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HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 janvier 2012 23:12
 »Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
(Tunis, le 12 janvier 2012)

Par Habib Mellakh Universitaire, Syndicaliste
Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

Le spectre de l’année blanche plane à nouveau sur la Manouba
La tension s’est accrue pendant ces 2 derniers jours à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba ( FLAHM), à la suite des menaces de mort proférées à l’encontre d’Amel Jiidi, Directrice du département d’anglais, par un jeune barbu demeurant à la Cité Ettadhamen, venu prêter main forte aux sit-ineurs. L’intention d’imposer le droit des étudiantes intégralement voilées à passer les examens quitte à en compromettre le déroulement, intention proclamée par les défenseurs du niqàb et signifiée d’une manière effrontée aux professeurs, , a également envenimé la situation. 
C’est dans cette ambiance délétère que s’est tenue l’Assemblée Générale des enseignants de la FLAHM, convoquée pour débattre des actions susceptibles d’amener le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à tenir ses promesses d’entériner par circulaire la décision prise par le conseil scientifique de la FLAHM d’interdire, pour des raisons pédagogiques, pendant les cours, les examens et les séances d’encadrement, tout vêtement pouvant cacher le visage.

Les cent vingt enseignants présents, conscients des dangers qui guettent l’université et particulièrement la confiscation des libertés académiques et des prérogatives arrachées de haute lutte , se sont montrés déterminés à mettre fin aux atteintes à leur dignité, à sauver l’année universitaire, à défendre les prérogatives de l’enseignant, son droit à fixer les règles de la profession et décidés à faire valoir l’autonomie du conseil scientifique dans la prise des décisions d’ordre scientifique et pédagogique, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. La tenue de cette assemblée a été l’occasion d’un débat très constructif qui a débouché sur un consensus autour des positions et des mesures suivantes :

1. La condamnation vigoureuse des menaces de mort proférées à l’encontre d’Amel Jiidi et des agressions subies par les enseignants, le personnel administratif et ouvrier. Si les enseignants se sont limités à une position de principe, alors qu’ils auraient pu décider de faire une grève de protestation en raison de la gravité de la situation, c’est parce qu’ils ont placé l’intérêt des étudiants au dessus des intérêts de la corporation. Ils demandent au rectorat de la Manouba et à la FGESRS d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des agresseurs et à l’administration de l’institution de prendre les mesures disciplinaires adéquates sanctionnant leurs agressions.

2. L’engagement à ne ménager aucun effort pour assurer le déroulement des examens dans les meilleures conditions possibles. Ils se déclarent prêts, à cet égard, à être présents massivement pendant les surveillances et à imaginer une stratégie efficace qui permette de contrecarrer toute velléité de sabotage des examens. Le ministère est tenu pour sa part d’assumer la responsabilité qui lui incombe dans ce sens en prenant les mesures suivantes :

a) La publication d’une circulaire ou, à défaut, d’un communiqué entérinant par écrit la décision du conseil scientifique du 2 novembre 2011 et la généralisant à toutes les institutions. Cette condition est nécessaire mais non suffisante pour assurer le déroulement des examens.

b) La mise à la disposition de la faculté d’un service de sécurité composé de la police et de l’armée, analogue à celui qui a permis l’année dernière le bon déroulement du baccalauréat pour empêcher les éléments étrangers d’accéder à la faculté et de perturber ses examens. Il s’agit là d’une mesure à mettre en œuvre impérativement en complément de la première condition qui est nécessaire mais pas suffisante. Ce dispositif n’opère pas dans l’enceinte de la faculté.

c) La protection de la faculté contre les éléments étrangers qui perturbent ces cours par le recours à un service d’ordre de caractère civil comparable à ceux qui assurent l’ordre dans certaines universités étrangères. 

Si ces conditions ne sont pas réunies, les enseignants de la FLAHM s’excuseront parce qu’ils ne pourront pas assurer le déroulement des examens.

3. L’appel aux universitaires pour qu’ils prennent par le biais des structures syndicales autorisées les décisions de soutien qui s’imposent à l’échelle nationale.".

 

Salah HORCHANI


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