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Accueil du site > Culture & Loisirs > Parodie > Parfois, je me demande …

Parfois, je me demande …

Chanter sur des œufs ...

Ils n'ont pas l'air de connaître la chanson.

Par un biais que je ne peux dire ici au risque de mettre des personnes dans l'embarras, j'ai appris insidieusement que des conseillères pédagogiques de musique souhaitaient proposer une petite chanson sans autre ambition que de distraire des enfants de nos écoles primaires. Noble et digne intention que voilà ! Nul ne songerait à les en blâmer si la chanson ne s'aventurait pas sur les remous d'un sujet épineux.

Intituler cette modeste ritournelle « Le ou la » ne risquerait pas de casser trois pattes aux inévitables canards qui sortiront des gorges de nos chérubins choristes, si le texte ne portait pas sur le genre … Joyeux clin d'œil sur le masculin et le féminin et les mots qui hésitent à choisir leur voie. Qu'on les qualifie d'homophones n'arrangera d'ailleurs rien à l'affaire qui tombe fort mal dans le contexte actuel.

C'est là que j'interviens en criant « au feu », d'une place qui n'a aucune raison de se faire entendre. Je communique donc par un truchement discret qu'il y a risque de blesser des parents dont certains peuvent avoir, sur ce sujet, une sensibilité à fleur de peau. La remarque remonte et arrive auprès de l'une des instigatrices qui, elle n'y voit pas malice.

« Mais non, dit la dame, il suffit d'expliquer aux parents qu'il n'y a là que simples jeux de mots et de grammaire ». Je ne doute pas, quant à moi, que dans le contexte délétère du moment, certains ne se borneront pas à n'y voir que confusion du genre mais réagiront devant cet épouvantail rhétorique. Les maux sont toujours plus forts que les bonnes intentions et le chant risque de rester en travers de la gorge de bien des personnes susceptibles.

Mais là, il faudrait que les bonnes conseillères qui ne sont jamais les payeurs, se retrouvent réellement sur le terrain à mesurer l'air du temps. Ce n'est naturellement pas le cas et elles ignorent tout de l'état d'exaspération d'une partie des familles. Même si la crise est infondée, même si ce n'est qu'un phantasme amplifié par des rumeurs absurdes, il n'est pas temps de souffler sur la braise et de rallumer les bûchers de l'inquisition.

Garder raison et éviter de tendre l'autre joue devrait être, en la matière, une sagesse aussi laïque aujourd'hui qu'elle fut autre jadis. Ce serait hélas une reculade qui ne peut être tolérée quand on s'imagine au-dessus des bassesses d'un monde réel qui n'a pas le bonheur de vivre dans la bulle de l' Education Nationale. C'est pourtant le conseil que je réitère par ce présent texte qui n'est pas destiné à blesser mais simplement à réveiller quelques consciences endormies.

Jouer sur le fil du rasoir, ferait très mauvais genre, même en chanson et sans intention aucune de venir se mêler au débat du moment. C'est pourtant comme une offense bien inutile que ce texte anodin risque d'être perçu et compris. Il me semble souhaitable de le laisser dans les partitions desquelles il n'aurait jamais dû sortir. J'ai peut-être l'esprit tordu et je vous laisse juge de la chose. Après tout, tout ceci n'a peut-être aucune importance et comme en France, tout finit par des chansons, c'est à vous de siffler la fin de la partie ou bien de bisser la mélodie.

Précautionneusement leur.

