Florentin Gastard

Je vois que ma réflexion sur la conception actuelle du sport ne suscite rien d’autre que de petite polémiques qu’il m’est, je dois dire, insupportable de lire.
Je ne m’intéresse pas réellement à M. Bolt, vous le voyez aussi bien que moi, mais à l’idéologie du record et ce qu’elle implique sur l’état de la société, notamment sur la confusion qu’elle fait en permanence entre possible et réel.

Vos réactions sont fort enrichissantes, je ne me permettrais pas de penser le contraire, mais enfin revenez, s’il vous plaît, au centre de mon article : pour parler sport, il y a déjà les forums du site de L’Equipe...

Bravo pour l’article !
J’en avais moi-même écrit un très proche du vôtre après les problèmes à Firminy.
Pour moi, cette montée de violence et de refus de l’autorité est à mettre en relation avec la mondialisation qui fait perdre le sens des valeurs et l’économie de marché, véritable entreprise de démolition des Etats dans le cadre d’une domination internationalisée des grands capitalistes (et cela est aussi lié, bien sûr, à l’essor d’un esprit individualiste directement hérité de la Révolution de 1789).

Je vous conseille la lecture des livres de Marcel Gauchet, La Démocratie contre elle-même, et de Lévinas, Liberté et Commandement.

Encore une fois (décidément, mes articles sont mal interprétés), je ne suis pas de droite, et n’ai nullement vocation à soutenir la politique du gouvernement actuel. Il importe toutefois de reveneir aux fondamentaux : qu’est-ce qu’un Etat, et qu’est-ce qui fait son efficacité ? A cette question, une seule réponse : c’est une autorité, mise en place parce qu’elle était nécessaire afin d’assurer la liberté de chacun, qui représente la nation, qui fait en sorte qu’un certain vivre-ensemble soit possible entre ses hébitants.
L’Etat, ce n’est pas, comme certains (que je soupçonne d’anarchisme) le pensent, un groupe de personnes qui aurait « le monopole de la violence physique légitime » (Max Weber). C’est simplement l’organisme qui applique les lois communes à tous.
Or, que constatons-nous ? Que certains ne se reconnaissent pas dans les lois de la nation, pour plusieurs raisons : 1) parce qu’ils n’ont pas la même culture, 2) parce qu’on ne leur a pas appris la notion d’autorité, 3) parce que la déréglementation, économique comme psychologique, est dans l’air du temps.
Pour la gauche comme pour la droite, l’autorité et l’obéissance aux lois doivent être les valeurs fondamentales sans lesquelles nulle vie en commun n’est possible.

Ce sera ma seule réaction à toutes les bêtises que j’ai lues (même si Armand et Sisyphe sont très intéressants : j’invite les deux à répondre à ce message et à se lancer dans la rédaction d’articles), avec, tout de même, ces quelques conseils de lecture :
-La Démocratie contre elle-même (Marcel Gauchet), sur les impasses actuelles des démocraties libérales
-La République (Platon), sur les régimes politiques et les types d’homme qui y sont associés (livre VIII)
-Liberté et Commandement (Lévinas), sur ce qu’est peut-être la véritable liberté.

Vous oubliez tout de même les deux journées sans oreillettes à venir. Et s’il n’y a pas d’attaques, c’est bien parce qu’une équipe est suffisamment forte pour impressionner tout le monde, sauf sur la deuxième étape des Pyrénées et l’offensive de Cadel Evans et d’Andy Schleck.
Je vous rappelle que nous ne savons toujours pas lequel des deux, voire même des quatre, Astana va s’imposer.
Certes, la semaine qui vient devrait être d’un intérêt limité, mis à part pour les Français, mais la troisième s’annonce grandiose.

Monsieur, je ne m’intéresse pas, vous le voyez, aux diverses polémiques au sujet des fréquentations du président, ni aux « sorties » de son épouse. Je parle simplement de sa nouvelle position dans la vie politique française, de son nouveau statut, et surtout, de sa popularité réelle (ce n’est quand même pas un hasard si l’UMP, dont il est le chef de file évident, a fait un aussi bon score aux élections européennes - et, je vous devance, rien n’indique que les abstentionnistes étaient plus des électeurs de gauche que des électeurs de droite, ni des électeurs de Bayrou...).
Son discours au Congrès de Versailles est tout sauf antidémocratique, mais implique selon moi la volonté d’un certain prestige. Ce qui est peu responsable au contraire, c’est le boycott des élus verts et communistes, et la sortie précoce des socialistes (au moins, Bayrou sera resté jusqu’au bout, lui !...) qui n’ont pas joué le jeu démocratique.
Voilà sans doute le seul point, sur le fond, où il n’y a rien à reprocher à Nicolas Sarkozy : son respect de la démocratie.

Mais il me semble que je parle dans mon article
1)du mauvais coup électoral de l’UMP
2)du besoin irrationnel de soutenir le chef de l’Etat (et non pas pour des raisons de fond)
3)de sa politique libérale en contradiction avec le principe d’autorité qu’il professe
4)du rideau de fumée que représente son action dans un monde où la France contrôle de moins en moins son destin
etc

Si vous n’êtes toujours pas convaincu, relisez par exemple mon article sur le discours du 11 novembre intitulé « Roublard même le 11 novembre » ou « Menaces de mort en direct de la part du député UMP Pierre Lellouche ».