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La parole des pauvres est-elle entendue ?

41 % des 815 Agoravoxiens qui ont participé au vote pour sélectionner le 2e sujet d’enquête participative ont opté pour la place des pauvres dans la société. C’est le choix qui emporte de loin le plus de suffrages. C’est donc ce thème que nous allons investiguer.

Personnellement, je me réjouis de ce choix. Nous allons nous efforcer de voir si notre société connaît les plus faibles de ses éléments et si elle sait accueillir leur propre vision des réalités.

Une nouveauté : je passe la main, pour le pilotage de cette enquête, à Eric Lombard, ingénieur physico-chimiste et consultant en gestion. Je resterai cependant présent tout au long du travail pour garantir, à ses côtés, son traitement selon l’éthique et les techniques journalistiques.

Eric se passionne depuis près de dix ans pour la démocratie participative et le débat méthodique. Voir son portrait sur sa fiche.

Début mai, nous reviendrons vers vous après avoir "dégrossi" le sujet et synthétisé les enjeux. Nous vous poserons une série de questions pour mieux voir comment cette place des pauvres est déterminée dans notre société.

Nous nous attacherons surtout à analyser comment leur parole est ou non prise en compte dans les instances associatives, officielles, statistiques, délibératives et décisionnelles.

A très bientôt.


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5 réactions à cet article    


  • Marc Bruxman 16 avril 2008 01:43

    Non mais on va comme d’hab ici se la jouer bobo. A la "je suis pauvre" mais j’habites dans Paris un 60m2. Chut faut pas le dire c’est un HLM j’ai eu trop de chance ! ! ! Quand même ca tombe bien parce que c’est cher le loyer à Paris. J’aurais du prendre un 30m2 sinon ! (Sans s’appercevoir qu’en accaparant un HLM la ou il avait les moyens de loger dans le privé cette personne occupe un logement qui aurait pu servir à quelqu’un qui en avait VRAIMENT besoin. Et qui est SDF à l’heure actuelle).

    La plupart de ceux qui parlent de la pauvreté sur ce site n’ont même aucune idée de ce que c’est. Et on peut difficilement leur jeter la pierre. On habite dans un pays riche ou de nombreux fléaux sociaux ont été éradiqués. Et ou il y a un filet de sécurité. Des pauvres il y en a bien sur. Suffit de voir certains camps de roumains dans le neuf trois pour s’en convaincre ou les SDF sur le trottoir. Mais leurs vrais problèmes ont été éclipsés par la mode "bourgeois bohéme" ou le bourgeois est la condition matérielle réelle et la partie bohéme un moyen de se donner bonne conscience, de ne pas s’accepter comme on est, à savoir un privilégié qui gagne bien sa vie par rapport à 95% de la population mondiale. Et ce qui permet aussi de profiter sans mauvaise conscience des outils de solidarité nationale que l’on détourne ainsi de leur but louable.

    La mode bobo produit une vision malsaine de la pauvreté et néglige systématiquement les vrais problémes.

    A la : "Oulalah j’ai fais une soirée Disney Clodo au canal saint martin... Quand même le macadam ca fait mal au cul et on est révéillé tot le matin ! Tous les jours ca doit être dur quand même. Ah bordel j’ai de la chance d’habiter mon loft à Montreuil que j’ai acheté pas cher ! Avant je ne mesurais pas ! ".

    Ou encore :

    • Ah quand même y’a des gens qui bouffent pas à leur faim c’est dégeulasse !

    Et plus loin dans le discussion de la même personne :

    • Ces salauds d’agriculteurs qui foutent de l’engrais pour produire plus ! Ils pourraient pas faire du bio ?
    • Ah les hard discount c’est vraiment dégeulasse ! Il faut lutter contre la malbouffe !

    Et j’en passe. Mais vous aurez compris la ou je veux en venir...

    Je doute que les vrais pauvres partagent les préoccupations dont on entend parler à longeure d’année sur ce site et plus généralement dans les médias et en politique et ceux y compris venant des partis de gauche censés les défendre.

    D’ou le fait qu’ils sont effectivement inaudibles et invisibles.

