Si on compare, comme a cherché à le faire Alex, les situations des juges et des fonctionnaires des administrations, il me semble qu’il faut commencer par le statut des uns et des autres.
Par exemple, à propos des garanties d’indépendance et des modalités d’avancement, le site du Conseil d’Etat affiche ce qui suit :
http://www.conseil-etat.fr/ce/organi/index_or_me02.shtml
" Trois pratiques sont à cet égard aussi anciennes que décisives :
- tout d’abord, la gestion du Conseil d’État et de ses membres est assurée de façon interne, par le bureau du Conseil d’État, composé du Vice-Président, des six présidents de section et du secrétaire général du Conseil d’État, sans interférences extérieures ;
- ensuite, même si les textes ne garantissent pas l’inamovibilité des membres du Conseil, en pratique, cette garantie existe, sauf situation tout à fait exceptionnelle, comme en 1940-44 ;
- enfin, si l’avancement de grade se fait, en théorie, au choix, il obéit, dans la pratique, strictement à l’ancienneté, ce qui assure aux membres du Conseil d’État une grande indépendance, tant à l’égard des autorités politiques qu’à l’égard des autorités du Conseil d’État elles-mêmes. " (fin de la citation)
En somme, les magistrats du Conseil d’Etat défendent pour eux-mêmes un mode de fonctionnement que, dans leurs rapports, ils refusent à la grande majorité des fonctionnaires.