Scandale fiscal autour des joueurs de foot
Sans soulever la moindre vague, ni l’esquisse d’un débat, le gouvernement français a consenti par une loi de décembre 2004 un avantage fiscal conséquent aux joueurs professionnels : 30% d’exonération de taxes et charges sociales. Le seul hic, c’est qu’au bout du compte, c’est le contribuable qui va payer.
Avec un salaire moyen annuel de 480 000 € brut, un joueur de football de Ligue 1 n’appartient pas a priori à la catégorie des défavorisés. Ce n’est pas ce que semble penser Frédéric Thiriez, le président de la Ligue professionnelle de football (LFP) qui, à l’issue d’un lobbying acharné, largement entendu et relayé par JF Lamour, ministre des sports, a réussi à faire défiscaliser 30% du salaire des joueurs au titre d’un droit à l’image. Il faut dire que la LFP avait fait de l’adoption de cette mesure son principal cheval de bataille, persuadée de trouver là une solution pour limiter l’expatriation des meilleurs joueurs nationaux.
Désormais assimilés à des artistes, ces chers joueurs échappent aux cotisations sociales. Un bonheur n’arrivant jamais seul, ce sont désormais tous les sportifs professionnels qui espèrent bénéficier de la mesure.
C’était oublier que, comme pour toute gratuité, il y a toujours au bout du compte un payeur. Courant 2005, l’ACOSS, la banque de la Sécurité sociale, a très officiellement demandé au ministère des sports de compenser le manque à gagner ainsi généré. Un retour à l’envoyeur, en quelque sorte. Il appartiendra au ministère des finances de décider si la somme sera prélevée sur le budget du ministère du sport ou... sur le budget général.
En tout état de cause, c’est le contribuable qui paiera. Vive le foot !
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