    On vit dans une société ou le fait même d’avouer qu’on est aisé est vu comme honteux. Alors certains qui ne sont pas pauvres se voient pauvres. Après tout il est vrai qu’ils ne sont pas riche au sens propre du terme. Mais dans le lot la plupart mangent à leur faim ont un logement, la télé et un niveau de vie dont plus d’un vrai pauvre serait largement envieux.

    Si on interrogeait réelement les vrais pauvres, leurs réponses seraient probablement choquantes pour notre état d’esprit bien pensant. Est ce qu’un vrai pauvre ferait grêve pour ne pas travailler le dimanche ? Ou demanderait il juste effectivement à avoir un travail ? Est ce qu’un vrai pauvre irait se plaindre de la malbouffe et des hard discount la ou il a justement du mal à bouffer tout court ?

    Tout ca c’est l’histoire d’une classe moyenne qui a perdu le goût de se battre pour réussir, s’est accaparée une certaine image de la solidarité nationale préférant s’imaginer pauvre pour avoir une vie plus facile. Et a injustement détournée le filet de sécurité sociale. Filet qui a cessé de bénéficier aux plus pauvres mais bénéficie à plein à ceux qui ont le niveau social pour passer devant tout le monde pour les logements HLM en remplissant bien le dossier, en ayant des potes à l’OPHLM du coin et en se disant qu’après tout "les politiques font pareil". (Ce qui est tristement vrai).

    La voix des pauvres vous ne voulez pas l’entendre ! Parce que la plupart de ceux qui ont été pauvres pour de bon ne veulent qu’une chose : faire beaucoup de fric de façon à ne plus jamais connaitre cela. C’était d’ailleurs une constante à la sortie des écoles d’ingés. Ceux qui venaient d’un millieu très modeste (et il y en avait quelques uns qui avaient pu prendre l’ascenseur social parce qu’ils s’étaient battus pour) n’étaient intéressé que par une chose lorsqu’ils choisissaient leur travail et leurs stages : le salaire. Les autres avaient des tas d’autres critéres qui intervenaient dans leurs choix.

    Et pour faire de l’argent et sortir de leur merde ils seraient prêts à faire plein de choses que nous petits privilégiés ne voudrions ou n’oserions pas faire. Et on ne peut pas vraiment leur en vouloir parce que l’on a pas connu ce qu’ils ont connu.

    Alors ce débat je le crains sera une fois de plus stérile... Mais vous n’avez pas précisés comment y apporter sa pierre. Ca m’amuserait beaucoup d’y apporter un article à contre-courant ;)

     


  • Blé 16 avril 2008 17:19

    La parole des pauvres peut se faire entendre mais qui cela intéresse vraiment ?

    Je suis en contact permanent avec les personnes dites pauvres et je peux vous dire qu’un des premiers obstacles à surmonter, ce sont les personnes qui prennent la parole pour elles. Je veux parler de ces responsables d’associations qui veulent rendre la dignité à ces personnes.

    Pour ma part, je n’ai jamais compris pourquoi une personne pauvre perdait sa dignité. Quel est le critère sur lequel ces âmes dégoulinantes de bons sentiments se basent-elles pour dire que telle personne n’est plus digne parce que pauvre ? Je pensais qu’un criminel pouvait perdre sa dignité d’être humain parce qu’il a tué mais un pauvre ?

    Je pense que dans le même temps que la pauvreté s’étend en France, beaucoup de gens tombent dans la misère, ces gens sont en situation de survie, et révèlent un recul très net de notre civilisation.

    Quand j’ai voulu accompagner (je précise accompagner et non faire à la place) d’ un groupe de femmes pauvres qui voulaient se prendre en main pour maintenir des cours d’alphabétisation, je me suis fait virer de belle manière par les cadres de l’association pour laquelle je travaille. Oui, les pauvres ne peuvent pas avoir d’initiative, que deviendraient les marchands de soupes ?

    Les responsables d’associations ne peuvent pas tout faire, se battre pour sauver leur propre emploi et jouer le rôle de prestataire de service de l’ANPE ou du MEDEF. (Pour 9 salariés, il y a deux cadres, une coordinatrice, une secrétaire et deux voitures). Les bénéficiaires des prestations (les pauvres) pour lesquelles l’association a été financée se contenteront d’un service minimum avec une évaluation truquée pour faire plaisir à tout le monde mais principalement au financeur.

    Mais dans un pays vraiment démocratique et républicain, le sujet de cet article serait-il d’actualité ?

