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Jean-Paul Oury

Jean-Paul Oury

Docteur en histoire des sciences et technologies, auteur de l’ouvrage La querelle des OGM (PUF, avril 2006)
Pour plus d’information : http://www.puf.com/wiki/Auteur:Jean-Paul_Oury

Tableau de bord

  • Premier article le 11/07/2007
  • Modérateur depuis le 06/08/2008
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Derniers commentaires



  • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 22 mars 2008 11:33

    Pour ce qui concerne le principe d’équivalence en substance, j’y consacre 20 pages dans mon ouvrage et encore plus dans ma thèse que vous pouvez télécharger sur mon blog

    Madame Robin fait un énorme contresens sur ce principe. Elle a bien vu que c’était une décision politique, mais elle laisse croire que c’est un principe qui vaudrait comme une affirmation a priori de l’absence de risque des OGM. Or en fait c’est un principe qui signifie la prise en compte de l’existence de risques potentiels et indique la nécessité d’étudier ces risques. Ce principe est en constante évolution. C’est ainsi par exemple qu’à la suite de pressions, les tests sur les risques d’allergénicités ont été renforcés entre 1996 et 2001.

    Bref, reconnaître que les OGM sont équivalents en substance ce n’est pas admettre que l’on peut se passer de tests avant de les commercialiser, c’est, au contraire, signaler la nécessité de faire des tests. 

    Dans le débat sur les OGM on confond en permanence "risque potentiels" et "danger". C’est également une autre démonstration de mon ouvrage. 

     

     



  • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 22 mars 2008 11:02

     Cher Monsieur,

    Depuis le début j’accuse Madame Robin d’avoir fermé le débat d’entrée de jeu. Et sur cette position rien n’a changé. En tant qu’historien de sciences et technologies, je n’ai pas la même interprétation de l’histoire que Madame Robin. Donc ma question en vérité est : "a-t-on le droit de défendre une autre thèse que madame Robin sans être suspect ?" 

    Ce problème est d’importance pour moi, car la thèse de mon ouvrage est de distinguer entre les controverses et les polémiques, ces deux domaines du discours étant des sous-domaines de la querelle qui est le terme le plus général. 

    Un débat qui relève de la controverse, cela peut-être, par exemple, un débat entre un biotechnicien et un environnementaliste qui va porter sur l’évaluation d’un risque donné d’une plante OGM sur l’environnement ou d’un avantage potentiel. On peut ne pas être d’accord, mais on s’en tient à un discours "de facto". On ne suspecte pas l’autre d’affirmer que les OGM sont avantageux parce qu’il parle au nom de telle ou telle entreprise, on cherche à démontrer qu’il se trompe en sortant d’autres chiffres que les siens. De même on prend en compte les risques potentiels dénoncés par un chercheur de l’INRA sans croire qu’il a été financé par Greenpeace. Comme je l’ai montré les controverses scientifiques sont nécessaires. Plus que ça, elles sont le moteur même de la science. 

    Maintenant pour ce qui regarde les polémiques, elles sont toujours un imbroglio scientifico-médiatico-politique. Elles sont le fait d’attaques ad hominem. Avec l’accusation de madame Robin, on se trouve en plein dans cette figure : on discrédite par avance la personne sans prêter attention aux propos qu’elle tient. Un peu comme si je réduisais le travail de Madame Robin a le seule et unique motivation de vendre des livres (argument qu’elle pourrait facilement me retourner). Or je pense que si les polémiques sont inévitables, on constate qu’elle aboutissent toujours à un échec : violence verbale, voire physique... Bref, c’est un échec à la tentative de dialogue. Les polémiques ont cependant un intérêt non négligeable : elles permettent d’exercer une pression sur les acteurs qu’elles prennent pour cibles et de les obliger de prendre en compte les critiques de l’adversaire. D’où les millions d’euros investis dans la recherche pour détecter les risques potentiels des OGM. 

    Alors à votre avis, comment faire pour sortir de la polémique et passer à la controverse ? 

     

     

     

     



  • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 22 mars 2008 02:36

     Puisqu’il est tard et que tout le monde a pu s’exprimer et tenter de répondre à la question de base qui était "suis-je un troll à la solde de Monsanto", je veux encore dire les choses suivantes :

    - Il est clair que la majorité des opinions qui sont exprimées ici reflètent l’ambiguïté de la manière dont Marie Monique Robin a traité son sujet sur les OGM. 

    En effet, on s’aperçoit ici que la plupart des intervenants ne viennent pas discuter le propos du débat mais viennent exposer leurs arguments anti-OGM ou anti-Monsanto. Or il s’agissait de discuter ici, si un auteur a le droit de réfuter a priori des arguments critiques à l’égard de son propre discours en les stigmatisants d’entrée de jeu sans prendre la peine de les examiner plus avant. Autrement-dit, a-t-on le droit de clore un débat avant qu’il ait commencé ? 

    Cette technique employé par MMR a pour conséquence de verrouiller le débat et d’empêcher toute contradiction et donc tout dialogue. 

    L’angle choisi par MMR est le suivant : "regardez, Monsanto a toujours fait de mauvais produits, donc les OGM se situent dans cette continuité." En fait il s’agit d’utiliser l’image déplorable de Monsanto pour diaboliser les OGM. 

