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Roshdie

Habitant en banlieue, j’ai décidé de me pencher sur un échantillon des romans parus sur le sujet en 2006. Chaque jour, si le comité de lecture le veut bien, je publierai une chronique sur un livre.

Tableau de bord

  • Premier article le 11/06/2005
  • Modérateur depuis le 28/07/2005
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Ses articles classés par : nombre de réactions











Derniers commentaires



  • Roshdie 4 octobre 2006 11:28

    Je ne suis pas certain de comprendre l’expression « matière écriture » mais je vais tenter une réponse : Rachedi écrit simple, lui aussi ( smiley ) mais son propos n’est jamais simpliste. Il met son style direct, sec, nerveux, au service d’un récit rythmé et terriblement efficace. Si j’insistais sur l’histoire, c’est que celle-ci happe le lecteur. La patte de l’auteur est au service de l’histoire, l’histoire n’est pas au service de l’auteur. Suis-je clair ?



  • Roshdie 9 juillet 2005 11:54

    Monsieur Bilger,

    A mon tour, je vais essayer d’épargner la bande passante d’AgoraVox en répondant brièvement à votre commentaire, comme souvent intéressant.

    1) Creuser l’endettement aujourd’hui, c’est devoir rembourser demain le montant emprunté augmenté des intérêts de la dette. En 2006, la charge de la dette sera équivalente au montant collecté par l’impôt sur le revenu ! Par ailleurs, le pacte de stabilité européen fixe des critères de convergence précis : les Etats membres de l’Union se sont engagés à maintenir leur déficit public sous un seuil fixé à 3% du PIB, et leur dette en dessous du chiffre de 60% de leurs PIB respectifs. Rappelons qu’en 2004, les déficits publics de la France ont atteint 3,7% du PIB et la dette est restée largement au-dessus des 60%, à 65,6% ( 1.066 mds €).

    Pis, selon des prévisions de Bercy, citées par « Le Monde »(http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-669508,0.html), « les déficits publics seraient sur une pente de 3,5 % à 3,6 % pour 2005 (et même de 3,9 % si l’on ne prend pas en compte la soulte EDF) et à nouveau 3,5 % pour 2006, même en cas de rebond de l’activité » et « la dette, à politique inchangée, continuerait de croître pour atteindre environ 67 % en 2007 ».

    Vous avez été PDG d’Alstom. Vous n’êtes pas sans savoir que les charges financières peuvent grever le résultat d’une société. Idem pour un Etat, dont les marges de manœuvre sont phagocytées par les intérêts de la dette. Vous n’ignorez pas non plus que le « track record » d’un agent est fondamental : quand on ne tient pas ses engagements, les marchés s’en souviennent. Idem pour nos partenaires qui n’ont pas manqué de nous envoyer à la figure notre arrogance à ne pas respecter des règles dont nous avons été les initiateurs, avec l’Allemagne.

    Les critères de convergence, repris dans le Traité Constitutionnel auquel vous étiez favorable, sont valables chaque année. Certes, des circonstances exceptionnelles peuvent être invoquées pour s’en affranchir ponctuellement. Le problème, c’est qu’avec la France, l’exception est devenue la règle.

    2) Je vous rappelle que vous avez soutenu un texte qui proposait dans sa partie I - Titre IV- chapitre II (les autres institutions et les organes consultatifs de l’Union), article I-30 alinéa 2 (page 43) : « le Système européen de banques centrales est dirigé par les organes de décision de la Banque centrale européenne. L’objectif principal du Système européen de banques centrales est de maintenir la stabilité des prix. Sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, il apporte son soutien aux politiques économiques générales dans l’Union en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de l’Union ». La prééminence est clairement donnée à la stabilité des prix. Dans ces conditions, comment pouvez vous vous interroger sur la communication de la BCE, « inutilement focalisée sur l’inflation », alors même que cet objectif était écrit noir sur un blanc dans un texte de la force d’une Constitution ?

    Quant aux marchés, je doute qu’ils soient guidés par autre chose que la volonté des actionnaires de maximiser le montant de leurs placements financiers. Si les Etats avaient pouvoir sur eux, des Krachs ou des bulles ne pourraient survenir ou se constituer. Les marchés financiers ne connaissent qu’une loi : celle de l’offre et de la demande.

    3) Je n’ai pas entendu un responsable syndical déclarer que la flexibilisation du marché du travail puisse se négocier moyennant une contrepartie. Peut-être par défaut d’information. Si tel est le cas, je ne demande qu’à lire les déclarations desdits responsables.

