d’un vélo dont il s’agit !

                  Suffit de pédaler assez vite dans les descentes pour dépasser le seuil des 360 000 kms seconde.

                  La vitesse de la lumière....
                  Quand votre casquette s’envole, vous êtes passé de l’autre coté
                  Armstrong a tenté, ( Lance, pas Louis, ni Neil..) mais a été rattrapé in extrémis.

                  Les grands savants ne sont jamais compris !


                • caleb irri 30 mars 2013 09:18

                  @ Aldous

                  oui, après « le meilleur des mondes » il faut lire le « retour au meilleur des mondes » ; mais seulement après avoir relu 1984, auquel Huxley fait référence pour mettre en perspective ces deux visions du monde futur.


                • Aldous Aldous 31 mars 2013 09:21

                  Lire Wells et Orwell est indispensable pour comprendre la culture mondialiste américaines.


                  En gardant à l’esprit que Wells etait un partisans farouche de la lise en place d’un gouvernement mondial, dont il a explcité le processus dans l’essais New World Order, en particulier la preexistance d’un marché unique uniformisé et d’une monnaie unique.

                  La ’’crise’’ actuelle est la mise en application de sa theorie, avec le transfert massif de fonds et d’emplois des pays avancés vers les pays à faible revenu dans le but d’applanir les desequilibres économiques en prevision de l’integration mondiale.

                  tout cela est public depuis 1992, mais evidement nos politiciens eux nous parlent de croissance...



                • foufouille foufouille 29 mars 2013 12:59

                  on est en plein dedans, les merdias servant la soupe froide


                  • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 15:27

                    Bravo pour cette initiative littéraire

                    On parle bien peu de Huxley maintenant. A vrai dire on parle bien peu des grands auteurs, préférant couvrir les têtes de gondoles et les têtes à claques insipides de l’époque, se répandant sur leur égo surdimensionné et leur sexualité de gymnastique

                    J’ai découvert Huxley dans les années 70. Dans les années 80 j’avais lu Jouvence, dans lequel un milliardaire sénile paie des scientifiques pour découvrir le secret de l’immortalité....
                    Plein d’humour, et de férocité, pour dépeindre l’univers de carton pate de la Californie.

                    Contrepoint , magnifique roman, digressions sur le rôle de l’art de la science, et de leurs limites... Je me souviens d’un vibrant plaidoyer pour l’écologie, à travers le discours d’un type dans une soirée mondaine, se mettant en colère devant les courtes vues d’un industriel.
                    En gros ça donnait : « Les véritables enjeux pour les sociétés futures ne sont pas encore abordées, mais il auront à choisir entre la gestion des ressource naturelle ou la mort ! »
                    Publié je crois au début des années 30...

                    Dans la paix des profondeur, il traite des dangers de la surpopulation, du pacifisme, de l’engagement, de la lutte pour un socialisme à visage humain, seule alternative au déchainement des forces des ténèbres.
                    Tout en s’intéressant à la quête de l’épanouissement individuel, de l’érotisme, de l’homosexualité, de l’usage des stupéfiants.

                    Stupéfiant non ?
                    Tout cela a été écrit il y a 70 ans !


                    • Francis, agnotologue JL 29 mars 2013 16:15

                      Wells comme Huxley, tout visionnaires qu’ils étaient, n’ont produit que des approximations de ce qui advient : ce n’est pas la planification qui a créée ce monde kafkaïen, mais la main invisible néolibérale, aussi invisible que les mafias dont elle est le membre armé.

                      Il n’y a pas d’un coté le ’meilleur des monde’, de l’autre la barbarie séparés par une barrière : ces deux mondes s’inter-pénètrent, se côtoient, et les barrières sont aussi nombreuses que diverses : les zones de non-droits, les friches industrielles, les enclaves à l’instar des colonies en Palestine ou les résidences hyper-sécurisées sont comme des cancers qui se multiplient. « la globalisation c’est la somalisation du monde » (Attali).

                      Par ailleurs, Big brother n’existe pas. Les caméras de surveillances ne sont là que pour intimider les citoyens honnêtes. Ces mêmes citoyens qui s’auto-surveillent les uns les autres et vont rapporter tout sur fesse bouc sont les millions d’avatars modernes du Big Brother d’Orwell, et qui font le boulot bénévolement, à sa place.


                      • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 17:01

                        JL

                        C’est exactement ce qu’Orwell avait entrevu. Dans 1984, s’il existe le portrait tutélaire de big brother, le maillage de la surveillance se fait par tous les individus, y compris par celui de l’amante du héros, retournée.
                        Nulle cachette en ce monde, voilà ce que nous dit Orwell : La seule possibilité n’est pas de fuire sur une ile qui n’existe pas, mais d’affronter la bête, bien plus maline que vous ne l’imaginez.


                      • L'enfoiré L’enfoiré 29 mars 2013 17:51

                        Plus d’accord avec bakerstreet, JL.

