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Tom Roud

Tom Roud est un post-doc à New York, membre du c@fé des sciences.
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  • Premier article le 18/04/2007
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Derniers commentaires



  • Tom Roud 13 août 2009 16:27

    Je ne sais pas si c’est vraiment utile, mais non.
    On ne peut pas croire n’importe quoi.
    Par exemple, personne ne croit plus que la Terre est plate, a contrario de ce que les hommes pensaient depuis des millénaires.
    Il y a une raison pour cela : la science et la religion sont deux choses différentes. On ne peut pas dire « chacun a sa version de l’origine de la vie » comme si toutes les explications se valaient. Une explication exclut l’autre nécessairement. Et la seule démarche valable pour chercher la vérité est à mon sens la méthode scientifique. La Genèse prise littéralement est incompatible avec la science.



  • Tom Roud 31 juillet 2009 15:03

    Pour détourner la formule d’Hugo, si vous n’aimez pas l’éducation, essayez l’ignorance. Tout l’héritage humaniste que vous défendez n’est-il pas aussi issu des Lumières, qui a vu le jour simultanément de la science moderne ? Le point commun entre l’esprit des Lumières et l’essor de la science, c’est l’émancipation de l’homme. Emancipation face aux tyrans, mais aussi face à l’implacable loi naturelle qu’on s’est donné les moyens de comprendre.

    Et oui, la science n’a pas de contenu moral. C’est aux hommes d’inventer le leur. Les pays les moins éduqués, les moins en contact avec notre âge scientifique ne me semblent pas être des paradis rousseauistes où tout le monde vit en harmomie. Ce n’est pas la science qui pervertit l’homme : c’est l’homme qui fait un mauvais usage de la science. La science est un outil, l’épée, le pistolet ou la science ne sont pas bons ou mauvais en soi, c’est leur usage qui importe.

    Je pense quant à moi qu’il est incroyablement naif de croire que la différence entre les esclavagistes et les méchants d’aujourd’hui soient dans leur morale pervertie par la science ; je crois au contraire que les méchants de toute époque utilisent les ressources et connaissances maximales disponibles pour arriver à leur fin. Si les esclavagistes vivaient aujourd’hui, ils utiliseraient colliers électroniques, puces diverses, flicages taylordien, et des moyens propres pour se débarrasser des importuns. Au fait, pour revenir au sujet initial, la famille de Darwin était en pointe sur la lutte contre l’esclavage, tandis que les gentils non scientistes se contentaient très bien de l’ordre divin du blanc supérieur au noir :
    http://darwin2009.blog.lemonde.fr/2009/02/08/petits-faits-sur-darwin-i/

    Sinon, dire que les esclavagistes défendaient un principe de vie, c’est quand même un sacré troll....



  • Tom Roud 31 juillet 2009 10:24

    « C’est un dogme comme un autre. D’apres moi, le scientifique de l’avenir ne fera plus la dichotomie matériel-spirituel. »

    Ce n’est pas un dogme, c’est la base de la méthode scientifique. Hors de cela, point de science, point à la ligne. Entre parenthèses, ce n’est pas un dogme, qui « réduit » par définition ; c’est plutôt une règle qui permet de ne pas se perdre, une règle qui permet de progresser, une règle qui grandit. La contrainte, parfois, c’est ce qu’il y a de meilleur pour progresser. Et c’est ça qui a fait le succès de la science , car les interprétations spiritualistes, d’une certaine façon, sont trop faciles et n’ont aucun pouvoir explicatif. Il suffit de regarder le dessein intelligent : que peut-on dire de l’évolution si on décide que c’est Dieu qui la guide ? Rien, absolument rien, on en est réduit à une science « panglossienne », où tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles décidé par Dieu, et donc où il n’y a rien d’autre à faire au mieux que de décrire la création (comme le fait le nouveau programme de primaire), les voies du seigneur étant de toutes façons impénétrables. Personne ne peut réfuter Dieu : donc Dieu n’explique rien.

    Alors que la théorie de l’évolution darwinienne, au contraire, offre un cadre très restrictif : tout ce qui existe doit avoir évolué selon ce processus. C’est ce cadre restrictif qui grandit. Comme le disent certains sur ce fil, on doit expliquer beaucoup avec cette loi, elle doit guider l’évolution (donc peut-être qu’on peut mieux la comprendre, voir la prédire ?), elle paraît tellement simple qu’il devrait être facile d’avoir des contre-exemples, etc... Seul un cadre bien défini, une théorie bien délimitée, matérialiste, peut être potentiellement réfutée par l’expérience, et du coup explique quelque chose. Et, la réalité, c’est qu’on attend toujours une remise en cause de cette loi de l’évolution par des données.

    « Dieu ne joue pas aux dés »
    Typiquement, le genre de citation qui n’a rien à voir, totalement sortie de son contexte. C’était une critique du caractère probabiliste de la mécanique quantique, pas une affirmation profonde sur la nature de Dieu. Le Dieu dont parle Einstein, je ne suis pas sûr qu’il ait un contenu spirituel plus fort que d’être un hamiltonien universel, i.e. une équation (« l’équation de Dieu » comme dirait Hawking ; dans un autre contexte, certains ont par exemple parlé de « particule de Dieu » pour désigner le boson de Higgs, ça fait partie des écarts de langage que les physiciens théoriciens aiment bien).