    4) Je ne vous reproche pas vos bonnes intentions, loin de là. De la même façon, je ne reproche pas à ma nièce de dire que « si elle était présidente, elle ferait disparaître la faim dans le monde ». Combien de plans de relance économique, de stimulation de la croissance, d’allégements fiscaux, de dépenses d’infrastructures, de soutien aux exportations, d’encouragements à l’innovation ? Pour quels résultats ? Et encore, je n’évoque pas la « réduction de la fracture sociale », « la priorité à l’écologie et au développement durable », « le respect de l’autorité de l’Etat », « une justice plus efficace », « des services publics au service du citoyen », « un enseignement scolaire plus en phase avec les besoins économiques du pays », « la maîtrise des dépenses de santé »… Des bonnes intentions, personne n’en manque. Encore faut-il qu’elles reposent sur un socle réaliste, des objectifs précis et des moyens concrets pour les appliquer.

    Sinon, en tant qu’ « observateur » et en exagérant le trait, je pourrais tout aussi bien écrire : La priorité doit être donné à la croissance économique, avec un objectif de 10 % +, tout en maintenant une inflation mesurée, à 2 % -. Avec les fruits de la croissance, obtenus via la relance de l’investissement et la stimulation de la consommation, nous réduirons l’endettement (annulé à horizon trois ans) et le chômage (ramené à son niveau structurel au même horizon de 3 ans). Ainsi, nous dégagerons des marges de manoeuvre pour moderniser l’appareil d’Etat ; police, justice, culture, recherche… Et aussi, environnement, solidarité. Selon la formule de Leibniz, tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    5) Merci de m’avoir répondu et merci de contribuer au débat démocratique en France. Votre expérience et vos compétences d’entrepreneur , vos idées humanistes sont autant de qualités qui rendent vos interventions particulièrement remarquables.



  • Roshdie 8 juillet 2005 11:42

    Monsieur, Bilger,

    Tout d’abord, veuillez excuser mon étourderie : j’ai oublié de me connecter au moment de poster mon dernier message. Dont acte.

    Merci d’avoir rebondi à mon laïus, c’est la preuve de votre ouverture d’esprit et votre sens du dialogue. J’en profite pour poursuivre le fil de la discussion.

    Je me suis amusé à un petit jeu : j’ai mis en relation les propositions de votre article avec les déclarations du Premier Ministre. Si vous le voulez, vous pouvez lire le résultat de mon investigation ci-dessous.

    Votre objectif : la croissance.

    M. de Villepin : « Pour créer de l’emploi, il faut d’abord de la croissance. J’emploierai donc tous les instruments qui nous permettront de favoriser l’investissement et le pouvoir d’achat, dans un esprit de responsabilité. » (Discours de politique générale du 08-06-2005)

    « Créer des emplois, c’est évidemment créer les conditions pour relancer la croissance. » (Journal de France 2, le 09-06-2005)

    « Le Gouvernement, dans cette bataille, dans cette bataille pour la compétitivité, dans cette bataille pour la croissance, dans cette bataille pour l’emploi, sera, soyez en sûrs, à vos côtés. » (Journée nationale de la CGPME, le 14-06-2005)

    « Il ne s’agit pas d’attendre que la croissance revienne, il s’agit de lui donner des raisons de revenir. » (France Inter, le 24-06-2005)

    « Notre pays a tous les atouts pour retrouver une croissance dynamique. Nous avons les infrastructures, les compétences, les talents. » (Discours au Sénat du 07-07-2005)

    Les actions :

    1. Action en faveur des exportations (baisse de l’euro par rapport au dollar, soutien aux exportations)

    M. de Villepin : « La deuxième faiblesse que nous connaissons, ce sont nos exportations : elles sont le fait d’un nombre trop limité d’entreprises. Nous ne profitons pas suffisamment de l’émergence des nouvelles zones de croissance. » (07-07-2005)

    « Première exigence : atteindre une parité réaliste de l’euro. Jusqu’à présent, l’euro nous a permis de bénéficier de taux d’intérêt exceptionnellement bas et donc favorables à l’investissement. C’est désormais un acquis structurel, qui est fondamental pour la santé de notre économie. Pour autant, les difficultés soulevées par la parité euro/dollar au cours des derniers mois sont réelles et ne doivent pas créer de handicap de compétitivité artificiel. Cette parité est aujourd’hui revenue à un niveau plus conforme à la réalité, mais j’estime qu’une politique monétaire de haut niveau européen qui intégrerait mieux la politique de change reste une nécessité. L’Eurogroupe doit jouer tout son rôle pour engager un dialogue sur ce sujet avec la Banque Centrale européenne. » (Discours au salon aéronautique du Bourget, le 18-06-2005)