     

     


    • orange orange 1er mai 2008 11:22

      La parole du pauvre est -elle entendu. Elle va probablement l’être si la personne pauvre est reconnu avant tout comme une personne humaine avant d’être étiqueté salement.

      Je viens d’une famille très modeste, non seulement par manque de moyens de revenu, mais par une vie socialement rejeté par ce que mes parents étaient malade de l’alcool. Et de se fait l’exlusion sociale, m’a ne m’a pas permi de m’exprimer. C’est à 56 ans que je prend donc la parole.


      • gruni gruni 10 avril 2009 19:27

        En France une partie de la population se trouve en situation de réelle pauvreté voir de misère.

        Heureusement dans notre pays,avec du courage et beaucoup de volonté,avec aussi l’aide des associations,il est possible de s’en sortir.
        Encore faut-il le vouloir,car quand la détresse morale touche un individu,il peut très vite sombrer,et se retrouver dans la rue.

        Que dire de l’extrême dénuement de certains pays d’Afrique ou d’Asie.
        Dans leur cas vraiment dramatique,l’espoir de jours meilleurs est bien mince.

        D’un autre côté des gens vivent dans l’opulence,ne manquent de rien,gaspillent et trouvent encore le moyen de se plaindre.


        • Paris_populaire 12 mai 2009 17:02

          " Par Marc Bruxman (xxx.xxx.xxx.80) 16 avril 2008 01:43

          Non mais on va comme d’hab ici se la jouer bobo. A la « je suis pauvre » mais j’habites dans Paris un 60m2. Chut faut pas le dire c’est un HLM j’ai eu trop de chance ! ! ! Quand même ca tombe bien parce que c’est cher le loyer à Paris. J’aurais du prendre un 30m2 sinon ! (Sans s’appercevoir qu’en accaparant un HLM la ou il avait les moyens de loger dans le privé cette personne occupe un logement qui aurait pu servir à quelqu’un qui en avait VRAIMENT besoin. Et qui est SDF à l’heure actuelle).

          La plupart de ceux qui parlent de la pauvreté sur ce site n’ont même aucune idée de ce que c’est. Et on peut difficilement leur jeter la pierre. On habite dans un pays riche ou de nombreux fléaux sociaux ont été éradiqués. Et ou il y a un filet de sécurité. Des pauvres il y en a bien sur. Suffit de voir certains camps de roumains dans le neuf trois pour s’en convaincre ou les SDF sur le trottoir. Mais leurs vrais problèmes ont été éclipsés par la mode « bourgeois bohéme » ou le bourgeois est la condition matérielle réelle et la partie bohéme un moyen de se donner bonne conscience, de ne pas s’accepter comme on est, à savoir un privilégié qui gagne bien sa vie par rapport à 95% de la population mondiale. Et ce qui permet aussi de profiter sans mauvaise conscience des outils de solidarité nationale que l’on détourne ainsi de leur but louable.

          La mode bobo produit une vision malsaine de la pauvreté et néglige systématiquement les vrais problémes.

          A la : "Oulalah j’ai fais une soirée Disney Clodo au canal saint martin... Quand même le macadam ca fait mal au cul et on est révéillé tot le matin ! Tous les jours ca doit être dur quand même. Ah bordel j’ai de la chance d’habiter mon loft à Montreuil que j’ai acheté pas cher ! Avant je ne mesurais pas ! ".

          Ou encore :

          • Ah quand même y’a des gens qui bouffent pas à leur faim c’est dégeulasse !

          Et plus loin dans le discussion de la même personne :

          • Ces salauds d’agriculteurs qui foutent de l’engrais pour produire plus ! Ils pourraient pas faire du bio ?
          • Ah les hard discount c’est vraiment dégeulasse ! Il faut lutter contre la malbouffe !

          Et j’en passe. Mais vous aurez compris la ou je veux en venir...

          Je doute que les vrais pauvres partagent les préoccupations dont on entend parler à longeure d’année sur ce site et plus généralement dans les médias et en politique et ceux y compris venant des partis de gauche censés les défendre.

          D’ou le fait qu’ils sont effectivement inaudibles et invisibles.