 

Le ou la

 

Si je dis le coq toi tu dis la coque

Quand je dis le ru tu me dis la rue

Si je dis le mousse toi tu dis la mousse

Quand je dis le fil, tu me dis la file

 

Masculin, féminin, quand doit-on dire le quand doit-on dire la

Je n'y comprends plus rien, si je te dis le, tu me réponds la

 

J'entends un murmure, je mange une mûre mûre

Tu marches près d'un chêne, tu trouves une chaîne

Au fond d'une serre, se promène un cerf

Et le vent le porte à l'avant de la porte

 

Si je dis le poêle, toi tu dis la poêle,

Quand je dis le sel, tu me dis la selle

Si je dis le tour, toi tu dis la tour

Quand je dis le maire, tu me dis la mer

 

Le poste de radio viendra par la poste

Le père de Laurent perd la paire de gants

Pour écrire une aile, il ne faut qu'un L

Regarde la sole couchée sur le sol

 

Vincent Van Sull 


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23 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 6 février 2014 10:12

    Quand je dis « le con »...tu me dis « la conne »...etc !

    Tristounet tout ça.. ?

    • C'est Nabum C’est Nabum 6 février 2014 11:50

      Claude Michel


      Je crains que vous ayez parfaitement résumé le propos

    • gaijin gaijin 6 février 2014 13:02

      dans la même rubrique :
      on dit donner le la
      apparent paradoxe d’un autre temps celui ou les gents s’accordaient sur la necessité de l’harmonie .....
      rien a voir avec la cacophonie ambiante ........


      • C'est Nabum C’est Nabum 6 février 2014 13:13

        gaijin


        Pour l’harmonie, il faudra héla repasser.
        Il semble que le texte en question soit désormais sur le bureau d’une député locale.

        Les petits rus font les grandes colères !

      • gaijin gaijin 6 février 2014 17:10

        les petits rus font les grandes colères
        il ne doit plus rester grand monde qui sache ce qu’est un ru
        mais dans la rue oui la colère augmente et le peuple rue dans les brancards .....


      • L'enfoiré L’enfoiré 6 février 2014 14:06

        Une chanson d’un autre temps et toujours d’actualité, peut-être .... smiley


        • C'est Nabum C’est Nabum 6 février 2014 16:43

          L’enfoiré


          Je me suis souvent demandé !

        • gaijin gaijin 6 février 2014 17:05

          « mais un jour il faudra payer ...... »
          et ce jour est arrivé


        • auguste auguste 6 février 2014 16:06

          @ C’est Nabum

          Je vous offre une chansonnette qui concerne un sujet épineux.

          Suivez le lien :
          http://www.numerama.com/magazine/28305-jeremie-zimmermann-chante-rien-a-cacher-avec-la-parisienne-liberee.html

          C’est un duo explosif !

          Activistement vôtre.


          • C'est Nabum C’est Nabum 6 février 2014 16:43

            Auguste 


            Évitons l’explosion que diable

          • 65beve 65beve 6 février 2014 17:00

            Chanson très drôle.

            Mais dans la paranoïa ambiante, elle risque de provoquer certains couacs.

            • C'est Nabum C’est Nabum 6 février 2014 18:08

              65beve


              C’est mon inquiétude ! 
              Il faut savoir se faire discret

            • Vipère Vipère 6 février 2014 17:30

              Bonjour à tous

              « Leur première oeuvre commune s’appelle »Rien à cacher", et dénonce bien sûr les travers d’une société qui laisse faire toute surveillance au prétexte que seuls ceux qui ont quelque chose à se reprocher ont un intérêt à vouloir préserver leur vie privée (voir à ce sujet le livre de Jean-Marc Manach : "La Vie privée : Un problème de vieux cons ?
              Au fond, c’est bien que tout finisse en chanson, que les pires drames soient balayés par la gaîté et la vie. 

              -------------------------------------------------------------------------------------
              Le fait de n’avoir rien à cacher sur sa vie privée, ne signifie pas que tout un chacun, est envie que tout un chacun vienne fourrer son nez dans sa vie, privée.

              Sinon, il n’y a plus qu’a apparaître sous sa vraie identité au lieu du pseudo sur des blogs ! smiley


              • C'est Nabum C’est Nabum 6 février 2014 18:09

                Vipère 


                J’avoue ne rien comprendre à votre commentaire

              • Prudence Gayant Prudence Gayant 6 février 2014 19:52

                L’auteur,

                Vous avez l’esprit tordu.
                 
                 

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