De formation neuroscientifique et psychanalytique, je suis professeur des écoles dans l’académie de Besançon.
J’ai également été rédacteur sur plusieurs sites d’information spécialisés dans le domaine du jeu vidéo ainsi que sur le site d'actualité scientifique Spectrosciences.
Peut-être cela n’est-il pas pensable pour les aficionados mais il est possible de faire plusieurs choses en même temps, notamment de mener plusieurs combats de front.
Il faut donc ARRÊTER DE TOUJOURS NOUS RESSORTIR LE COUP DU « C’EST PIRE DANS LES ABATTOIRS » CAR C’EST EGALEMENT UN COMBAT QUE NOUS MENONS MÊME S’IL EST MOINS MÉDIATISÉ (il y a aussi des manifs anti vivisection, etc.). Il faut dire que la pression financière inhérente aux industrie agro-alimentaires est autrement plus importante ce qui rend ce combat plus difficile à faire décoller. Il n’y a donc pas d’incohérence de notre part. De plus, comme cela a été dit plus haut, il s’agit d’un sophisme du pire : « Il y a pire que la corrida donc cette dernière est un moindre mal. » Un moindre mal est déjà un mal !
Autre sophisme, celui de la comparaison des valeurs : quelque chose peut avoir une beauté pour certains mais ne pas avoir valeur de moralité pour autant. Souvenez-vous de l’exposition artistique intitulée « Our body, à corps ouverts », dans laquelle étaient exposés des cadavres humains. Elle a été annulée, malgré des plaidoyers d’artistes invoquant l’esthétisme de cette expo ainsi que le droit à la liberté d’exprimer leur art, pour des raisons d’éthique et de morale. De même, les récits de psys au sujet de patients violeurs font état de la vision du beau qu’évoquent les agresseurs quant à la faiblesse, la fragilité, la terreur, la supplication de leur(s) victime(s).
Pour ce qui est de l’équité et du risque du combat, il faut que savoir que les toros sont préparés avant. Il s’agit de l’afeitado : cette pratique barbare consiste à scier à vif 5 à 10 cm de corne. L’opération dure 25 minutes et génère d’horribles souffrance pour l’animal ; il est enfermé dans un caisson et seules les cornes dépassent. Cette mutilation modifie la perception de l’espace pour le taureau. Tous les toreros réclament l’afeitado. En termes de douleur, cette ’ intervention ’ reviendrait à nous scier une dent à vif… Cette opération a pour but de désarmer le taureau. L’animal ainsi tourmenté, torturé, garrotté, piégé, encagé ; ses plaintes, ses mugissements n’empêchent rien. Les cornes sont ensuite poncées et éventuellement reconstituées avec de la résine. Le taureau ne dispose pas d’un délai suffisant pour prendre connaissance de la nouvelle longueur de ses cornes et d’y adapter son coup de tête préparés.
Je ne suis pas anti-corrida mais contre la souffrance sous toutes ses formes, qu’il s’agisse d’Hommes ou d’animaux. A partir du moment où il est scientifiquement prouvé que le taureau possède un cerveau limbique ou paléo-mammalien (c’est un mammifère comme nous) et qu’il ressent donc des émotions, notamment la douleur, je trouve immorale (voire immonde) de lui infliger cette souffrance. Dans ce sens, soit on interdit les blessures ainsi que la mise à mort du taureau soit, car les aficionados ne peuvent se passer de sang, on abolit purement et simplement la corrida.
Pour en finir avec la fréquentation corridas, les chiffres parlent d’eux-mêmes : fréquentation en 2011 : -23% à Arles, -14% à Nîmes, 3 corridas annulées sur 7 à Bayonne, etc.
Juste pour ajouter que je suis également d’accord avec vous au sujet de l’« encerrona ».
Je ne suis pas contre la corrida (le spectacle, la fête, la passion, la transmission, etc.), je suis contre la mise à mort d’un être-vivant. Une corrida sans blessure ni mise à mort me satisferait très bien (de plus, cela attirerait plus de monde et serait, dans la suggestion du combat, un vrai art) mais les aficionados ne veulent pas en entendre parler : preuve qu’ils viennent bien pour voir une mise à mort et ce, par sadisme et voyeurisme ....
