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Accueil du site > Culture & Loisirs > Parodie > De quoi se mêlent-ils ?

De quoi se mêlent-ils ?

La langue de chez eux ...

Ils cherchent la petite bête ….

Il fait, paraît-il, un froid de nous, se moquent quelques canards qui claquent du bec le long d'une mare gelée. Que nenni, répond une bande de chiens, c'est un temps de nous qui allons être malades comme nous seuls pouvons l'être. Soudain un cochon, forte tête on s'en doute, vient départager les bavards en s'appropriant cette météo exécrable.

Les animaux, vous devriez vous en douter, goûtent fort peu l'habitude qu'ont les humains de leur attribuer bien des vices et quelques vertus. C'est ainsi que le singe, qui réclame la primauté de l'antériorité ne supporte pas qu'on ne le juge que malin ou grimacier. C'est faire fi de toutes les qualités que son lointain cousin a perdues en cours de route.

La mule et l'âne ont aussi bien des motifs de se plaindre. Les hommes, toujours chauds du bonnet, n'ont de cesse de leur tirer les oreilles ou de leur tourner le dos. Ce sont les mêmes individus qui les bâtent sans vergogne en leur faisant porter les tares qui leur reviennent de droit. Qu'on soit puissant ou bien animal, on n'est pas traité de la même façon ; les uns n'ont que le son quand les autres s'octroient les belles images qu'ils ont la prétention de nommer métaphores.

Voyant ses fidèles compagnons s'énerver sans raison, une mouche les pria de se calmer. Ne vous prenez pas pour moi, leur dit-elle, ils vous font gober n'importe quoi ces bourriques-là. Vous devriez écouter ce que vous glissent à l'oreille vos puces ; il n'y a pas plus sot qu'un muletier !

Tout près de là, une vache au fort accent ibérique vint se mêler à la polémique. Ils n'ont de cesse de nous tirer, de prendre toutes les qualités à leur compte et de nous attribuer l'ensemble des défauts de la création. Ils font leur beurre de cette manie insupportable et bien heureux encore quand ils ne s'en prennent pas à notre peau. Non vraiment, ce sont des ingrats qui ont oublié qui leur a donné le sein quand ils étaient petits !

C'est alors qu'un agneau qui s'aventurait à boire dans l'onde pure, un être frêle et doux, leur avoua que depuis belle lurette, ces tristes personnages le faisaient devenir chèvre. Un coq, quoique bien empâté, monta sur ses ergots pour tancer le caprin. Il te faut ménager la chèvre, mon chou, et éviter les expressions que ces odieux servent sur notre dos. Il n'est pas plus mauvaise langue que ces bipèdes !

C'est bien vrai s'exclama une vipère qui avait la dent dure contre une réputation qu'elle jugeait usurpée. Une poule, fidèle compagne du coq et amie intime de l'âne, apporta son grain de sel. Il est vrai que dès qu'on évoque les dents, la dame cherche un couteau en espérant faire une omelette sans casser sa descendance.

Interloquée par ces palabres, une anguille qui se reposait sous une roche, vint au secours de sa consœur à venin. Ces maudits nous feraient avaler n'importe quoi y compris votre cousine inoffensive. On se moque de tout et cela doit finir par s'arrêter !

Une pie qui prenait de la hauteur depuis le début de ces étonnants échanges, venait de se prendre le bec avec un pinson dont la nature optimiste l'exaspérait quelque peu. Il faut appeler un chat un chat, finit-elle par dire à tous ses congénères, et s'attaquer vraiment à la source de tous nos maux. Revenons donc un peu à nos moutons : ces homo-sapiens si prétentieux ! Il y aurait tant à dire d'eux ...

Méchant comme un humain, impitoyable vis-à-vis des pauvres bêtes qui le sont sans aucun doute bien moins que cette espèce qui ne pense qu'à elle. L'homme se moque de la planète, méprise les plus petits que lui, ignore la nature et insulte l'avenir. Il a un cœur de pierre et se passionne pour un métal doré. Avez-vous vu des animaux tuer par plaisir, chercher noise à tout un chacun, mettre en danger leur environnement ou détruire toute forme de vie sur leur passage ?

Faisons entendre nos récriminations. Que jamais désormais, ces deux-pattes ne se permettent d'évoquer le nom d'un animal pour décrire des comportements qui n'appartiennent qu'à leur engeance ! Voici une liste non exhaustive des termes qu'ils devront à tout jamais bannir de leur langage. Nous ne saurions supporter plus longtemps ces marques de mépris et de condescendance.

La pie s'arracha une plume pour que chaque représentant des innombrables espèces animales signe cette déclaration de guerre aux tyrans de cette planète. Elle pesa de plomb dans la suite des évènements car de ce jour, l'ordre naturel des choses retrouva l'ordonnancement qu'il n'aurait jamais dû perdre et les humains furent enfin remis à leur place ! Ils tournèrent désormais sept fois leur langue dans la bouche avant que de chercher la petite bête. En contrepartie ils obtinrent que le chat quittât leur gorge. Petite compensation il est vrai et comme on dit souvent au Rugby ; le chat est maigre !

Ontologiquement vrai.


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7 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 15 février 2014 09:28

    salut

    personnellement je sais que les animaux n’ont aucun besoin des hommes ni de leur avis sur eux meme, en clair ils s’en tape...les seuls animaux apprivoisés devienne tous aussi « débiles » que les humains....

    ceci dit en toute amitié,rien de personnel contre ton article..

    qui me permets de finir sur : c’est le berger qui a besoin des moutons....les moutons n’ont absolument aucun besoin du berger....ni les cochons, ni les vaches.......

    chez moi aussi ,les canards ne craignent pas l’eau glacé... smiley

    salutations


    • C'est Nabum C’est Nabum 15 février 2014 11:37

      howahkan Hotah


      Je ne cherche qu’à domestiquer les mots et j’avoue qu’ils demeureunt sauvages et libres et c’est tant mieux ! 

    • howahkan Hotah 15 février 2014 11:54

       smiley........................
      je comprends.....
      amicalement.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 15 février 2014 11:22

      Nullité linguistique : l’Homo(dit)Sapiens tue donc par plaisir, ou par vanité, ou pour s’enrichir, et pour rien, en somme... Il tue ses semblables comme les autres. Cet apanage exclusif du meurtre gratuit réservé au Sapiens relativise la « sagesse » du terme. Si donc tout n’est pas, humainement parlant, rose dans les règnes animaux ou végétaux, c’est normal : cerveaux nuls ou inexistants, c’est pas des Sapiens. De quoi ce terme est-il donc le descendant, va savoir... De quoi y perdre son latin.

      D’ailleurs, par exemple et pas tout-à-fait au hasard, les corbeaux, on le sait, sentent "le deuil quand un congénère est décédé et tous les congénères du territoire vont à la place de sa mort pour rendre hommage à leur congénère, puis ils s’envolent en silence."

      Corbac-Sapiens ? ben non car : il ne tue pas par plaisir... Eh merde. Faudra bosser un peu plus pour accorder son ramage à son plumage...


      • C'est Nabum C’est Nabum 15 février 2014 11:38

        Emmanuel Aguéra


        Je crains que la volée de bois vert soit pour moi et je ne pense pas que ça va me clouer le bec ...

      • claude-michel claude-michel 15 février 2014 11:35

        NICOLAS BOILEAU De tous les animaux qui s’élèvent dans l’air, Qui marchent sur la terre, ou nagent dans la mer, De Paris au Pérou, du Japon jusqu’à Rome, Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme.

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