    2. Développement de l’investissement des entreprises via des défiscalisations et des dépenses d’infrastructures

    M. de Villepin : « Notre pays doit retrouver une capacité d’investissement dans l’avenir. J’entends relancer des grands chantiers d’infrastructure, en particulier dans les domaines routier et ferroviaire. Dans l’état de la conjoncture, notre économie a besoin d’un signal fort de redémarrage de l’investissement public, y compris en recourant à des financements innovants » (déclaration de politique générale 08-06-2005)

    « […] les allègements de charges ne seront pas remis en cause. Nous voulons parvenir à la suppression des charges patronales de sécurité sociale au niveau du SMIC à l’horizon 2007 »

    « Sa responsabilité [NDR : à l’Etat] est d’abord de créer un environnement favorable au développement de nos entreprises. Les règles fiscales ne peuvent pas changer d’une année sur l’autre, sauf à vouloir décourager les entreprises d’investir. J’ai donc décidé de maintenir les allègements de charges sociales au niveau actuel. » (Discours au salon aéronautique du Bourget, le 18-06-2005)

    3. Encouragement à l’innovation.

    « La France doit atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée dans le cadre de la stratégie de Lisbonne afin de porter son effort de recherche et de développement à 3% de sa richesse nationale d’ici 2010. La réforme de notre dispositif de recherche et le renforcement de ses moyens seront donc poursuivis et ce, sans relâche, afin d’atteindre en permanence un niveau d’excellence. La loi-programme portant réforme de notre dispositif de recherche sera déposée à l’automne. » (Déclaration de politique générale 08-06-2005)

    « Plus en amont, nous devons accroître notre effort en faveur de la recherche pour maintenir un niveau élevé dans la recherche publique, une coopération plus étroite entre les chercheurs et les milieux économiques et pour favoriser les projets les plus prometteurs. C’est la vocation de l’Agence nationale de la recherche. Elle sera dotée de 350 millions d’euros. Elle participera à ce mouvement de mise en réseau de la recherche publique et de ses partenaires industriels. Au total, notre objectif doit être d’atteindre, d’ici 2010, l’objectif de 3% fixé au niveau européen. » (Discours au salon aéronautique du Bourget, le 18-06-2005)

    « L’avenir se prépare également dans les laboratoires, dans les centres de recherche, dans les entreprises innovantes, dans les nouveaux projets. » (Conférence de presse du 30-06-2005)

    Mes commentaires :

    Votre objectif et vos propositions d’action ne sont pas éloignés de celles du Premier Ministre.

    Pour l’objectif, la raison est simple : il est partagé par tous. Je ne connais pas un homme politique qui n’ait parlé de relancer l’activité économique pour enrayer le chômage (Je cite à nouveau M. de Villepin : « créer des emplois, c’est évidemment créer les conditions pour relancer la croissance » ; il s’agit d’une évidence). J’aurais pu exhumer des extraits de discours de tous les premiers ministres depuis trente ans, le résultat aurait été approchant.

    Examinons vos propositions d’action : Selon la fameuse formule : Y = C + I + G + X - M Le PIB (Y) est fonction croissante de la consommation (C), de l’investissement (I), des dépenses publiques (G), des exportations (X). Vous ne parlez pas de soutenir la consommation (un grand classique, pourtant, celle-ci représentant plus de 50 % de la croissance en France), mais à part cela, il n’y a rien de plus logique que d’affirmer qu’une hausse de l’investissement, des dépenses publiques et des exportations favoriseront la croissance. C’est l’application même des règles de la comptabilité nationale en économie ouverte. Si un ingénieur de chez Renault me dit que pour augmenter la puissance d’un moteur, il faut augmenter son régime de rotation et/ou son couple, il n’aura fait qu’appliquer une formule connue de la mécanique. Reste que la la théorie est certes connue, mais en pratique, les choses se compliquent. De la même façon, vous n’abordez pas (encore ?) la question du financement de vos mesures.

    Je rebondis maintenant à vos réactions à ma réponse.