                        Uxsley a voulu opposé deux façons de vivre en opposition.
                        Qu’elles s’interconnectent, ce n’est même pas sûr.
                        Les barrières existent bel et bien comme je l’ai écrit sur l’article de Nabum.
                        Big brother n’existe pas ?
                        Ah bon... je suis soulagé et même temps, je ne sais pas pourquoi, pas rassuré.
                        Le peuple est tellement bon, tellement honnête.
                        Fesse bouc, vous appelez cela comment ?
                        Big fesses ? smiley

                      • Francis, agnotologue JL 29 mars 2013 19:27

                        bakerstreet,

                        vous avez raison, à ceci près : nous ne sommes pas sous la coupe de Big Brother, mais de multiples Big Brothers !


                      • laertes laertes 31 mars 2013 15:52

                        @bakerstreet : "Nulle cachette en ce monde, voilà ce que nous dit Orwell : La seule possibilité n’est pas de fuire sur une ile qui n’existe pas, mais d’affronter la bête, bien plus maline que vous ne l’imaginez." Personnellement , je trouve que Bigbrother et la surveillance ne sont que des outils dans 1984... et que le sujet du livre est plus la capacité effroyable de manipuler (par toutes sortes de moyens) la croyance des hommes en les convainquant que le mensonge est la vérité ! d’où la novlangue et autre double pensée............. Le monde Orwellien façonne un homme nouveau qui n’arrive plus à déceler (à cause de la plasticité de son cerveau et de son conditionnement par la douleur ou par des slogans) le sens exact des mots c’est à dire leur pouvoir de révélation de la vérité !


                      • L'enfoiré L’enfoiré 29 mars 2013 17:30

                        Excellent résumé de ce livre.

                        La série télévisée commencée en 1967, « Le prisonnier » est le reflet de ce meilleur des mondes. Village de sécurité, très « clean », mais aussi prisonnier. 
                        Télévisionnaire, ce film.

                        • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 18:00

                          Huxley ou Orwell ?

                          Quel était le plus novateur, et le plus prophète ?
                          Voilà la question qui n’arrête pas de courir depuis trente ou quarante ans.
                          A l’époque de l’URSS, Orwell avait pris une coudée d’avance.
                          Puis il s’est fait rejoindre dans la ligne droite par Huxley, quand à n’a commencé à parler de transplantations, de mères porteuses, des mutations transgéniques.
                          Avec l’ADN, coude à coude pour le deux auteurs.
                          L’ADN et ses implications peut se conjuguer avec une utilisation médicale et tout autant policière.
                          Mais tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes possibles !


                          • alinea Alinea 29 mars 2013 20:31

                            Je crois me souvenir qu’Orwell n’aimait pas trop Huxley ; je ne retrouve pas ce passage dans « Quai de Wigan », mais je crois qu’il lui reprochait surtout son pacifisme !


                          • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 23:18

                            Alinea, bonjour

                            Moi, c’est sûr j’aurais préféré prendre le thé avec Orwell.
                            Il existe une très bonne biographie, de John Spark je crois qui nous le montre tel qu’il était : En rupture de classe, faisant la guerre d’Espagne après avoir démissionné de l’armée aux indes
                            Vendant du jambon dans une petite épicerie de village pour survivre
                            L’a connu la célébrité que sur son lit de mort pratiquement, avec 1984
                            ....Peut-être qu’il aurait du l’appeler 1983 !
                            Il faut se méfier des romans d’émancipation

                            Dans le roman : La destruction libératrice, Wells, lui ,a une intuition prophétique. Les scientifiques de l’époque savaient que la décomposition du radium dégageait de l’énergie à faible rayonnement pendant des milliers d’années. Le taux de rayonnement était trop faible pour avoir une quelconque utilité pratique, mais la quantité totale d’énergie libérée était énorme. Le roman de Wells tourne autour d’une invention non spécifiée qui accélère le processus de décomposition radioactive afin de produire des bombes qui explosent avec une puissance digne d’explosifs ordinaires, mais qui continuent d’exploser pendant des jours et des jours. Leó Szilárd reconnut que ce livre lui inspira la théorie de la réaction nucléaire en chaîne.....
                            .
                            Avez vous lu « un peu d’air frais » aussi
                            D’orwell
                            Très rafraichissant et ironique : Un type qui revient dans son village, qu’il n’a pas vu depuis une trentaine d’années, et se promettant une partie de pêche

                            Il ne reconnait rien. Un drugstore à la place de l’épicerie
                            Des lotissements à la place des bois
                            Et quand au lac, il y a une décharge dedans !

                            Voilà comment évolue le monde
                            Moralité : Pêcher le poisson quand l’occasion se présente
                            Et prendre le thé avant qu’il ne refroidisse !.

                            Quand au raduim, mieux vaut ne pas faire comme Marie Curie, qui se faisait une cure de rayons tous les jours, pensant que c’était bon pour la santé.


                          • bakerstreet bakerstreet 29 mars 2013 23:22

                            Alinea

                            La collection ivrea a pubié en 4 volumes les articles et lettres d’Orwell. J’ai n’ai lu que le tome 1 mais c’est assez formidable et plein d’enseignments sur l’époque, et le personnage.


