Le vol à la tire ...
Quelques pensées routières.
Une belle collection d'arnaques.
J'ai pris l'habitude d'écrire un billet sur la route. Belle manière de tuer le temps lors de cette affreuse corvée, pour moi, que constitue un déplacement automobile. Je n'ai jamais aimé cela et plus j'avance en âge moins je supporte ces heures, bloqué stupidement sur un siège. C'est le prix à payer quand on veut prendre quelques congés, bien que j'aie toujours pensé que la distance n'était pas une nécessité pour s'offrir du dépaysement.
Chaque fois, ce temps vide de sens me laisse tout loisir à des remarques sur la route et ce que je peux y observer. À chaque fois, les occasions sont nombreuses de s'indigner sur des pratiques qui semblent passer inaperçues. Suis-je donc un perpétuel râleur ? Mes concitoyens sont-ils à ce point résignés qu'ils acceptent ce qui ne peut être combattu ?
Tout commence par la nécessité économique de prendre sa voiture. Arrivera-t-on un jour à m'expliquer pourquoi le train est si cher ? Dès que vous êtes deux, le calcul ne se pose même pas. Pire encore, on apprend que des gens trouvent des vols aériens bien moins onéreux que le chemin de fer. Cette société est folle et vole à sa perte. Et je n'évoque pas ici l'incroyable capharnaüm que constituent les tarifs de cette société nationale si peu soucieuse d'équité et de transparence.
Puis, nous sommes dans l'obligation pratique de prendre l'autoroute pour échapper (ne le répétez pas) à la lenteur de la vallée de la Loire. Ce jour-là, des travaux à n'en plus finir. Des passages à une voie. Croyez-vous que le tarif tienne compte de cette réduction du service proposé. Que nenni ! La toute puissance de cette arnaque organisée par l'état au détriment des citoyens me laisse pantois. Pire encore, des gens bloqués des heures se voient rackettés à leur sortie sans aucun scrupule et en dépit de toutes les lois du commerce.
Je regarde encore le prix de l'essence sur cet espace dédié à la malhonnêteté. C'est proprement injustifiable, un sur-coût qui ne fait que s'ajouter à l'augmentation spectaculaire du véhicule en cet endroit. Tout concourt à faire de vous un cochon de payant. Cochon d'ailleurs qu'on nourrit fort mal et qui semble y trouver son plaisir puisque les lieux de nourrissage ou de gavage ne désemplissent pas malgré qualité et prix rédhibitoires !
Nous laissons bien vite ce monde de voleurs patentés. Nous empruntons une nationale et cette fois, on nous refuse toute dimension organique. C'en est fini des aires de repos et de la simple et si prosaïque nécessité de faire ses besoins. Le pauvre doit avoir de la contenance, c'est une règle qui ne suppose aucune exception, il doit prendre sa vessie pour une citerne ou accepter la coupe réglée des sociétés autoroutières.
Il doit aussi se méfier plus qu'ailleurs encore de la roublardise de la fiscalité routière. Il est épié, surveillé mais le plus souvent leurré. Le contrôle a toujours lieu en un endroit douteux, une zone piégée où le risque de confusion est bien plus grand que le danger n'est réel. C'est du brigandage d'état, organisé pour le seul profit du trésor public. J'attends avec impatience les véhicules banalisés. Je redoute des pratiques douteuses pour piéger encore plus. Un contrôle citoyen s'imposerait mais comment l'obtenir ?
Pire encore, nous cherchons un petit coin sympathique pour prendre notre pique-nique. Nous devinons que nous sommes considérés comme des citoyens de seconde zone, ces mauvais français qui n'acceptent pas de débourser à longueur de temps. Nous nous refusons stupidement à laisser notre argent dans les estaminets douteux, les friteries incertaines, les pièges à forçats de la route. Nous devrons nous contenter d'un coin improbable aux poubelles qui dégorgent, sans commodité ou bien dans un état tel que ce serait folie de s'y aventurer.
Puis surgit un vaste chantier au-delà de Bordeaux. La bonne vieille nationale 10 deviendra autoroute, une vaste barrière de péage signale les coupables intentions et servira de coupe gorge à touristes. Non seulement la chose annonce de splendides bouchons mais plus encore, elle signifie un nouveau détournement de fonds. Nulle alternative se présentera à ce passage payant, c'est une nouvelle ponction, une forfaiture routière de plus au profit d'intérêts privés. La captation de nos autoroutes ne leur a pas suffit, leur appétit est insatiable.
Nous parvenons enfin au bout de ce périple, heureux d'avoir échappé à tous ces pièges à fric qu'on dresse en travers de notre route. L'automobiliste est une vache à lait, il est traité pareillement sans égard ni considération. Il doit payer et se taire, se laisser gruger et en redemander. Je n'évoque pas ici le scandale absolu à mes yeux de ces amendes à tarif unique, au montant risible pour certains et exorbitant pour d'autres. La justice n'est pas la règle. Rouler, c'est se faire rouler. Circulez, vous n'avez certainement pas votre mot à dire !
Arnaquement leur.
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