  • Tom Roud 31 juillet 2009 03:40

    L’un des problèmes du créationnisme, c’est qu’il prête des vertus ou des ambitions morales à la théorie de l’évolution. La théorie de l’évolution est vue comme une attaque frontale d’un mode de vie, d’une morale basée sur Dieu.
    Ce que vous faites dans ce commentaire est du même ordre. Vous prêtez à la théorie de l’évolution un contenu « moral » qu’elle n’a pas. La science est « a-morale ». Et préférez-vous vraiment l’a-moralité scientifique, qui laisse d’une certaine façon l’homme face à lui-même, quitte à ce qu’il se perde, aux excès des principes moraux dictés par Dieu ? Comme si personne n’avait jamais tué au nom de Dieu.



  • Tom Roud 30 juillet 2009 21:39

    Il y a beaucoup trop de commentaires pour que je réagisse à tout, mais je vais réagir à certaines affirmations ici.

    D’abord, disons-le clairement, on parle de science. La science a ses méthodes, ses rythmes. Surtout, la science procède par hypothèse, validation, confirmation.

    Lorsqu’une hypothèse s’avère incompatible avec les données, elle finit par être abandonnée. Si des scientifiques changent d’avis devant des preuves expérimentales, le processus normal et sain de la science est donc que les scientifiques changent d’avis. Affirmer qu’il n’est pas sérieux que les scientifiques changent d’avis est justement une vision dogmatique, dans laquelle il y aurait une science déconnectée des faits.
    En ce qui concerne la théorie de l’évolution de Darwin, on s’agite beaucoup sur ce fil, mais il faut être clair : aucune, je dis bien aucune donnée expérimentale n’est en contradiction avec cette théorie, toutes les données vont dans son sens.
    Ce n’est pas le cas du créationnisme (au hasard), puisqu’il y a de nombreuses preuves expérimentales que les espèces ne sont pas immuables et évoluent (regardez ce qui se passe avec la grippe A en ce moment).

    Certains parlent de « démonstration ». C’est vrai que Darwin n’a pas « démontré » sa théorie : il a suggéré un riche faisceau de faits qui allaient dans son sens. Et comme ailleurs en science, on ne peut jamais complètement démontrer une théorie puisqu’un seul contre-exemple la met par terre, et il faudrait donc pour démontrer une théorie scientifique, examiner tous les exemples possibles et imaginables ! C’est la fameuse histoire du « tous les cygnes sont blancs ».
    Par ailleurs, la biologie ne s’est pas arrêtée à Darwin. Déjà, au même moment, Mendel découvrait les lois de l’hérédité (qui sont nécessaire pour transmettre les traits aux descendants) que Darwin ne connaissait pas. L’avancée de la connaissance de la génétique a permis de faire des pas de géants, confirmant par exemple par comparaison de l’ADN que toutes les espèces étaient bien apparentées, confirmant que plus des espèces sont éloignées, plus leur ADN est différent , etc... Le procédé de mutation/sélection, par opposition à une théorie plus transformiste à la Lamarck, a été démontrée notamment dans le cas des résistances bactériennes par la fameuse expérience de Luria-Delbruck :
    http://tomroud.com/2007/01/13/classique-lexperience-de-luria-delbruck/
    Aujourd’hui, on fait même des expériences d’évolution artificielle en laboratoire, sur des bactéries.

    On parle de Néandertal et de l’évolution humaine : récemment, on a séquencé le génome de Néandertal, et on a pu démontrer qu’il était bien un cousin. Certains parlent de la variété humaine : à l’aide des outils mathématiques de la génétique des populations, et de l’observation de l’ADN, un modèle d’évolution des différentes ethnies est sorti, qui est prédictif et confirme les données expérimentales (comme le fait que l’humanité est originaire d’Afrique) :
    http://darwin2009.blog.lemonde.fr/2009/06/25/pourquoi-nous-venons-tous-dafrique-et-pourquoi-cest-important/

    Il est clair que la plupart des « anti » évolution ici n’ont aucune idée de ces avancées scientifiques depuis Darwin, dont certaines sont vieilles de décennies.

    Quant aux arguments sur le mode « certains trucs ne sont pas explicables par la science », ils relèvent d’une rhétorique obscurantiste habituelle chez les créationnistes, ce qu’on appelle le « Dieu de l’inconnu », qui consiste à cherche systématiquement des explications hors nature au monde lorsqu’on n’a pas de réponse (ce qui peut arriver, la science ne sait pas forcément encore tout, heureusement pour les scientifiques ! ). Il y a effectivement un dogme en science : on ne cherche que des explications naturelles, c’est la définition même du matérialisme scientifique. Hors de ce cadre, on ne fait pas de la science, on fait de la méta-je ne sais quoi. Libre à chacun de faire ce qu’il veut, mais il me semble assez clair que si l’on s’en était remis à Dieu pour expliquer la foudre, le Soleil et les maladies, on n’aurait jamais avancé.


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