                          • alinea Alinea 29 mars 2013 23:29

                            Merci pour tout ça ; je prends note
                            Huxley a beaucoup marqué ma jeunesse ; je l’ai littéralement dévoré ; mais au fond, c’est bien qu’ils existent tous les deux. Ma rencontre avec Orwell est beaucoup plus récente.J’ai encore plein de choses à lire ! et ça, j’adore...


                          • caleb irri 30 mars 2013 09:21

                            @ bakerstreet

                            j’avais fait un article là-dessus, si ça vous tente : http://calebirri.unblog.fr/2011/08/30/huxley-orwell-et-la-fin-du-capitalisme/


                          • Richard Schneider Richard Schneider 29 mars 2013 18:10

                            à l’auteur,

                            Très bonne idée d’avoir écrit cet article.
                            Votre analyse de Huxley est très intéressante et rafraîchit les mémoires défaillantes. Dont la mienne.

                            • Sciusurturs 29 mars 2013 19:02

                              Bonjour,

                              Je voulais juste signaler que Huxley n’est pas mort à cause du LSD (qui n’est pas une substance toxique et dont la dose létale est tellement élevée qu’elle est inconnue), mais bien pendant qu’il était sous ses effets, et à sa demande. La raison pour laquelle il avait demandé ces injections était purement thérapeutique, le LSD étant en effet un traitement contre l’anxiété liée à la fin de vie (plus d’informations à ce sujet sur heffter.org)


                              • travelworld travelworld 29 mars 2013 19:58

                                Conseillez autour de vous ces livres prophétiques ! Merci à tous !
                                N-oubliez pas Maître et Marguerite de Boulgakov, ça n’a pas vraiment de rapport mais c’est un livre extraordinaire !


                                • caleb irri 30 mars 2013 09:23

                                  @ travelworld

                                  « génialissime » ce livre, !

                                  j’avais tenté un texte sur le sujet : http://calebirri.unblog.fr/2010/01/02/boulgakov-le-diable-et-letat/...


                                • foufouille foufouille 29 mars 2013 19:59

                                  « Par ailleurs, Big brother n’existe pas. »

                                  dans le livre non plus
                                  goldstein existes pas plus
                                  ben ladden est mort plusieurs fois


                                  • caleb irri 30 mars 2013 09:24

                                    @ foufouille

                                    salut foufouille : encore un petit lien : http://calebirri.unblog.fr/2011/05/04/ben-laden-le-goldstein-musulman/ !


                                  • bakerstreet bakerstreet 30 mars 2013 18:51

                                    Bravo, très brillant !


                                  • alinea Alinea 29 mars 2013 20:23

                                    Avez-vous lu « île », son vrai meilleur des mondes ?


                                    • Aldous Aldous 31 mars 2013 09:24

                                      oui, l’idee etst d’ailleurs mieux developée dans le cycle Fondation d’Asimov.


                                    • Isis-Bastet Isis-Bastet 1er avril 2013 07:22

                                      Très bien votre analyse de ce livre que tout le monde devrait lire ; aujourd’hui, on vit dans un monde proche du « meilleur des mondes ».


                                      • Francis, agnotologue JL 1er avril 2013 08:53

                                        J’ai vu samedi le dernier film de Pedro Amodovar, les amants passagers, qui nous offre à sa façon, une ’belle’ métaphore de notre meilleur des mondes, ou du moins dans cette UE qui fonce dans le mur, et plus précisément en Espagne qu’on nous dit ’frappée par la Crise’.

                                        Curieux de savoir ce qu’en disait la critique, j’ai cherché sur le net, et voici ce qu’en dit lenouvelobs.com, extrait :

                                        ’’Le scénario est d’une insolente clarté : à bord d’un avion en perdition condamné à buller dans les airs, l’équipage et quelques passagers shootés à l’alcool et à la mescaline se lâchent pour tenter d’oublier le crash qui s’annonce.’’

                                        Ce qu’il ne dit pas, c’est que tout se passe entre la cabine ( pilotes et stewards, tous homos ou bi) et les quelques 8 ou 9 passagers de la première classe (pour plus de 20 sièges). On voit furtivement et on sait que tous les passagers de la classe économique (remplie à 100%) ont été drogués et dorment comme du bétail.

                                        Quant à l’échantillon des ’élites’, je vous laisse découvrir comment Almodovar nous les représente.

                                        ps. Je ne dis rien sur la réalisation, sinon que j’ai été déçu : Almodovar a fait mieux.


                                        • jako jako 2 avril 2013 15:29

                                          Suite à un incident réseau je n’ai pu intervenir avant, je voulais juste remercier les excellents commentateurs ci-dessus.Je vais me procurer les autres ouvrages cités (sauf Orwell que je possède déja). Le meilleur des mondes évoque très fort en moi le livre de Jacqueline Harpman « moi qui n’ai jamais connu les hommes »

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