          On vit dans une société ou le fait même d’avouer qu’on est aisé est vu comme honteux. Alors certains qui ne sont pas pauvres se voient pauvres. Après tout il est vrai qu’ils ne sont pas riche au sens propre du terme. Mais dans le lot la plupart mangent à leur faim ont un logement, la télé et un niveau de vie dont plus d’un vrai pauvre serait largement envieux.

          Si on interrogeait réelement les vrais pauvres, leurs réponses seraient probablement choquantes pour notre état d’esprit bien pensant. Est ce qu’un vrai pauvre ferait grêve pour ne pas travailler le dimanche ? Ou demanderait il juste effectivement à avoir un travail ? Est ce qu’un vrai pauvre irait se plaindre de la malbouffe et des hard discount la ou il a justement du mal à bouffer tout court ?

          Tout ca c’est l’histoire d’une classe moyenne qui a perdu le goût de se battre pour réussir, s’est accaparée une certaine image de la solidarité nationale préférant s’imaginer pauvre pour avoir une vie plus facile. Et a injustement détournée le filet de sécurité sociale. Filet qui a cessé de bénéficier aux plus pauvres mais bénéficie à plein à ceux qui ont le niveau social pour passer devant tout le monde pour les logements HLM en remplissant bien le dossier, en ayant des potes à l’OPHLM du coin et en se disant qu’après tout "les politiques font pareil". (Ce qui est tristement vrai).

          La voix des pauvres vous ne voulez pas l’entendre ! Parce que la plupart de ceux qui ont été pauvres pour de bon ne veulent qu’une chose : faire beaucoup de fric de façon à ne plus jamais connaitre cela. C’était d’ailleurs une constante à la sortie des écoles d’ingés. Ceux qui venaient d’un millieu très modeste (et il y en avait quelques uns qui avaient pu prendre l’ascenseur social parce qu’ils s’étaient battus pour) n’étaient intéressé que par une chose lorsqu’ils choisissaient leur travail et leurs stages : le salaire. Les autres avaient des tas d’autres critéres qui intervenaient dans leurs choix.

          Et pour faire de l’argent et sortir de leur merde ils seraient prêts à faire plein de choses que nous petits privilégiés ne voudrions ou n’oserions pas faire. Et on ne peut pas vraiment leur en vouloir parce que l’on a pas connu ce qu’ils ont connu.

          Alors ce débat je le crains sera une fois de plus stérile... Mais vous n’avez pas précisés comment y apporter sa pierre. Ca m’amuserait beaucoup d’y apporter un article à contre-courant ;) « 

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          Permettez moi de vous dire que vous ne connaissez pas le Paris Populaire , vous restez dans votre quartier et constatez les prix de l’immobilier dans Paris intra-muros (qui comptabilise pas du tout les locations HLM => fossement du réel prix de l’immobilier car y’a quand même certains coins de la capitale ou le % de HLM est élevé) mais vous ne voyez pas la réalité de certains quartiers. Tout d’abord même si y’a des bons HLM c’est à dire pas trop pauvres et relativement confortable pour des logements sociaux il y’a surtout des HLM assez pauvres voir pauvre et tout autant inconfortable que les HLM de banlieue. Je vous conseille de vous rendre dans le 13e notamment vers la Brillat puis Olympiades pour constater qu’il s’agit d’une population populaire avec des tours de 30 étages ou de très vieux immeubles en brique rouge avec une parabole par fenetre, pas d’un meilleur style que ceux de »banlieue populaire" ou alors dans une bonne partie de tout le nord , nord-est de Paris où la population est ouvrière ou très peu qualifié. Venez plus particulièrement à la Goutte - D’or constatez l’état de certains immeubles (même si ça se rénove petit à petit il y’a encore trop de logements insalubres.) Recherchez le nombre de logements insalubres dans Paris intra-muros vous serez surpris de leur nombre , le drame du Boulevard Vincent Auriol dans le 13e vous vous en rappellez , cette famille d’immigrés récentes sans aucun moyen et en surpopulation dans l’appartement , c’est clair que c’est des bobos..

          On caricature souvent le 75 comme étant un département dont les revenus sont vraiment important, certes il y’a une partie de cadres bien plus importante qu’ailleurs mais il y’a aussi des pauvres , alors vu que les quartiers aisés sont plus nombreux que les quartiers modestes on généralise , un peu comme certains le font pour le 92 aussi.

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