Mon texte est incomplet quant à l’origine de la violence étant donné que je
ne parle que du fait d’avoir tué pour se nourrir alors qu’il doit y avoir eu
moult autres raisons de le faire. En réalité, je ne fais pas de ce passage du
texte un point essentiel de mon propos (je
suis d’ailleurs étonné que ce seul point ait été retenu par les critiques de
mon article). J’aurais très bien pu arriver par là (au lien entre violence
faite aux animaux et violence faite aux Hommes) d’une autre manière. Il se
trouve que j’ai repris des travaux de philosophes mentionnant les écrits de
Plutarque, Porphyre, etc. Dans la pratique rituelle des Grecs, des gens comme
J-P. Vernant ou P. Schmitt-Pantel ont mis en évidence le fait que tout est
centré autour du sacrifice et du banquet qui s’ensuit. La cosmogonie grecque,
si l’on reprend le mythe de Sopatros fait un lien entre le premier meurtre et
le premier sacrifice (réplique de la scène du meurtre), lui-même suivi du
premier banquet. Il y a donc un lien entre premier meurtre et première consommation
de chair. Certes, il ne s’agit que d’un mythe mais cela est redondant dans
d’autres mythologies ... Ce n’est donc pas à négliger non plus.
De plus, comme je le dis dans un autre commentaire, il est impossible de
savoir si un premier meurtre, autre que celui pour la nourriture, a bien eu
lieu avant que le premier animal soit tué afin de le consommer. Certainement
que oui, pour des raisons de protection de sa cueillette ou pour défendre un
territoire ou pour ne pas se faire manger par un prédateur, etc. Seulement, comme
il n’y a aucune preuve de cela je voulais, en ne mentionnant pas ces cas, faire
preuve de prudence. D’un autre côté, force est de constater que le meurtre pour
se nourrir a dû avoir lieu puisque de la viande est encore consommée
maintenant. Il y a donc bien dû y avoir un commencement. Il y s’agit donc d’un
oubli choisi par solidité argumentative et par volonté de ne pas surcharger le
propos puisque, je le répète, je voulais être simple et non
« simpliste » ou « stupide » (comme dit plus haut, car ce que
je dis repose sur des lectures d’auteurs reconnus, discutables certes mais
sérieux) et je ne voulais pas épiloguer sur ce point qui n’est pas l’essentiel
de mon propos.
Si l’on laisse donc tomber ce point, ma thèse est que si l’on regarde
globalement et avec profondeur les choses, la violence animale est
intimement liée à la violence humaine. Dans ce sens, la violence inhérente à la
corrida est directement en lien avec la violence globale, générale. Ainsi, la
décision des sages n’est pas sage justement car ils incitent explicitement à
institutionnaliser la violence (en autorisant un spectacle dont la finalité est
la mise à mort violente d’un être vivant). D’un autre côté, leur décision ne me
surprend pas (quoi qu’en dise Mr Eolas, dont à mon sens la pertinence des
propos ne vaut rien ; il s’agit avocat-paris-match en quelque sorte) car leur
légitimité à légiférer sur des questions de moralité est nulle. Leurs accointances
avec les milieux chasseurs et taurins, leurs « casseroles »
personnelles et leur intérêt pour la défense de leurs propres privilèges (et
ceux de leurs amis) n’en font pas des personnages aptes à juger de quoi que ce
soit.
Seules les 2 premières phrases vous concernaient (c’était pas clair j’en conviens). Pour ce qui est du terme « rabaisser », je le destinais à ceux qui ne peuvent pas s’empêcher d’émettre un jugement et de dire des grossièretés pour masquer le fait qu’ils n’ont rien à dire. Je trouve que cela pollue la chaîne de commentaires.
Si je posais la question de l’attaque personnelle c’est parce que les termes que vous employez sont issus de ma présentation et non de mon article. Ceci étant dit, j’ai conscience que chacun à son opinion, entend différemment les choses et ne pensent pas être détenteurs d’un savoir absolu. J’accepte volontiers la critique quand elle est fondée et ne pas bardée de vulgarité.
Enfin, pour ce qui est de ma vision « psychoscientiste » du monde, je suis sûr qu’elle n’est pas « scientiste ». Quant à savoir si elle est pyschoscientifique, j’avoue que je n’en sais rien. J’espère que non ... Peut-être est-il un peu tôt (en un écrit et une présentation plus que succincte) pour le dire.