C’est par 10, par 100, par 1000 que les
médias rapportent chaque jours les faits significatifs qui illustrent la
déchéance de notre société moribonde et la bêtise ou la turpitude de nos
élites, de ceux qui nous manipulent, nous exploitent, nous gouvernent, nous
possèdent...
Derrière ce cirque navrant, dans les coulisses, nous savons bien
que se passent des événements encore plus tragiques, des trafics encore plus
ignobles.
Car,
insidieusement, une censure de plus en plus étroite réduit peu à peu au
bouche-à-oreille - (et à l’Internet jusqu’à ce qu’on l’ait muselé !) - les
moyens efficaces de diffusion de la nouvelle. La censure cache ce qu’elle peut,
bien sûr. Mais, à défaut de pouvoir cacher, les médias du pouvoir simplifient,
réduisent, ridiculisent.
Surtout, le pouvoir prend bien garde de ne pas
souligner les liens entre les événements, de sorte que tout mal apparaît comme
un cas fortuit. L’apathie et l’inertie faisant le reste, la population ne voit
plus aujourd’hui la crise que nous vivons que comme un ensemble disparate de
problèmes insolubles.
En réalité, et c’est ce qu’on veut nous cacher, nos
malheurs - (du chômage, à la dette, en passant par la criminalité et
l’analphabétisme) - sont des conséquences parfaitement cohérentes et
prévisibles des décisions d’un État qui a renoncé à lutter pour le bien commun.
Dans
cette page, je ne peux faire plus que de souligner, une fois par semaine, une
décision ou un fait - en apparence isolé et donc relativement anodin - qui
illumine pourtant, quand on y regarde à deux fois, les liens qui relient entre
eux nos malheurs.
Ces liens sont aussi les fils conducteurs qui mènent tous à
une même source : ce problème fondamental que nous ne sommes plus un peuple
démocratiquement gouverné, mais un cheptel économiquement exploité au profit
d’une minorité.
Je ne puis faire plus, mais il y a tellement plus à faire !
Chacun doit être à l’affût des horreurs que permet notre société et les faire
connaître. Chacun, surtout, doit s’efforcer de voir lui-même les liens entre
les événements, car il n’y a pas de substitut à une prise de conscience
personnelle de la situation.
Comme il n’y a pas de substitut à l’indignation
si l’on veut que naisse une volonté d’action et que les choses changent.