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Tragédie à l’italienne

Au terme d’un match heurté et mouvementé, l’Italie a battu la France aux tirs au but en finale de la Coupe du monde. Etrange consécration pour le football transalpin, et triste fin pour la génération Zidane.

Au palmarès des grands rendez-vous sportifs, l’histoire ne retient que les vainqueurs. A ce petit jeu assez cruel, les Italiens ont tout gagné en ce 9 juillet 2006 à Berlin. En remportant sa quatrième Coupe du monde, la Squadra Azzura a redonné des couleurs à tout un peuple passionné de ballon rond. Vingt-quatre ans après son dernier trophée, conquis en terre espagnole, elle s’est donc imposée en Allemagne. Mais elle a surtout vaincu la malédiction des finales perdues au Mondial 1994 (défaite aux tirs au but face au Brésil) et à l’Euro 2000 (défaite en prolongations contre la France). L’Italie a ainsi retrouvé quelque fierté, et prouvé qu’elle restait une grande nation du football, en dépit des tempêtes qui la traversent.

Car au lendemain de ce triomphe, un autre événement risque fort d’assombrir le tableau. Le verdict des matchs truqués du Calcio est effectivement attendu, avec à la clé une probable relégation en série B ou C pour quatre clubs phares (Juventus Turin, Milan AC, Lazio Rome et Fiorentina) de la botte. Un scandale sans précédent, dont l’ampleur a enfin permis de prendre le problème de la corruption sportive à bras le corps et de prendre des sanctions exemplaires. Si l’on ajoute à cela l’affaire Pessotto -cette mystérieuse tentative de suicide d’un ancien joueur de la Juve-, l’on imagine mal qu’une consécration internationale suffise à assainir durablement le foot transalpin. Juste un grand bol d’air frais, façon commedia dell’arte...

Mauvais génie

Côté français, en revanche, l’heure semble plutôt à la tragédie. Sur un coup de tête, le destin s’est chargé de remettre à sa place le bonheur retrouvé d’un pays pour son équipe de cœur. Le plus dur était fait, croyait-on, et battre encore une fois les Italiens ne serait que pure formalité. Après l’Espagne, le Brésil et le Portugal, rien ne pourrait plus atteindre les joueurs tricolores. Excès de confiance, ou simple manque de réussite ?

Lors de cette finale, tout avait pourtant bien commencé, avec ce pénalty heureux transformé par Zidane. Mais très vite, les Italiens revinrent au score, et la suite de la rencontre ressembla à un long chemin de croix pour l’équipe de France. La blessure de Vieira, la petite forme d’Henry et bien sûr, l’expulsion de Zidane. Trois éléments dramatiques, dont Totti et les siens ne profitèrent pas immédiatement. Ceux-ci attendirent sagement la séance des tirs au but pour emporter la mise. Au bout du suspense, même si, au fil des minutes, la confrontation tournait déjà à l’avantage de la Squadra, ne serait-ce que sur le plan psychologique.

A bien des égards, les supporters des Bleus de Domenech peuvent néanmoins se satisfaire d’une place sur la deuxième marche du podium. Après les déconvenues des campagnes 2002 et 2004, voire des premiers matchs du Mondial, l’équipe de France ne paraissait pas en mesure de se hisser jusqu’au sommet de la compétition. Elle s’est révélée, à elle-même comme à ses adversaires, à partir des huitièmes de finale. Pour cela, elle a pu compter sur le grand retour en forme des anciens (Barthez, Thuram, Makélélé et Zidane). Le roi Zizou a d’ailleurs survolé de toute sa classe cette seconde partie de l’épreuve. Jusqu’à ce terrible coup de sang face aux Italiens, qui a quasiment annulé tous les efforts consentis jusque-là. Pour son dernier match en sélection nationale, un nouveau miracle de l’idole était espéré. Tel un mauvais génie, il a gâché la fête. Comme une ultime frustration. On aurait tellement voulu qu’il sorte par la grande porte, la tête haute. A dire vrai, on aurait même accepté que l’Italie gagne à la régulière, s’il avait été épargné. Mais pas comme ça...

Ainsi tombe le rideau sur la Coupe du monde 2006. Aux uns et aux autres, Zizou en tête, disons-le sans rancune : merci quand même !


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