    Comme il semble impossible de "sauver" l’image de Monsanto (armes chimiques, agro-chimie exubérante), il semble également impossible de sauver les OGM. 

    Or une autre lecture de l’histoire est possible : d’une part l’histoire de Monsanto au 20ème siècle coïncide avec l’histoire de la chimie (coca-cola, aspirine, caoutchouc, intrants....). Avec l’arrivée des biotechnologies et de la transgenèse végétale, Monsanto a vu l’occasion de passer de la chimie industrielle à l’agrofourniture et donc d’évoluer vers une agriculture toujours aussi productive, mais plus propre. 

    Un des argument, parmi d’autres, qui me permet de dire cela c’est le fait que Monsanto s’est très tôt doté d’une charte, ce alors même qu’elle ne cultivait pas d’OGM, ne communiquait pas à l’égard du grand public et n’avait nul besoin de se justifier à l’égard des ONG : « réduction du gaspillage, opérations sanitaires, agriculture durable, attention portée à l’eau du sol, ouverture vers la société civile, optimisation de la profitabilité de la nature, nouvelles technologies. » (1990) Aussi dans l’esprit des acteurs qui ont été à l’origine de cette conversion, il y avait bien cette conscience que l’on ne peut plus continuer d’utiliser de manière intensive la chimie. 

    Chez Monsanto, il y avait les idéalistes qui voyaient les OGM comme la possibilité d’une agriculture plus propre et des opportunistes, qui ont vu au travers de l’agriculture intégrée la possibilité d’instituer un modèle économique redoutable. 

    Aujourd’hui, la plupart des OGM en culture ne permettent pas de se passer d’intrants, mais de l’avis de tous ceux qui l’utilisent et des plus hautes autorités scientifiques, ils permettent une agriculture plus propre (ex : pour les plantes résistantes au Round Up, on utilise une plus grande quantité du même pesticide, mais un moins grand nombre de différents pesticides, et donc au final, une moins grande quantité de pesticides.)

    Au final, le "passage aux OGM" peut être vu comme une continuité dans la production des "mauvaises technologies" (c’est la thèse de MMR), a contrario, il peut être vu comme une prise de conscience de l’impossibilité de continuer sur cette voie de l’agro-chimie, doublée de l’opportunité commerciale de l’agriculture intégrée.

    Dans un cas, on utilise le "diable Monsanto" pour diaboliser les OGM, dans l’autre, on lui offre la rédemption. 

    Ce qui est certain c’est que la possibilité de faire des OGM ne s’arrête pas à l’histoire de Monsanto. Ne serait-ce que pour la privatisation du vivant : on a d’une part les brevets utilisés par Monsanto et d’autre par les COV défendus au niveau de l’Union européenne. De même les possibilités proposées par les OGM ne s’arrêtent pas aux OGM résistants au round up. Il y a également des plantes OGM résistantes à la sécheresse et une quantité d’autres projets compatibles avec un modèle d’agriculture durable. 

    Pour répondre plus haut à la question qui m’a été posée sur la coexistence, ayant soulevé moi-même le débat, je peux affirmer sans craintes qu’il existe des solutions pour permettre celle-ci. 

    Enfin, pour ce qui regarde le principe d’équivalence en substance ou l’affaire Pusztaï, sujet traités par MMR, je renverrai aux chapitres correspondants de mon ouvrage, où les sujets sont traités de long en large. Cela vaut également pour MMR, sachant, que mon travail expose, à la différence du sien, les positions des partisans et des opposants. 



  • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 21 mars 2008 14:15

    Enfin une réponse qui n’est pas hors sujet ! Merci Voltaire, vous avez parfaitement reformulé le problème que je voulais poser au travers de ce texte. 

    Petite précision également par rapport à mon appartenance politique pour éviter les contresens : 

    On voit souvent le jugement suivant : "Ah vous défendez les OGM, parce que vous êtes ultralibéral"

    Or les libéraux ont toujours lutté contre les monopoles. De ce point de vue, si Monsanto était la seule entreprise à produire des OGM, alors elle deviendrait un problème pour le libéral que je suis. 

    De même en tant que libéral, je ne suis pas "pour les OGM", mais pour que le maïsiculteur qui veut cultiver des OGM puisse le faire sans gêner le fermier bio qui, lui a un cahier des charges à respecter et pour que le consommateur soit informé pour savoir ce qu’il achète. Si il existe des solutions techniques pour que la liberté de chacun puisse être respecté, alors je ne vois pas ce qui empêche le développement de la technologie OGM. 



  • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 20 août 2007 12:41

    Bonjour et merci pour votre commentaire. Le fait que vous revendiquiez votre proximité d’Attac et que vous souteniez de tels arguments est pour le moins intéressant. Ce qui prouve une fois de plus la thèse que je soutiens et qui est que la querelle des OGM dépasse le niveau des querelles de chapelles politiques (gauche-droite) et scientifiques (biotechnologie-écologie). En fait la démarcation se situe bien davantage entre une vision maîtrisée de la nature (qui n’implique pas forcément une exploitation ou une instrumentalisation au sens négatif du terme de celle-ci) et une vision religieuse (celle de la deep ecology). Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet.


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