    Vous écrivez : « Sans reprise de la croissance, aucun des objectifs essentiels auxquels nous tenons tous, diminution du chômage ou réduction de l’endettement, ne pourront être atteints dans la réalité »

    Je ne répéterai pas que la première partie de la phrase est une évidence. Je me contenterai de souligner que vous assignez un but, la réduction de l’endettement en prescrivant un remède (entre autres), la hausse des dépenses publiques, donc la hausse de l’endettement, toutes choses étant égales par ailleurs.

    Voua ajoutez : « la zone euro est capable de consolider le retour à un niveau plus raisonnable par des initiatives aussi discrètes que déterminées ».

    Vous êtes un Européen convaincu. Vous avez voté Oui au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Ce faisant, vous avez souhaité entériner l’indépendance de la BCE, donc l’impossibilité pour la France d’agir sur le levier de la politique monétaire. Notons que les intérêts de la France ne sont pas les intérêts de tous ses voisins européens : si le niveau des taux d’intérêt et du taux de change de l’euro sont un problème en France ou en Allemagne, ce n’est pas le cas pour tous les pays de l’Union. Par ailleurs, dans un passé pas si lointain, les Etats-Unis ont connu des problèmes de parité avec leur monnaie (et en connaissent toujours vis-à-vis du yuan chinois). Le montant de la dette américaine, financée par l’émission de bons du trésor à des pays étrangers (le Japon en tête) rend de facto la parité du dollar difficilement contrôlable. Cas d’école : une perte de confiance dans l’économie américaine entraînerait une chute du dollar qui ne pourrait être contrecarrée par une intervention de la FED. Ce sont bel et bien les marchés qui décident en grande partie des taux de change en se basant sur les différentiels de fondamentaux économiques internationaux. L’action sur les taux d’intérêt possède certes une influence ; celle-ci n’est pas aussi décisive que vous semblez l’imaginer.

    Quant aux exportations, poussons votre raisonnement jusqu’au bout, que les Chinois (auxquels on impose des quotas de fabrication dans le textile) disent : « Que les Européens commencent ! » Des effets pervers des entraves au libre-échange quand on veut imposer des règles aux autres sans les appliquer à soi-même… Rappelons que le monde ne se résume pas à l’Europe et aux Etats-Unis.

    Dernier point : le « rêve » dont vous faites état, ce n’est ni plus ni moins que de demander aux syndicats de s’aligner sur les positions du patronat. De la part d’un ancien patron, ce n’est pas illogique, mais je ne connais pas un responsable syndicale qui soutienne la flexibilisation du marché du travail. En tout cas, les réactions de François Chérèque (puisque vous le citez) au principe d’une flexibilité accrue ne laissent rien entrevoir qui aille dans le sens de votre rêve

    Ma conclusion :

    En psychologie, il existe une notion que l’on appelle l’effet puits : plus un discours est vague, plus les personnes qui l’écoutent peuvent se reconnaître majoritairement dans ce discours.

    Depuis trente ans, des « plans de relance de l’économie », de « politique de l’emploi ambitieuse », de « retour à la confiance », de « stimulation de la croissance », de « soutien à l’investissement, « d’aide aux exportations », de « respect de l’environnement et du développement durable », de « réduction des inégalités », de « stimulation de l’innovation » ont fleuri dans la bouche de nos représentants politiques.

    Les mots sont jolis et fixent des caps consensuels. De la même façon, qui ne serait pas pour un « justice plus efficace », le « respect de l’autorité de l’Etat », un « système éducatif plus performant… ?

    Mais au-delà des mots, il faut des moyens.

    Vos articles sont plein de bonnes intentions, je n’en disconviens pas. Mais sans aborder les moyens de financement (dépenser ici, dépenser là), en ne s’appuyant pas toujours sur la réalité économique et législative telle qu’elle est (que la France décide de faire baisser l’euro est, dans les textes et en pratique, impossible), en revendiquant la part du rêve, vous ne restez qu’au stade des intentions.

    Charles De Gaulle a dit en 1955 : « La politique, quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c’est une action pour un idéal à travers des réalités » François Mitterrand a quant à lui écrit : « L’homme politique s’exprime d’abord par ses actes ; c’est d’eux dont il est comptable ; discours et écrits ne sont que des pièces d’appui au service de son oeuvre d’action ».

    Tous les deux mettent l’accent sur l’action comme le cœur de la politique. Or l’action sans les moyens de l’action, c’est comme un arc sans flèche : un objet sans objet.


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